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Ce 18 avril 2020, SASSOU va t-il avaliser sa gouvernance de l’échec devant une assemblée de godillots ?

Ce 18 avril 2020, SASSOU va avaliser sa gouvernance de l’échec devant une assemblée de godillots

Sassou, son gouvernement et l’Assemblée nationale c’est blanc bonnet, bonnet blanc

Impasse politique aujourd’hui, lueur d’espoir demain.

Par  Jean-Claude BERI

« Le changement se construit, il ne se décrète pas. »

Face à l’impasse politique dans laquelle est plongée le Congo-Brazzaville depuis l’instauration du système de diktat politique mis en place par le pouvoir clanique, de plus en plus de Congolais songent à d’autres solutions que celles utilisées aujourd’hui par ces acteurs aveuglés par le pouvoir. Le refus catégorique du clan, par l’intermédiaire de son outil désigné comme parti au pouvoir (PCT) de renégocier les cadres électoraux injustes, impopulaires, sectaires, antisociaux et antidémocratiques, conduit la classe politique congolaise entière dans une voie sans issue et surtout dans les errances qui conduisent tous au suicide collectif.
C’est ce que dénonce aujourd’hui la plus part des congolais qui n’accordent aujourd’hui plus aucun crédit au discours mensonger de sassou. Le constat de ces derniers est plus qu’alarmant et ne présage rien de bon face à l’entêtement aveugle des leaders claniques qui s’organisent mutuellement pour s’ériger les pleins pouvoirs dans un pays où le peuple ne demande rien d’autre que de vivre dans une paix démocratique tournée vers une alternance pacifique.

L’horizon du Congo-Brazzaville s’assombrit de jour en jour et le spectre du déterrement de la hache de la guerre n’est plus une vision utopique. Les membres du clan au pouvoir qui multiplient d’un côté les opérations de séduction envers le peuple et de l’autre les intimidations pour semer ou faire ressurgir le spectre de la guerre civile usant de tout pour sécuriser un pouvoir qui s’éffrite. Le tout en projetant tantôt l’isolement des membres claniques les plus influents et qui ne seraient pas du goût des fils et parents de SASSOU, tantôt en projetant même la mort de ces derniers. L’argent et le fétichisme deviennent au sein du clan les armes privilégiées pour conserver le pouvoir. Certains diront que c’est tant mieux les vampires s’entre-déchirent entre eux.
Alors pourquoi s’évertuer à faire semblant de respecter les institutions qu’il bafoue sans cesse ? L’assemblée nationale n’a jamais été consultée ni même approchée lors de son discours introduisant les mesures de confinement mal préparées du 29 Mars 2020. Puisque la constitution n’a aucune valeur aux yeux de M. Sassou Nguesso, ce n’est qu’un bout de papier  qui lui sert de Kleenex.

SASSOU, ce 18 avril 2020, souhaite rencontrer les députés qu’il a sciemment ignorés et bafoués pour une mise au point sur la pandémie du COVID 19. Que devrions-nous attendre de cette rencontre avec ses députés godillots. Rien. 
Denis Sassou Nguesso agit toujours par ruse et sans états d’âme. Combien de coups tordus a-t-il a tendu à l’opposition qu’il ne cesse de torpiller et de diviser ? On ne saurait tarir sur les preuves de sa mauvaise foi, son goût pour la violence, son penchant pour la division, sa proportion pour l’éthnisation du pouvoir et surtout son attachement à l’assassinat des opposants et des membres de son propre camp politique qui ont osé lui faire de l’ombre. 
Denis Sassou Nguesso promet toujours la paix, le dialogue, mais en réalité applique son contraire au Congo. Denis Sassou Nguesso était plus déterminé à prendre sa revanche contre la Conférence Nationale Souveraine. C’est ce qu’il fut en ensanglantant le pays. Depuis sa revanche se distingue par la brutalité des méthodes remarquablement inhumaines. Il ne se laisse pas arrêter par des conventions politiques ou morales et agit la tête froide, calculateur et sans scrupules. 
Dans la pratique de Denis Sassou Nguesso, la sagesse est la recherche permanente du déni de l’unité, de la satisfaction personnelle du pouvoir, de la jouissance financière et la prédominance des intérêts partisans. Il aime s’octroyer le retournement insidieux des situations politiques qui est l’un des indices majeurs de la décomposition des principes démocratiques. Sassou Nguesso sait entraîner l’opposition sur le terrain de l’improvisation.
Ceux qui pensent qu’il a agi en sage en convoquant l’Assemblée nationale vont vite déchanter. Car très vite, aussi rapide qu’on peut l’imaginer son discours se révélera être qu’un piège pour entraîner le plus grand nombre dans sa chute. 
Va-t-il enfin reconnaître que sa gouvernance est un gâchis monumental, car il ne se soucie guère de la situation socio-économique, sanitaire et éducative du peuple congolais avec 70 % de pauvreté et un taux de mortalité infantile très élevé. De toute façon, il s’attelle de manipuler le peuple sur la perte des vraies convictions du changement démocratique et des valeurs morales. 

Sassou , son gouvernement et l’Assemblée nationale c’est blanc bonnet, bonnet blanc.
Qu’elle est donc cette « Assemblée » avec des députés payés plus de 3 millions de francs cfa par mois pour dormir dans l’hémicycle, pour  leur absentéisme et désinvolture et pour applaudir des mesures impopulaires ? Existerait-il une « Assemblée » qui pourrait fonctionner de cette manière ? Il faut le reconnaître que oui.  Car le Congo de Sassou l’a inventé et nous l’avons identifié : l’Assemblée nationale Congolaise.
L’impopularité de ce pouvoir a atteint des records inimaginables et  la contestation silencieuse du peuple risque de se transformer en une colère populaire incontrôlable intenable se répandant à travers tout le pays. 
Pourtant chaque député sur le terrain continue sagement à ne pas assumer sa part de responsabilité dans le drame de l’effondrement de notre économie et de notre société, dans l’effondrement de notre système de santé. 
C’est à se demander comment peut-il, en pleine crise sanitaire mondiale privilégier le recensement. Un pays avec un taux de chômage qui explose, une délinquance qui affole et une fonction publique pléthorique clanisée qui s’étouffe, une assemblée aphone, au lieu de la réguler cautionne les délires d’un dictateur fou. Ce n’est pas difficile de répondre, c’est le Congo de sassou et vous pouvez mesurer par vous-même l’implication de nos élus à résoudre les problèmes des citoyens.

Notre immobilisme face à ce système corrupteur a généré les fausses alternances qui se sont succédées et qui n’ont fait qu’aggraver le taux de chômage, creuser la dette publique, bafouer les institutions, mais surtout scinder le Congo en deux : le Congo des riches et le Congo des pauvres. Notre impuissance à gérer les affaires publiques tient avant tout à notre incapacité à concevoir la chose publique comme un bien d’intérêt général 

Sassou vole, pille, distribue a tout va, gaspille l’argent du peuple congolais, ce refrain devient  assommant si l’on ne s’attaque guère aux problèmes profonds de notre société. Lorsque son organe de propagande contre le COVID 19 annonce triomphalement que l’aide alimentaire auprès des ménages sera assuré, mais il faut nous dire explicitement comment va s’opérer cette aide ? L’assemblée ne pourrait-elle pas saisir  l’occasion pour lui tordre le cou en lui rétorquant qu’est-ce qui a été redistribué aux Congolais depuis 24 ans, à part cet étalage de mensonges ?

Voici  quelques faits qui parlent d’eux même sur les incohérences de SASSOU

  • Qui a été poursuivi pour la disparition des dons sanitaires ? 
  • N’est -il pas le bon moment pour sortir les 14 milles milliards des générations futures?
  • Pendant que le président burkinabè Roch KABORÉ a décidé hier de renoncer à son salaire pendant 6 mois à compter d’avril 2020, lui détourne les dons et, est incapable de gérer les sommes récoltées pour l’aide à la solidarité contre le COVID 19
  • Pourquoi le confinement au Congo rime avec bastonnade et humiliation des populations
  • Quel intérêt du recensement en cette période de confinement ?
  • Qui percevra l’aide alimentaire destinée aux plus démunis, toutes  populations sans distinction ou juste comme d’habitude une infime partie?
  • Le Congo-Brazzaville vit sous couvre-feu nocturne depuis le 31 mars. Une mesure associée au confinement et initiée pour barrer la route à la propagation du Covid-19. Mais depuis quelques jours les commerçants sont surpris de constater que des magasins sont pillés la nuit. Qui vole  ?
  • les mesures prises par Sassou génèrent plus un désordre social qui met tous les travailleurs de l’informel en grande difficulté qu’en sécurité
  • Les soignants sont laissés sans gants  ni masques et infrastructures adéquates……

Simplement parce que chaque ministre, chaque député, chaque sénateur n’accepte de signer un marché que si un pourcentage conséquent tombe dans sa poche. On ne demande pas à SASSOU l’aumône, ni de mettre son salaire en jeu, mais simplement de remettre les 14 milles milliards des générations futures pour justement sauver l’avenir des jeunes.

Tous (députés) n’ont fait que des promesses de se battre pour la population, et on voit leur engagement au combat contre la maladie qui sclérose le Congo. Une assemblée nationale nous dit-on de rupture et de changement, mais qui fonctionne sans contrôle de sa trésorerie et de l’utilisation de son budget. en Elle est en totale contradiction avec les règles dictées par son règlement intérieur et les règles minimales de transparence dans la gestion des deniers publics, conformément aux dispositions de la loi. 
Une assemblée assujettie à la volonté d’un président de la République qui navigue dans les eaux troubles privilégiant les intérêts égoïstes contre la nation. Ce n’est certainement pas son Président Isidore MVOUMBA aphone et tétanisé par sassou qui nous démentira. D’ailleurs, ce dernier prépare déjà sa fuite en coulisse.

Comment les Congolais pourraient-ils faire confiance à ces députés, qui sont complices des dérives économico-institutionnelles actuelles orchestré  par ce même prédateur qui se fait passer pour Président,  pour défendre leurs causes?
Le Congo, avec ses 5 millions d’habitants sont représentés par des députés qui nous parlent à longueur de journée dans des salons feutrés de morale et de bonne gouvernance. Qu’ils expliquent aux congolais comment pour certains d’entre sont-ils devenues propriétaires, de 7 villas qui coûtent chacune 80 ou 100 millions, des 4×4 flambant neufs à 19 millions l’unité, des comptes affolant et dépassant l’entendement du congolais moyen, alors qu’ils devraient-être au service du peuple et l’accompagner a la résolution de la crise qu’il vit depuis plus de 30 ans ?

On peut comprendre pourquoi beaucoup ne cessent d’en appeler aujourd’hui à la dissolution de ces institutions qui sont des« gouffres à sou et corruptibles à souhait » car leurs légitimités auprès des congolais et auprès de la communauté internationale sont mises sérieusement en doute devant leurs errances et la non-réaction face aux désordres sociaux causés par des mesures mal préparées et manifestement ne sécurisent pas les populations face aux COVID 19. C’est à se demander si le Congo est gouverné avec des institutions dignes et fiables ?
Le peuple souffre, meure de faim, est privé du minimum pour survivre, est bastonné, brutalisé par des policiers qui confondent l’ordre et la violence gratuite envers autrui. Que fait sassou, il lance le recensement d’une population qui est déjà dans un confinement difficilement supportable. Si ce n’est pas un assassinat programmé, dites-moi ce que c’est? Le peuple a un pied dans la tombe, SASSOU arrive pour rajouter une seconde pelle de terre pour vite l’enterrer. Il parait que c’est cela être un sage au royaume des dictateurs. !
Beaucoup ont choisi de s’allier au diable pour finir en beauté le peu de jours qui leur restent à vivre. A ce jeu, c’est le clan au pouvoir qui mène la danse en injectant dans l’opposition des milliards de Francs CFA et en canalisant les insatisfactions de certains par des propositions de postes alléchants. Au final, c’est le peuple qui se retrouve avec une démocratie saignée à coup de milliard, une alternance non seulement hypothéquée, mais surtout bâillonnée par des manœuvres d’intimidation et les arrestations arbitraires. De ce fait, le pays se retrouve gouverné par un caste qui décide de tout sur tout. Doit-on se résoudre à cette situation pleine d’incertitude et au lendemain catastrophique ?

Cette réalité n’est pas acceptable pour un peuple dont l’ambition est de vivre ensemble en paix dans une perspective complexe mais motivée par l’idée généreuse de bâtir un État uni et prospère. L’attitude actuelle du clan qui consiste à mettre en avant des personnes dont l’objectif avéré n’est plus ou moins que la course à l’enrichissement personnel est une minable vision de gouvernance. La gestion du COVID 19 montre que ces personnes qui sont supposées animer la vie politique sont plus des adeptes des caméras, étalant une richesse honteusement acquise. C’est plus au moins un groupe d’amateurs qui aujourd’hui fait la honte du Congo et, est devenu la risée de plusieurs palais africains et occidentaux. Pourtant, le peuple ensemble crie sans cesse son idéal de privilégier le Congo d’abord contrairement à ses gouvernants qui privilégient leurs intérêts. Les faits aujourd’hui parlent d’eux-mêmes nul besoin d’y revenir pour tenter d’expliquer une vérité toute crue: Les gouvernants du Congo sont nuls, et comme l’avait si bien dit leur chef d’orchestre Sassou, le Monsieur sans gêne « le ridicule ne tue pas »

Notre culture africaine nous recommande de la courtoisie lorsqu’on souhaite s’ouvrir aux autres dans une démarche d’équité et de justice. C’est dans ce contexte que la jeunesse congolaise doit s’approprier ces valeurs pour retrouver sa voie et rebâtir une nation modèle. Nous réussirons ce combat par notre capacité à être nous-mêmes, à rassembler les Congolais en leur proposant une nouvelle voie. Le changement se construit, il ne se décrète pas. 

Jean-Claude BERI

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