Congo Brazzaville. Pays à réformer. Un complot contre la Nation.
Par OUABARI MARIOTTI

Incompréhensible. Ç’est comme si ça procédait d’un complot. Un complot contre la Nation. C’est ici, ma cinquième interpellation. Cinquième. Parce que la cause est juste.
Or, le combat pour les causes justes est un combat républicain et patriotique. En effet, les personnels de la Direction Générale du Budget au Congo Brazzaville sont en grève. Les images diffusées par les media internationaux les présentent, en faction, devant le bâtiment du Ministère de l’Economie et des Finances, à Brazzaville.
Dans le lot des revendications de ces personnels, deux exigences que ceux-ci estiment majeures, en raison de leur impact sur la vie nationale.
D’abord l’apurement des arriérés de leurs indemnités, sur des années. Ensuite, cette question de la mise en retraite des fonctionnaires devant laquelle les Congolais ne réalisent pas l’impuissance du Gouvernement à trouver une solution définitive.
Une solution qui n’est ni plus ni moins qu’un respect de la loi.
Des milliers de retraités, en vie, assis, chez eux, et ceux qui nous ont quittés, ont subi l’application de ladite loi. Elle est cruelle, cette loi, en ce qu’elle dépossède le fonctionnaire arrivé en retraite d’une source de revenus sûrs. Mais c’est la loi. Elle garantit le fonctionnement régulier de l’Etat et ne doit faire exception à personne, quelqu’en soit son identité et son statut social.
Pourtant, la mise en retraite des agents de l’Etat, arrivés en fin de carrière, est un dispositif constructif. Il permet à l’Etat de rompre le contrat de travail avec son salarié et de se créer des opportunités de recrutement de nouveaux agents, dans un pays où les diplômés, sans emploi, courent les rues, inactifs, ou se vouent, en désespoir de cause, aux petits métiers de survie, s’ils s’en sentent capables ou en ont les moyens.
Ceci dit,
D’où vient-il que le Gouvernement congolais a la main lourde dans la décision de mise en retraite systématique sans exclusive, en dehors des cas de prolongation exceptionnelle d’activités.
Encore que le bénéfice de ces prolongations n’est pas accordé à tous les partants. Ici, les choses ressemblent à une prolongation à la carte.
Bien plus, au nom de quelle logique administrative, le Gouvernement congolais s’obstine à demeuer dans une posture de rétention des retraités, au lieu de les mettre en repos mérité. Une posture d’impopularité dans un environnement socio-économique où des actes positifs de cohésion et d’unité nationales peinent à être construits.
Le Ministre Délégué au Budget congolais, saisi par un média étranger, pour livrer son opinion sur ce dossier des retraités en poste n’en a pas donné suite.
Le Congo est à réformer.
Du quatrième séminaire gouvernemental, sous l’autorité du Premier Ministre, M. Anatole Collinet Makosso, où était largement partagée la préoccupation d’apporter au pays des réformes utiles et nécessaires, nous attendons que soient mises en chantier des actions concrètes.
A nouveau, que le chemin de l’enfer ne soit pas animé de bonnes intentions.
Ouabari Mariotti
Paris 2 juin 2022.
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