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Coronavirus: le confinement du K.O

Coronavirus: le confinement du K.O

Ce qui «tue» les populations Congolaises

Par   Daniel BAZEBITA

Les analyses faites sur le Congo Brazzaville montrent que la population congolaise ne supporte pas à la lettre les conditions du confinement absolu édictées par les autorités pour lutter contre le coronavirus. Les mesures prises par les autorités sont bonnes du point de vue stratégique pour éviter la propagation du virus, mais celles-ci sont confrontées à un virus beaucoup plus grave que celui qui décime le monde. Il s’agit de la famine.
Au temps de la vache grâce, les autorités congolaises chantaient, dansaient et prêtaient aux pays frères pour montrer leur bonne volonté et le bon voisinage. Elles ne pensaient jamais construire les usines, les industries ni ne créaient les entreprises pour résorber le chômage des jeunes. Au contraire, elles envoyaient les jeunes à l’oisiveté, au gain facile, à la protection du pouvoir en milices armées.
Aujourd’hui, le Coronavirus prend place au Congo-Brazzaville et provoque la peur sur la ville pour ne pas dire : bloque tout. Car, ce qui complique la vie des congolais, c’est le manque de quoi à mettre sous la dent parce que le Congolais vit au jour le jour. Plus de travail plus d’argent, plus d’achat pour faire vivre la famille.
Si quelques vivres existent pendant les trois jours du marché, l’argent fait donc défaut. Les jeunes en majorité chauffeurs de taxi ou receveurs dans des bus, ou encore débrouillards n’ont plus rien pour s’acheter quelque chose leur permettant d’étancher la famine. Leurs sources de revenu étant fermées parmi les entités fermées à cause du confinement..
A ces jeunes, il faut ajouter les maraichers. Ces hommes et femmes habitués à fournir des produits agricoles dans les marchés de Brazzaville sont presque à la maison pendant quatre jours de confinement absolu sur sept..
Si les maraichers subissent le poids du confinement, les maçons, soudeurs, menuisiers, bucherons, vendeurs ambulant ou à la criée, manutentionnaires, coiffeurs, restaurateurs, barman, taximan, vulcanisateurs, électroniciens, mécaniciens, réparateurs de vélos, blanchisseurs, laveurs de voitures, hommes de petite pêche, bref, démarcheurs et courtiers, toutes ces personnes qui vivent de petits métiers ne montent plus régulièrement à table avec leurs familles. C’est pour autant dire qu’en dehors du coronavirus, les congolais sont confrontés au manque d’argent et à la famine.
Depuis l’indépendance en 1960 jusqu’à nos jours, les gouvernants n’ont jamais mis en place les meilleures conditions de vie de la population. Un pays pourtant riche en pétrole et d’autres minerais mais le taux de pauvreté est élevé à 90% La population vit au seuil de pauvreté avec moins d’un dollar par jour. Ce qui prouve que les populations vivent mal,. Résultat : risque de famine globale pendant ce confinement au regard de l’Etat qui n’a pas mis en place des mesures d’accompagnement sur ce confinement.
En RDC, l’Etat a décrété la gratuite de l’eau, de l’électricité et du loyer pendant trois mois, mais reste à savoir si les autorités du Congo-Brazzaville pourront faire autant en faveur des locataires après avoir décrété la gratuité de l’eau et de l’électricité. Même si les autorités décrétaient la gratuité des loyers, il y a bien des retraités qui atteignent les deux bouts du mois avec les fonds de leurs locataires. Comment seront-ils donc indemnisés en cas de gratuité de loyer. L’Etat, semble-t-il n’a pas d’argent.
Il y’a eu des excédents budgétaires, des comptes pour les générations futures… tout cet argent a disparu des comptes de l’Etat.
C’est ici de dire aux nouveaux riches de rapatrier l’argent caché dans des banques étrangères pour faire face à cette pandémie catastrophique, secourir les populations pendant cette période de combat sanitaire.
C’est ici où se dégage la responsabilité des autorités. Elles avaient n’avaient eu que le temps de voler l’argent, au lieu de s’occuper des infrastructures sanitaires.
La décision du confinement était appréciée par les leaders de l’Assemblée nationale, du Sénat etc., selon le discours du chef de l’Etat mais, ces derniers n’avaient pas jeté un regard sur la vie des congolais qui vivent du jour au jour. Et, nombreux disent: «les populations ne mourront pas du coronavirus, mais de famine».
Déjà bon nombre de petits commerçants parcourent des dizaines de kilomètres pour s’approvisionner et alimenter leurs magasins. Les produits sont acheminés souvent dans des bouettes au prix de 1000 à 3000 FCFA, le sac de patates, du Marché Total à Moungali (au nord de Brazzaville) et du Marché Total à Madibu au sud de Brazzaville.
L’ordre donné à quelques commerçants transporteurs via laissez-passer pour acheminer les vivres des villages vers les capitales fait vivre quelques commerçants mais les populations sont confrontées au manque d’argent pour acheter des vivres. Le manque d’argent est également ressenti aux petites et moyennes entreprises. Le cas de l’association des éditeurs des journaux privés qui a initié une lettre de position à l’Etat pour demander une aide à l’image des entrepreneurs ou des écoles privées qui n’exercent pas depuis le début du confinement. Mais reste à savoir si l’Etat congolais approuvera leur demande d’aide.

Daniel Bazébita

Source : Lagriffeinfos Journal

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