Pour des raisons de santé, le Général Jean Marie Michel MOUKOKO, prisonnier politique condamné arbitrairement à 20 ans de réclusion et incarcéré voici plus de 05 ans, a été gardé en observation à L’Hôpital Centrale des Armées de Brazzaville au terme de son évacuation sanitaire en Turquie. De manière constante et déterminée, l’ensemble des forces d’opposition au pouvoir actuel, Partis politiques et organisations de la société civile réclament sa libération sans condition, ainsi que celle de son compagnon, André OKOMBI SALISSA.
Cette exigence des forces d’opposition a bénéficié du soutien de la communauté internationale, notamment des Nations Unies et du Gouvernement français, par la voix de son Ministre des Affaires Etrangères et Européennes, Monsieur Jean Yves LE DRIAN. Alors que la majorité du peuple congolais qui aspire à une véritable réconciliation nationale attendait du Président de la République l’acte fort de la libération des prisonniers politiques à l’occasion de la commémoration du 61ème anniversaire de l’indépendance du Congo, l’opinion nationale et internationale assiste plutôt, depuis le 15 Aout 2021, à une surenchère partisane des faucons du pouvoir, plutôt déterminés à durcir les conditions d’incarcération des anciens candidats à l’élection présidentielle de Mars 2016. Il y a eu tout d’abord la déclaration du Premier Ministre dans son discours évocateur des 61 ans d’indépendance, le 15 Aout 2021 ; puis sur les antennes de RFI où il pose comme conditions préalables, la CONTRITION, la REPENTANCE et la DEMANDE de PARDON.
Ensuite arrive depuis samedi 16 Septembre 2021, l’information qui circule avec insistance dans les réseaux sociaux, selon laquelle ‘’le pouvoir aurait décidé de ramener en cellule à la Maison d’Arrêt de Brazzaville, le Général Jean Marie Michel MOUKOKO, suite à une lettre du Ministre de la Défense Nationale à son homologue de la justice’’. Cette décision exécutoire à compter du Mercredi 22 Septembre 2021, aurait déjà été notifiée à l’intéressé, malgré l’opposition de la Direction Générale de l’Hôpital Centrale des Armées. Le Bureau Coordonnateur National de la CJ3M s’interroge sur les raisons de ce regain d’intérêt et l’acharnement de certains radicaux du pouvoir contre la personne du Général Jean Marie Michel MOUKOKO, qui purge déjà plus de cinq années d’une injuste et arbitraire condamnation rendue par des magistrats fanatisés et motivés. Dans un contexte international caractérisé par les menaces multiformes du terrorisme et l’instabilité des Etats de la sous-région d’Afrique centrale, QUE VIENT CHERCHER LE MINISTRE DE LA DÉFENSE DANS LE DOSSIER DES PRISONNIERS POLITIQUES, au lieu de se préoccuper de ses missions régaliennes de doter notre pays d’une armée républicaine et professionnelle, capable de relever les défis de la défense de la souveraineté et l’intégrité de notre territoire national ?
En quoi le Général Jean Marie Michel MOUKOKO déjà embastillé constitue-t-il une menace contre la Nation ou la République, alors que les frontières de notre pays sont de véritables passoires ou les affairistes et d’autres aventuriers entrent et sortent comme dans un moulin, avec souvent la complicité des agents véreux et corrompus des services de sécurité ou des douanes ? 3 Les forces d’opposition posent le problème de la libération des prisonniers politiques dans le cadre général de l’impératif de réconciliation nationale, l’unité et la concorde au sein de la nation congolaise brisées et fracturées. Constitutionnellement, le Président de la République garant de l’unité et de la concorde nationale est le premier magistrat à être interpellé sur le sort des prisonniers politiques. Il incombe désormais à lui seul, devant la Nation, le peuple et l’histoire la lourde responsabilité de prendre les décisions et les actes susceptibles d’apaiser, de rassurer et de rassembler les congolaises et les congolais angoissés et déboussolés par des décennies de gouvernance fondé sur l’intolérance, la violence, l’injustice, les crimes de sang et les guerres civiles. Dans ce dossier sensible de l’emprisonnement arbitraire et injuste de deux candidats à l’élection présidentielle, le Président de la République ne peut dissimuler ses responsabilités en mettant en avant les prises de positions des membres de son gouvernement.
En Côte d’Ivoire, c’est le Président ALASSANE OUATTARA lui-même, qui a managé le dossier politique du retour au pays des exilés. Il en est de même en Guinée pour le Lieutenant-Colonel MAMADY DOUMBOUYA, le nouvel homme fort de ce pays. Pour sauver le fondement de l’unité et de la concorde nationale, ainsi que le vivre ensemble, valeurs hypothéquées par plus d’un demi-siècle de luttes fratricides et de violences pour le pouvoir, tous les regards des fils et filles du Congo sont tournés vers le Président de la République, seul devant sa conscience, le peuple et la Nation.
Commentaires récents