DÉFICIT COMPTE COURANT DE 4,2% DU PIB EN 2020 POUR LE CONGO.
Par Verlin RICHARD
Verlin Richard
J’explique :
Tout d’abord qu’est-ce que le compte courant ? Le compte courant est le premier compte de la balance des paiements d’un pays. Il retrace la somme des échanges internationaux de biens (balance commerciale) et de services (balance des services).
Que signifie alors un deficit du compte du courant ?
Le déficit du compte courant signifie que le solde est négatif c’est à dire les importations (débit) sont supérieures aux exportations (crédit) : ainsi la balance commerciale et la balance des services déficitaires de 4, 2 % du PIB, soit 256,662 Mds FCFA indique que le Congo a importé 256,662 Mds FCFA de biens et services de plus qu’il n’en a exporté.
Dans le compte courant, on trouve aussi les revenus des facteurs de production (revenus primaires) comme les salaires ou les revenus des investissements. Par exemple, les profits d’une entreprise étrangère implantée au Congo et rapatriés dans le pays d’origine apparaissent comme débit dans les revenus primaires. A l’inverse, le salaire d’un congolais allant chaque jour travailler au Cameroun ou au Gabon apparaîtrait au crédit des revenus primaires. D’où l’importance ici de réaliser le pont sur le fleuve Congo entre Brazzaville et Kinshasa, ce qui permettrait aux congolais d’aller chaque jour travailler de l’autre côté du fleuve ce qui améliorerait le solde des revenus primaires du pays.
Enfin, on y trouve aussi, les revenus secondaires c’est à dire l’aide internationale et les envois d’argent à l’étranger( contribution des Diasporas). Par exemple, quand un congolais de France envoie un WU à sa famille au Congo, ce transfert pèse négativement sur le solde des revenus secondaires de la France . C’est l’une des raisons entre autres que Montebourg souhaite interdire ces transferts de fonds. Et, disons le une bonne fois pour toute les divers transferts(WU, Ria,…) des Diasporas africaines bénéficient directement aux pays africains.
Ce qu’il faut retenir est qu’un déficit du compte courant signifie( de façon simplifiée) que le pays a plus importé qu’exporté.
Ce déficit du compte courant à des répercussions » fâcheuses » tant pour l’Etat que pour les entreprises sur les importations.
Prenons l’exemple du ministère de l’éducation qui commande des bancs pour équiper des écoles à un fournisseur français.
Ce fournisseur français exigera d’être payé en euro, et l’Etat congolais ( le trésor public en l’occurrence) devrait donc se procurer les Euros nécessaires. Pour obtenir ces Euros, il faudrait que le compte financier de la balance des paiements du Congo soit excédentaire. Autrement dit que le Congo ait suffisamment des réserves en devises étrangères.
Mais comme le compte courant du Congo est déficitaire, alors l’Etat devrait donc emprunter les Euros pour alimenter son compte financier et permettre au ministère de l’éducation de payer les bancs importés de France.
À qui le Congo devrait il emprunter ses euros ?
Auprès des pays présentant un excédent de leur compte courant. Le Congo en tant que membre de la Cemac bénéficie de l’un des principes fondamentaux de cette Communauté qui réside dans la mise en commun des réserves internationales des pays membres à la banque centrale régionale, la Banque des
États de l’Afrique centrale (BEAC).
Cette mise en commun implique donc la solidarité des pays membres envers un pays présentant un déficit de son compte courant mais une telle solidarité ne saurait être de long terme au risque de provoquer une instabilité macroéconomique dans la zone.
C’est l’une des raisons pour laquelle le Congo a sollicité une seconde fois l’aide du FMI et attend l’aval du conseil d’administration de cette institution sur une facilité élargie de crédit ( FEC). En effet la FEC est une aide financière( un prêt) que le FMI accorde à un pays présentant des difficultés sur sa balance des paiements.
Mais cet accord du FMI a un autre avantage et c’est ce qui ressort de la lecture du titre III des ressources et des charges de financement et de trésorerie du projet de loi de finances 2022 du Gouvernement.
Dans l’article vingt-troisième du chapitre 1 de l’évaluation et des charges de financement et de trésorerie de ce PLF 2022, il est est stipulé ce qui suit :
« Le déficit prévisionnel des ressources de financement et de trésorerie sur les charges de financement et de trésorerie, arrêté à six cent sept milliards huit cent soixante-quatorze millions (607 874 000 000) de francs CFA, est
financé par l’excédent budgétaire( 200 289 000 000 FCFA) les apports des partenaires techniques et financiers, ainsi que par le recours aux financements
divers pour un total de 407 585 000 000 FCFA.
Autrement dit l’Etat congolais DEVRAIT rechercher QUI pourrait lui » prêter 407, 585 milliards de FCFA ?
Et ce QUI, ce sont les partenaires techniques et financiers, ainsi que le recours aux financements divers.
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