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Dites plutôt OYO ville émergente d‘ici 2025 et non le Congo !!!

Dites plutôt OYO ville émergente d‘ici 2025 et non le Congo !!!

Jean-Claude BERI

Par    Jean-Claude BERI   

Avec SASSOU NGUESSO, la promesse a mauvaise presse. Sa réputation est fâcheuse. Elle est synonyme de mensonge et de crédulité. Elle est l’acte du démagogue. Elle est aussi la passion de la populace. Combien de promesses n’a-t-il pas faites pour endormir les esprits faibles ?

Pour conquérir le pouvoir, SASSOU NGUESSO fait des promesses ; puis, pour l’exercer, il les trahit ; enfin, pour le conserver ou le reconquérir, il fait de nouvelles promesses. En vrac voici ce que SASSOU nous livre comme message depuis 37 ans : « Congo émergent d’ici à l’an 2025 », « Une école, un champs », « Le choix de la raison », « Le candidat de la rupture » « le vivre ensemble… ».… 

37 ans d’interminable pluie de truismes à M’PILA. Ennui mortel. Et sinon, combien de passages obscurs, de promesses non tenues, d’égrenage de bons sentiments et d’emballages mièvres d’une férocité sociale décomplexée. Et quelle incroyable définition des « forces contraires» nichées dans «chaque esprit» ! Au total : pensée politique d’un dogmatisme ethnique aussi désuet que lunaire.

On aperçoit tout de suite que le message politique de SASSOU, du point de vue du pouvoir, est un message méprisable, comme s’il y avait, dans la politique, une abjection constitutive, reconnue et acceptée comme telle, voire peut-être recherchée. En tout état de cause, le rapport de la politique aux promesses juge la politique, et il la juge sévèrement…Pour ne pas dire l’endormissement permanent du peuple.

De cette promesse ou slogan « Congo émergent d’ici à l’an 2025 » que faut-il en déduire aujourd’hui, a près de deux de l’an 2025 ? Au-delà de la parole trahissant un malaise certain, on peut y voir également une attitude aux traits inconfortables manifestant une gêne intenable : La grossière manipulation.

  Malheureusement, aussi choquant que cela puisse être, cette technique de discours simple, cru et bête a démontré son pouvoir de persuasion sur un peuple fanatisé dont l’esprit critique a été endormi par ces paroles vampirisées ! Et aujourd’hui que nous connaissons le passé et ses heures de gloire ou ses désastres, y-a-t-il moins de violence et de crimes ? Malheureusement non et le quotidien en atteste.

Une promesse aux contenus incohérents. Des promesses encore faites et des projets encore en devenir car perdition et incompétence régissent ceux-ci.

D’où vient-il que la Ville d’OYO supplante la quasi-totalité des autres territoires par sa fulgurante urbanisation et développement ?  Serait-elle la seule ville du Congo à avoir besoin ‘un investissement conséquent pour son expansion ? Lorsqu’on compare ce qui a été fait à OYO et dans le reste du pays on est en droit de se demander si réellement ce pouvoir voulait développer le Congo ou OYO.

En 26 ans OYO s’est métamorphosée à une vitesse grand V engloutissant de ce fait des investissements hors limites créant un déséquilibre sociétal avec les villes qui auraient dû bénéficier de la même attention en matière d’investissement.

Des secteurs aux problèmes quasi essentiels sont occultés voire délaissées pour bâtir des infrastructures modernes dans une ville de faible densité et de peu d’attraction. Le personnel de l’éducation s’apprête à boycotter les classes pour cause les écoles et l’universités manquent de bancs. Mais les écoles d’OYO sont largement loties assorties des équipements modernes. Les jeunes médecins multiplient les marches de protestation car voulant exercer une profession avec les moyens modernes qui font défaut. Par contre l’hôpital d’OYO n’a rien à envier d’un centre hospitalier occidental. Pour quel résultat ?  Les arrondissements de Brazzaville se noient dans sa cohorte de doléances car délaissés abattues, affaiblies et coupée en morceaux par une politique d’urbanisation irréfléchie. Par contre OYO fait office de fleuron d’une ville qui progresse et en plein dans l’ère du temps. Une voirie régulière et équipée, des routes régulièrement nettoyées et réhabilitées…OYO est de loin plus propre que BRAZZAVILLE, cela est-il normal ? 

L’impopularité de cette promesse, est due aux lobbys clanisés du pouvoir qui ont cru bons de vouloir  faire d’OYO, une grande ville du Congo aux dépens de Brazzaville fatiguée par un quotidien miséreux et fade.

Sciemment, ce pouvoir sectaire a-t-il omis de développer Brazzaville et Pointe-Noire, les deux grandes villes du pays qui suffoquent sur des tonnes d’immondices et autres insalubrités urbaines ?

A-t-il oublié certainement d’assainir les autres villes du taux du taux de criminalités urbaines qui explosent chaque jour ?  

Et le plus arrogant, inintelligent et grave de cette politique à l’allure d’une scène de mélodrame est sa réponse relative à la réalité. On peut essayer de forcer de minimiser arguant qu’OYO est la ville de l’avenir et non du passé, qu’il faille obliger les ministres de construire à OYO. On le sait tous qu’OYO est une ville de seconde zone, elle ne pèse pas devant le poids historique de Brazzaville et Pointe-Noire. OYO est une ville éphémère qui ne survit que le temps de règne de ses maitres qui pensent pouvoir faire adopter OYO dans les cœurs des congolais.

OYO et le défi d’urbanisation rapide biaisée.

Attirant presque tous les investissements du pays, OYO sans surprise veut devenir le principal moteur de l’explosion moderne du Congo.  On y trouve les beaux établissements et les infrastructures permettant à des personnes de s’extraire de l’extrême pauvreté. Seulement si cela était penser économiquement. Le pouvoir disparait, l’attrait pour OYO disparaitra également.

Quelle brillance d’esprit et quelle petitesse d’imagination ! Nous ne sommes pas dupes, Certes OYO est une ville du Congo et a le droit de prétendre aux bienfaits de la modernité. Seulement la méthode d’urbanisation globale utilisée est biaisée. On a plus tendance à penser qu’on réservera à OYO une fin prochaine peu glorieuse. Car elle répondra de l’hypothèque faite sur les contrats des ressources naturelles ou violemment et elle sera responsable des lendemains sombres d’un pays en déchirure. Développer uniquement OYO est loin de prendre le chemin de l’émergence. OYO est une infime partie du Congo et non tout le Congo.

Jean-Claude BERI

  

Le Cartel du mal détruirait-il Brazzaville pour promouvoir OYO?

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