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La 1ere compagnie de SASSOU IV en vadrouille à Paris

LES KOKOUMBOS EN TOURISME À PARIS, ENCORE DE L’ARGENT DU CONTRIBUABLE CONGOLAIS JETÉ À LA POUBELLE. ( Titre de Christian Perrrin Jr)

Edition du 27/08/2021

*Le premier ministre Makosso, fer de lance de Sassou IV à Paris*

Pour sa première visite internationale, le premier ministre congolais séjourne à Paris depuis le 24 août où, à la tête d’une vaste délégation, il multiplie les rencontres avec les officiels français et les milieux d’affaires. Mission : redorer l’image de Brazzaville alors que la situation économique du pays est au plus mal et que les négociations avec le FMI sur la dette congolaise reprennent.
C’est au palace le Peninsula dans le 16e arrondissement que le premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso, a installé mardi 24 août son quartier général, pour au moins une semaine. Dans les salons du luxueux hôtel de l’avenue Kléber, le chef du gouvernement congolais a notamment reçu dans la matinée du 24 août, le conseiller Afrique d’Emmanuel Macron, Franck Paris. Accompagné de son ministre des finances Roger Rigobert Andely, et du ministre des affaires étrangères Jean-Claude Gakosso, et celui de la coopération internationale Denis Christel Sassou N’Guesso, Makosso s’est dans la foulée rendu à Bercy où il s’est longuement entretenu avec le ministre de l’économie Bruno Le Maire.
Les négociations avec le FMI en ligne de mire
Pour cette première « prise de contact » avec Paris depuis l’élection de Denis Sassou N’Guesso en avril dernier, le premier ministre congolais souhaitait s’assurer du soutien technique de la France dans la négociation d’un plan d’aide avec le Fonds monétaire international, avec qui les discussions reprennent difficilement.
Les négociations entre Brazzaville et le FMI étaient gelées depuis le premier décaissement de l’accord passé en juillet 2019. Dans le viseur de l’institution internationale figure notamment le rééchelonnement de la dette congolaise avec les traders Trafigura et Glencore. Mais la reprise des relations entre Brazzaville et le FMI intervient dans un climat délicat : la présidence congolaise ne décolère toujours pas de n’avoir reçu aucune aide du fonds anti-covid mis sur pied par l’institution de Bretton Woods et dont ont pu bénéficier de nombreux pays africains à commencer par le voisin camerounais.
Paris, avocat des pays de la CEMAC au FMI
De son côté la France pousse activement pour la mise en place d’accords de deuxième génération entre le FMI et l’ensemble des membres de Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale (CEMAC), sur le modèle de l’accord de 2016.
Paris y voit une porte de sortie à la pénurie des réserves de changes au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) qui sévit depuis plusieurs mois et menace la stabilité de la zone CFA de la CEMAC. Pour le moment, seuls le Cameroun et le Gabon ont arraché une telle signature cet été. Mi-juillet, la diplomatie française avait ardemment plaidé pour l’organisation d’un sommet conjoint de la CEMAC avec le FMI qui s’est tenu le 18 août dernier à Yaoundé.
Outre Bruno Le Maire, le premier ministre a également sollicité des entretiens avec son homologue Jean Castex – pour l’instant sans succès – ainsi qu’avec les ministres Jean-Yves Le Drian, Barbara Pompili, le secrétaire d’Etat au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, et le directeur de l’Agence française de développement, Rémy Rioux.
A Brazzaville, la visite en France de Makosso a été préparée dès le début du mois d’août, l’ambassadeur de France à Brazzaville François Barateau s’étant déjà entretenu à plusieurs reprises avec le chef du gouvernement. Selon nos informations le diplomate français a également été reçu par le président congolais Denis Sassou N’guesso la première semaine du mois d’août, alors que les deux hommes ne s’étaient pas vus depuis un an.
Pour promouvoir sa visite parisienne Makosso est par ailleurs appuyé par le cabinet de communication Aplus fondé par Martine Pain et dirigé par son fils Thibault Lacoste. Ce dernier avait déjà activement pris part à la dernière campagne présidentielle du président congolais et doit organiser une rencontre entre le premier ministre congolais et la presse le 1er septembre.
Brazzaville à Paris
Dans la capitale, Makosso est à la tête d’unedélégation, composée de pas moins de neuf ministres en plus des conseillers présidentiels. Un nombre d’autant plus impressionnant en période de restriction de visas dûe à la pandémie.
La note verbale initiale transmise par les services du premier ministre au Quai d’Orsay le 5 août prévoyait pourtant une délégation de ministres resserrée autour de Makosso et composée uniquement de Denis Christel Sassou N’Guesso, Thierry Moungalla (communication), et Antoine Fylla Saint-Eudes (développement industriel).
Par la suite, se sont ainsi greffés Roger Rigobert Andely – très apprécié des bailleurs -, ainsi que le ministre des zones économiques spéciales Emile Ouosso, des transports Jean-Marc Thystere Tchicaya, de l’environnement Arlette Soudan-Nonault, et des PME Jacqueline Lydia Mikolo.
Une importante partie d’entre eux se sont notamment rendus aux Rencontres économiques francophones (REF) du MEDEF. La veille, le ministre des finances avait été longuement reçu par le numéro deux du Medef, Fabrice Le Saché, pour reprendre langue avec les entrepreneurs français, après deux années conflictuelles.
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