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Le Congo-Bazzaville va mal parce que les déchets politiques sont pris pour des lumières.

Le Congo-Bazzaville va mal parce que les déchets politiques sont pris pour des lumières.

 

Jean-Claude BERI

 

Jean-Claude BERI

De retour des USA, SASSOU a fait escale à Paris ou l’ampleur et la portée de la dépression délibérée dans laquelle est plongé le Congo continue de causer la désintégration des principaux piliers de l’économie politique Congolaise. En attestent l’effondrement des services publics les plus élémentaires, la discorde politique chronique et débilitante et la fuite massive des cerveaux. Parallèlement, les classes moyennes et pauvres, à qui ce modèle n’a jamais bénéficié, supportent l’essentiel du fardeau de la crise.

Les revers alimentant annonçant le déclin congolais se sont multipliés ces dernières années. Le rayonnement du Congo continue d’être enseveli dans l’immensité humiliante de la communauté internationale à travers les frasques répétés d’un président dictateur usé, fatigué, sous le contrôle permanent d’un clan assoiffé.

C’est plutôt un triste refrain de fin de règne, diffusé dans les journaux télévisés et médias  étrangers. Comme on a pu le constater lors des funérailles de la reine d’Angleterre et récemment aux USA, les paroles dans la presse écrite étrangère résonnent pour nous, congolais,  comme un coup de poignard. Celles-ci, chantent sur un rythme décadent, disent en résumé que le Congo perd son aura sur des domaines qui faisaient autrefois sa fierté.

Selon Mathias DZON, les 14 milles milliards des générations futures portés disparus depuis 2016 seraient déplacées des USA vers un nouveau compte offshore par Denis SASSOU NGUESSO père et fils. L’information n’a pas fait un grand bruit au sein de l’opposition, malgré son caractère hautement répréhensible.

Au lieu de chercher des poux sur la tête de notre frère Guy MAFIMBA, l’opposition dite radicale devrait plutôt se pencher sur cette question de la nouvelle destination qu’a pris les fonds de la république. Les observateurs américains auraient selon la dernière note de conjoncture économique publiée par la Banque mondiale pour (l’Afrique) l’élite congolaise, qui contrôle les institutions financières  de l’État de longue date et qui vit de ses rentes économiques, a plongé le Congo dans une insolente dépression sociale « délibérée ».

Cette situation persiste malgré les rebonds d’embellie de fin d’année 2022. Pire elle a accentué l’appétit vorace des prédateurs financiers comme BOUYA et KIKI qui se sont encore servis en prétendant apporter une valeur ajoutée conséquente à la crise multidimensionnelle qui menace la stabilité et la paix sociale à long terme du Congo-Brazzaville.

L’embellie des 2000 qui aurait pu engendré un modèle de développement économique solide, qui aurait pu prospéré grâce à d’importants apports de capitaux et au soutien international en échange de promesses de réformes, est aujourd’hui en faillite, c’est un tas de promesses illusoires qui nous sont ingurgités à chaque discours d’un de ses prédateurs économiques qui se gavent sous nos yeux. Qui plus est, cet effondrement se produit dans un contexte géopolitique fort instable, qui rend d’autant plus urgente la nécessité de s’attaquer à une crise désastreuse soutenue par « parentocratie » sans aucune expérience. 

Le déni délibéré de mettre en place une vraie politique des reforme conduit à une dépression économique délibérée qui laisse des cicatrices indélébiles qui marqueront l’économie et la société congolaise pendant plusieurs années. Plus de deux ans après les accords avec le FMI, le Congo n’a toujours pas tracé et encore moins entamé une voie crédible vers la reprise économique et financière. Le gouvernement qui devrait se lancer dans des réformes globales, bien structurée et rapide du secteur de l’électricité pour relever les défis de longue date et complexes auxquels fait face ce secteur au cœur de la reprise économique et sociale du Congo. En outre, le pays devrait redoubler d’efforts pour assurer une assistance efficace et rapide en matière de protection sociale aux ménages pauvres et vulnérables aux prises avec la crise économique persistante.  Rien de tout cela n’est entrepris

Le Congo-Brazzaville, ce pays d’Afrique centrale d’où jaillissaient les lumières du savoir et de la civilisation ancestrale est aujourd’hui en faillite sur presque tous les plans ; politique, économique et diplomatique. Martyrisés par une mauvaise gouvernance ou les déchets politiques se sont levés pour se passer pour des lumières. Mais au fil des ans, le Congo s’est trouvé otage à l’esprit clanique et cible à l’instabilité.

La souveraineté du Congo est violée par plusieurs puissances extérieures qui ont chacune son prolongement d’intérêt dans ce pays rendu pauvre et qui pourtant possède le pétrole qui aurait pu propulser son économie. L’homme qui devrait être au centre de toute entreprise de développement est de plus une matière salie par la corruption et tarie par les égos de ceux qui se croient dignes héritiers des pachas passés par là. Le virus des Nguesso éventre l’avenir du Congo.

De crise en crise, le Congo vit au jour le jour en galopant, à grands pas, vers une faillite quasi certaine du fait que le pouvoir demeure partagé entre quelques familles, en compétition, alors que le   reste du pays reste, paradoxalement, inféodé par une parentocratie qui se disputent la ligne de conduite en politique et partant de l’économie nationale.

Une économie qui suffoquait, pour rappel, sous les humeurs des oligarques connus et ballotée entre les profits des oligarchies montantes depuis leur victoire macabre sur le peuple. Le pays décline chaque jour sans qu’aucune famille politique (ni encore moins une opposition constructive) ne dise basta, sauvons le Congo ! Pour que vive les cinq millions de congolais en paix. La paix n’est pas pour demain tant que ces noms d’oiseaux de mauvais augure qui se partagent le trésor public, domineront l’économie et imposent leur jeu sur l’échiquier politique. Cette caste de corrupteurs, à la peau dure, se lèguent le pouvoir de père en fils, malgré toutes les peines, toutes les catastrophes en séries, qui endeuillent les humbles citoyens résistant tant bien que mal afin que survive le Congo même « sans sourire ». Les acteurs politiques ne pensent qu’à des allégeances belliqueuses et imbéciles afin d’accéder à un niveau supérieur où les feux verts ouvrent droit à tous les avantages et laisser faire tels des princes d’une hiérarchie impénétrable. Seule une Constitution démocratiquement établie sans partage ou familial peut à même redonner au Congo ses ères de gloire et de noblesse d’antan.

Que Dieu sauve le Congo

Jean-Claude BERI

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