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Lettre au Pape François en vue de son voyage au Congo-Brazzaville

Lettre au Pape François en vue de son voyage au Congo-Brazzaville

Bienvenu MABILEMONO

Très cher Saint Père,

Nous savons que vous êtes maintenant en train de préparer avec beaucoup de soin votre prochain voyage pour une visite officielle au Congo Brazzaville, à l’occasion du 140e anniversaire de l’installation de la première mission catholique dans ce pays et du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques de cet État avec le Vatican, qui se tiendra dans le courant de l’année 2023 et à laquelle, si Dieu le veut, vous irez volontiers conclure ces festivités. 

Très cher Saint Père, vous êtes d’ores et déjà consacré pour le peuple meurtri du Congo, qui attend votre arrivée pour accéder à une liberté qui donne de la joie, qui nourrit l’espoir et prépare l’avenir car depuis l’assassinat odieux du cardinal Émile Biayenda, le 22 mars 1977 (quatre jours seulement après l’assassinat crapuleux du président Marien Ngouabi, le 18 mars 1977, et trois jours avant l’assassinat tout aussi crapuleux de son prédécesseur, le président Alphonse Massamba-Débat, le 25 mars 1977. Le corps de ce dernier n’a jamais été retrouvé), il n’est plus d’endroit sur cetteTerre du Congoqunesoitsouilléde sang humain tant celui qui la gouverne depuis ce mois sombre de mars 1977 aime le goût du sang.

Le Saint Cardinal Emile Biayenda- dans son lit de mort

Un grand défi papal…

Très cher Saint Père, plus de 45 ans semblent s’être écoulés depuis ces assassinats. Le peuple meurtri du Congo attend de vous que vous puissiez aider celui qui gouverne cette Terre du Congo depuis ces assassinats odieux à être une « antenne réceptive prête à saisir les germes de nouveauté suscités par l’Esprit Saint », et que vous puissiez l’aider à prendre ce regard de bonté et à trouver des moyens nouveaux et courageux pour changer enfin son « cœur de cobra » en un « Cœur Humain ».

Très cher Saint Père, le peuple meurtri du Congo, Peuple de Dieu, vous prie de confier, de manière spéciale, cette Terre du Congo souillé de sang humain à la Vierge.

Plus de 45 ans après l’assassinat du cardinal Émile Biayenda, votre venue sur cetteTerre du Congo souillédsang humain se veut être un geste de l’Église universelle qui, porte à Dieu, par sa Mère et notre Mère, le cri de douleur de ce peuple meurtri qui souffre en silence depuis toutes ces années et implore la fin de la violence, et qui confie l’avenir de cette Terre du Congo souillé de sang humain à la Reine de la Paix.

Le peuple meurtri du Congo, Peuple de Dieu, veut la Paix, non pas une paix des simples slogans mais une Paix sacrée, et puisqu’il convient de se disposer à invoquer la Paix sacrée en étant renouvelé par le pardon de Dieu, cela doit commencer par la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques et détenus d’opinion.

Très cher Saint Père, le peuple meurtri du Congo, Peuple de Dieu, vous prie d’accueillir cette demande de la libération des prisonniers politiques et détenus d’opinion comme un préalable à votre venue à Brazzaville.

Pour cela nous vous remercions de tout coeur, en vous demandant de prier pour nous.

Fraternellement,

Le 15 décembre 2022

Bienvenu MABILEMONO

Chair, CLC

Publié pour la première fois   le par congo-liberty.com

Témoignage d’Hervé Zebrowsky sur l’assassinat du cardinal congolais Emile Biayenda

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