TRIBUNE LIBRE
Partenariats public-privé, chronique des orientations stratégiques et programmatiques ni opportunes ni pertinentes.
Par Guy MAFIMBA MOTOKI

Du port autonome de Pointe-noire en passant par la route nationale N°1, aujourd’hui avec les ZES de Maloukou aux 12.000 hectares de terres »concédées ou cédées » à Kagame, les fameux accords de »partenariat public privé » à l’épreuve.
Christel SASSOU NGUESSO alias »Agwalima » nommé ministre de la coopération internationale en charge du »partenariat public-privé » n’a cesse de parcourir le monde avec dans sa besace »les opportunités d’investissement du Congo ». Noble cause, en dépit du statut d’illégitimité, d’illégalité et de kleptocratie qui sous-entendent l’homme et le régime dont il est issu.
Cependant, lors d’un échange sur la toile, un compatriote réagissait en ces termes : << Au sujet des partenariats publics privés, n’ayant pas envie de poster publiquement sur votre page voici mon point de vue dessus : Cartographier en amont pour avoir une idée réelle sur l’existant est un pré requis pour tout projet. Se faire assister quand on a pas toutes les billes avant de se lancer dans un projet réduit fortement les risques d’échecs d’un projet et il est connu de tous qu’un contrat arrange toujours la partie la plus maligne. Bref, le problème du manque de ressources locales devient de plus en plus préoccupant, et, ce dans beaucoup de secteurs, les pouvoirs publics doivent s’en saisir profondément et le prioriser car à cette allure les investisseurs étrangers s’empareront de tout au Congo; d’ailleurs c’est ce qui se fait déjà >>.
Par définition, le partenariat public-privé (PPP) est un mode de financement par lequel une autorité publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement assurant ou contribuant au service public.
Au regard de ce qui précède, consciemment ou inconsciemment, << les investisseurs étrangers s’empareront de tout au Congo; d’ailleurs c’est ce qui se fait déjà >>.
Tenez !
*** Le PAPN, jackpot de BOLLORE au détriment du Congo-B
Le Port Autonome de Pointe Noire (PAPN), le plus important port en eau profonde du Golf de Guinée a signé en 2008 une convention de concession du terminal à conteneurs pour un montant de 374 milliards de Fcfa, avec le groupement Bolloré, a-t-on constaté. Le groupement Bolloré est composé du groupe français Bolloré et de Socotrans (Société congolaise de transports). Par cette convention, le groupement Bolloré devrait investir 374 milliards de Fcfa (570 millions d’euros), en 27 ans, pour la modernisation de cette structure portuaire qui devra, à terme, disposer 38 hectares de stockage, contre 17 hectares actuellement.Il devrait permettre de développer l’emploi permanent. Les effectifs employés sur le terminal devront passer dès 2009 de 550 à 576 salariés et augmenteront tout au long de la durée de mise en concession pour atteindre 1000 salariés d’ici 2018, indiquait le groupement Bolloré dans un communiqué.
Depuis cette concession, le PAPN est devenu l’un des plus chers du golfe de Guinée. Le Congo perdant peu à peu sa vocation de pays de transit avec le délabrement avancé du CFCO. Qu’en est-il des promesses d’emplois ?
*** »La route Lourde » de Sassou et Bouya, l’arnaque de la ChinAfrique
Construction de la route Pointe-noire / Brazzaville dans le cadre du partenariat stratégique et public-privé Chine / Congo. Le coût final de ce projet était estimé à plus de 665 milliards de F CFA (+1 milliard d’euros), alors que les prestations de contrôle dépassaient les 10 milliards de Fcfa. Cet ouvrage, qualifié de »route lourde », grossièrement »d’autoroute » en réalité »une nationale » fruit de la coopération sino-congolaise, a été réalisé par la China State Construction and Équipement Corporation. Le contrôle des travaux a été assuré par la société française EGIS International. Tous les experts s’accordent à reconnaître soncoût exorbitant, une qualité médiocre, ne répondant nullement aux standards internationaux, cette »route lourde » constitue un gouffre financier financée entièrement par la partie chinoise. Une perte de souveraineté manifeste au sujet d’une route qui constitue l’épine dorsale de notre pays.
*** Route Nationale RN1 ou la Concession suicidaire !
La route nationale numéro 1 reliant Brazzaville à Pointe-Noire a officiellement été concédée en 2019 à deux entreprises privées. 7 gares de péage à savoir Lifoula, Yié, Ngamanzanbala, Kieni, Louadi, Moukondo, Mengo ; ajouter à cela les péages de fortune et d’arnaques érigées par les éléments de la force publique, les paramilitaires et autres soudards ; les prix des denrées alimentaires flambent, les pénuries se multiplient. Depuis, les usagers de cette route devraient verser par exemple les frais de péage et de pesage à l’entreprise française « Egis International » et la chinoise « China State construction engineering corporation ». D’après des chiffres des autorités congolaises citées par des médias locaux, le trafic qui était prévu de 3 000 véhicules serait aujourd’hui de près de 6 000 véhicules par jour. Restait à savoir si cette concession ne va pas causer une augmentation des coûts de transport !
L’incapacité du régime dans leur plan dit de »résilience » pour endiguer la flambée des prix en réduisant le prix des taxes de péages et pesages s’explique. Route concédée mal négociée, plus de marges de manœuvre, donc perte de souverainété. L’Etat actionnaire est manifestement ultra-minoritaire.
Au regard de ce qui précède, cette tribune tente de faire une démonstration empirique des risques multiples que notre pays, le Congo-B, s’engage dans une voie suicidaire de dettes odieuses, perte de souveraineté et la proie des puissances régionales et internationales.
Aussi, la boulimie abracadabrantesque dont fait preuve Christel Sassou alias »Agwalima » de signer des accords ou protocoles d’accords comme ministre de »la terre, la mer, le ciel et les cieux » doit interpeller notre conscience nationale.
Les accords sur le partenariat public-privé signés à ce jour, au nom de l’Etat congolais, notre patrimoine commun ne tiennent ni en compte les orientations stratégiques et programmatiques du régime, n’ont aucune ligne directrice, ni schéma directeur. Manifestement c’est la volonté d’un homme, certainement d’une écurie, de »vendre » ou »céder » les pans entiers de notre économie ou notre pays à de potentiels »alliés » afin d’assouvir leurs ambitions de dévolution monarchique.
A contrario, la restauration de l’État-nation acquise, inéluctable nous le pensons, nous auditerons tous ces contrats léonins, malheur aux multinationales ou États contractants. Les instances judiciaires internationales en matière d’arbitrage seront saisies. Ainsi, nous convoquerons les intelligences et créerons des synergies afin de bâtir des orientations stratégiques et programmatiques pertinentes et qui prennent en compte les intérêts supérieurs de la nation congolaise.
Guy MAFIMBA MOTOKI
https://www.jeuneafrique.com/…/congo-brazza-la…/….
https://www.jeuneafrique.com/…/le-port-de-pointe-noire…/
https://afrique.latribune.fr/…/congo-l-etat-confie-la…
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