CORRUPTION, Diplomatie, Editorial, International, Justice, Politique, Société, Tribune libre

Quand la France piétine l’opposition et l’opinion congolaise

Lettre à Emmanuel MACRON, Président de la république Française

Quand la France piétine l’opposition et l’opinion congolaise

Jean-Claude BERI, communicant, activiste et libre penseur – Lyon –

Monsieur le président,

Toute honte bue, la France , par l’intermédiaire du Président Emmanuel MACRON a encore choisi de fermer les yeux sur un bilan de gouvernance catastrophique où se mêle dissimulation, trafic, corruption, vol et gérance opaque familiale de l’État. Tel est le signal que nous renvoi le déplacement du Président Emmanuel MACRON au CONGO-BRAZZAVILLE. Une telle approche politique est anachronique et surtout insultante à l’égard du peuple congolais.

Le Congo-Brazzaville est le dernier de la classe en matière de gestion économique. Ce constat pourtant bien reconnu et établi par la directrice du FMI n’a pas empêché cette dernière à se soumettre à ses maîtres. L’important c’est de sauver la vache à lait, pour que la France continue à pérenniser un système colonial économique figé mais surtout rentable.

La stabilité politique et la renaissance économique ne sont pas au rendez-vous au Congo-Brazzaville. Le mauvais élève, pourrait-on dire, même le très mauvais élève, qui a même tenté de cacher ses finances catastrophiques au FMI, c’est le Congo-Brazzaville. Une dette sur le papier d’au moins 8 milliards d’euros, des rentes pétrolières gagées, des arriérés de salaire, des grèves dans tous les secteurs.

Pourtant la FRANCE d’Emmanuel MACRON va encore accorder le permis de tuer, d‘embastiller et d’emprisonner les paisibles populations du Congo-Brazzaville.

Nous refusons avec notre dernière énergie ces relations de connivence entre l’État français et le Congo-Brazzaville parce que ces relations étouffent la démocratie, ces relations étouffent le respect des droits de l’Homme, ces relations étouffent la possibilité de pouvoir demander des comptes à nos dirigeants, ces relations étouffent l’expression plurielle dans notre pays.

En quoi dire cela ferait de nous des ANTI-FRANCAIS ?

Le Congo-Brazzaville de 2023 n est pas celui de 1960 . Il aspire au droit de choisir la forme de gouvernement sous laquelle ils (la part d’un pays tiers . Vous choisissez d’aller là où les peuples sont brutalisés, emprisonnés, là ou les droits des citoyens sont ignorés, là ou le vol est plébiscité , là ou la presse est muselée…Tous ces maux peuvent-ils être tolérées en France ? Ce sentiment d’injustice ne mérite t-il une réaction de la part de la jeunesse congolaise ?

Justement cette jeunesse vous dit non. Elle dénonce toutes les vieilles recettes de la Françafrique de Jacques Foccart qui sont toujours sur la carte du menu et au goût du jour. Ce que l’ancien président français, Jacques Chirac, déclarait en 2008 « Sans l’Afrique, la France va glisser vers le bas dans le rang de troisième puissance [ du monde ]. « Le prédécesseur de Jacques Chirac, François Mitterrand avait déjà prophétisé en 1957 que : « Sans l’Afrique, la France n’aura pas d’ histoire au 21e siècle. » Ceci reste fort malheureusement d’actualité. Vous n’avez pas évolué au contraire, vous poursuivez le sale boulot des vos prédécesseurs.

Comme le Congo-Brazzaville présente actuellement les risques d’implosion et de contagion de mauvaise gestion économique, il était impératif que les baroudeurs de la vieille Françafrique reprennent du service pour sauver la vache à lait d’une déroute économique préjudiciable aussi à la France . Ainsi on s’assoit sur les principes sacro-saints de la bonne gouvernance dont on nous vante tant les mérites en occident. Sait-on seulement qui détermine cette bonne gouvernance ?

La bonne gouvernance est donc pour le Congo-Brazzaville, une gouvernance qui se justifie par la prise en compte des intérêts français. L’efficacité ne suffit pas, la transparence et la légitimité sont tout aussi indispensables dès lors qu’ elles sont au service d’un système françafricain prédateur. Sassou Nguesso en bon élève de ce système a su trouver la faille en usant d’une corruption massive et d’une filière encore active au sein d’une France qui a du mal à couper réellement le cordon ombilical malgré le chapelet de bonne parole.

Sous les sourires narquois et faussement hésitants, au delà du baiser de Juda offert au dictateur-sanguinaire et criminel Denis Sassou Nguesso, c’est bel et bien le Président français Emmanuel MACRON qui donne son quitus pour étrangler le Congo-Brazzaville.

Ceci part d’un postulat qui fait école au sein de la grande religion des dirigeants français partisans de la Françafrique : « on s’essuie avec les principes sacro-saints de la bonne gouvernance. De la probité morale. Et de la démocratie. Soyez rusés. Soyez fourbes. Soyez malhonnêtes. Soyez un démagogue. Vous serez fêtés comme un héros. Surtout si vous êtes riches et milliards ….. »

sassou-hollande | www.congo-liberty.com

On prétend faussement sauver un pays, contré , nous dit-on, l’avancée de la chine et la Russie , mais c’est la remise en selle d’un homme qui a échoué, qui a ruiné le Congo-Brazzaville, qui a bafoué toutes les règles de la bonne gouvernance et de la transparence économique qui est choisi comme mesure de sauvetage. Ainsi va le paradoxe français.

Pourtant les sonnettes d’alarmes sont tirées par un de nos compatriotes dans une tribune publiée le 26 janvier 2023 dans le quotidien le Monde, le général Bruno Clément-Bollée met en garde la France, et plus généralement l’Occident de prendre conscience que la situation a changé, et que l’époque où leurs méthodes et projets prévalaient est déjà révolue.

Monsieur le Président

Au moment ou vous choisissez de faire la sourde d’oreille au Congo-Brazzaville , le Mali, le Burkina-Faso et la Guinée devrait vous rappeler à cette réflexion “ qu’on ne piétine pas éternellement un peuple debout.”

Au delà du contexte géostratégique du bassin de l’Afrique centrale et plus particulièrement la convoitise des matières premières stratégiques que renferme le bassin Afrique centrale pour la résolution de la déréglementation climatique couplée au conflit Russie / Ukraine dont l’une des conséquences est la revendication justifiée des jeunesses africaines pour que soit mis fin à l’influence néfaste de la France, votre visite apparait aux yeux des Congolais comme un voyage politique qui est guidé sur une posture géopolitique anachronique, puisqu’elle sera vécue par le peuple congolais et sa jeunesse comme un adoubement, par la Françafrique arrogante, méprisante.

Jean-Claude BERI

 

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230227-r%C3%A9actions-au-discours-du-pr%C3%A9sident-emmanuel-macron-sur-la-politique-africaine-de-la-france

https://www.france24.com/fr/france/20230227-la-semaine-diplomatique-d-emmanuel-macron-d%C3%A9di%C3%A9e-%C3%A0-l-afrique

Un commentaire

  1. Pingback En adoubant les dictatures, la France perd tout crédit en Afrique - DAC E-NEWS

Laisser un commentaire