Restaurer l’ordre constitutionnel du 15 mars 1992, c’est s’engager à offrir au Président Pascal Lissouba, aux Ministres Paul Kaya, Moungounga Nguila, Parfait Kolélas… une sépulture digne sur la terre de leurs ancêtres
Christian BIANGO
Depuis plusieurs années comme dans un rituel établi, ma tendre épouse me présente des vidéos Youtube dans lesquelles des compatriotes congolais s’amusent lors d’événements festifs ( mariage, anniversaire, veillée mortuaire) que je refuse toujours poliment de regarder, déjà exaspéré moi-même par le spectacle de beuveries géantes à certains endroits dans mon département de la région parisienne.
Ce que ma tendre épouse ne sait pas, c’est que chaque fois qu’elle me sert ces cuvées, je me pose la question de savoir comment sont organisés les moments de jouissance dans les communautés Touaregs, Kurdes, palestiniennes, Tibétaines, Tamoules, Ouighours, Pygmées ?
A cette question pertinente, deux réponses possibles : 1- les Congolais sont indifférents. 2- les Congolais se surestiment.
Ces attitudes ne relèvent que de la posture de l’autruche. Je ne crois pas le congolais qui n’est pas foutu de me dire où se trouvent ses villages paternels et maternels pour n’y avoir jamais mis les pieds, me parler de patriotisme, des pères fondateurs et de la terre de nos aïeuls!
J’assume de dire que, le 5 juin 1997, les Congolais n’ignoraient pas qu’ils avaient le devoir de défendre leur Démocratie naissante, mais, que pour eux, le retour à l’ordre ancien violemment dénoncé par la Conférence nationale souveraine ne constituait pas une menace existentielle, voilà tout !
Le plus difficile maintenant, c’est de l’admettre, l’assumer et de savoir jusqu’à quand supporter les humiliations ?
Aucune lutte ne peut se faire en dehors du cadre dit du rapport de force, et son seul mot d’ordre doit avoir pour devise : Engagement – Détermination – Victoire
Exigeant avec moi-même, je ne me permets aucun doute face à l’indifférence, les Congolais ont fait de la terre de France, une terre de fin en soi. Dans mon quartier Bacongo dans lequel on adore faire des blagues potaches, on osait dire, mourir sans voir Paris est un péché, étant de cette école, je rajouterai, et y être enterré est un honneur. Limite de la blague ou déchéance complexée, à chacun de choisir ?
Lors de l’effervescence et des tumultes qui suivirent le décès brutal de notre compatriote Parfait Kolélas que peu de gens ont rencontré, je dis révolté à trois amis, je sais comment tout cela finira, dans l’oubli et le déshonneur.
La terre de nos ancêtres le deviendra si et seulement si, les dépouilles mortuaires du Président Pascal Lissouba, des ministres cités, du conseiller politique marc Mapingou et tous les anonymes enterrés dans cette terre de France et ailleurs dans le Monde seront rapatriées au Congo-Brazzaville pour la paix de leur âme, ainsi que permettre à leur famille respective de pouvoir faire leur deuil.
Notre patrie reconnaissante, est celle dont la restauration de l’ordre constitutionnel du 15 mars 1992 se mobilisera humainement, matériellement et financièrement à honorer les familles sur un site mémorial pour lequel la dotation annuelle sera d’1 milliard de FCFA pendant 10 ans dont l’administration sera confiée à une fondation composée d’historiens, de sociologues, d’anthropologues, de professionnels de l’identification, des associations des droits de l’homme et de 24 représentants des familles dont deux par région.
La terre de France et celles d’ailleurs ne sont pas les nôtres, celle du Congo-Brazzaville est la nôtre et la seule à honorer la mémoire de nos défunts.
Christian BIANGO
Militant associatif
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