Suspension de la Chaine Vox Tv –Congo, une grave atteinte à la liberté d’expression
Par Jean-Claude BERI
» Manifestement au Congo-Brazzaville, la définition de la liberté d’expression, prend trop souvent la coloration rouge écarlate, couleur préférée des dictatures. » JCB

Le conseil Supérieur de la liberté de Communication (CSLC) confirme la suspension de la chaine de télévision Vox TV, une décision scandaleuse dénuée de tout sens de responsabilité.
Le PCT avait annoncé des représailles, cela n’a pas tardé, puisqu’il actionné son bras armé, le CSLC qui vient de prendre une décision inique, hier (21 décembre 2022) de suspendre la chaine Vox TV, sous le mobile fallacieux de diffusion « en boucle des informations de nature à troubler l’ordre public » de l’opposant Destin Gavet, arrêté le 2 décembre et libéré 7 jours plus tard.
C’est plus ou moins une décision animée d’intention politique draconienne avouée.
Cette décision devrait nous interroger sur le droit, très important, de pouvoir s’informer. Malheureusement, au Congo-Brazzaville, les journalistes ne peuvent pas dire ou écrire ce qu’ils savent, et risquent parfois leur vie pour exercer leur métier. Vox TV est l’une des chaînes de télévision les plus suivies au Congo et est souvent dans le collimateur des dirigeants au pouvoir qui imposent une censure, sur la question des prisonniers politiques injustement incarcérés.
La machine politicienne du PCT-État décide qui a le droit de parler, et de quoi. Souvent, elle contrôle les médias, (Audio et presse écrite). Aucun média au Congo n’ose parler, par exemple , du transfert des 14 milles milliards des générations futures, des USA vers une « destination inconnue ». Cette information est pourtant consultable sur presque toutes les presses démocratiques mais pas au Congo. Si le pouvoir vole de l’argent ou emprisonne des gens, il ne veut pas ça se sache. Il préfère empêcher le journaliste d’en parler ! C’est une grave limite à la liberté d’expression.
La liberté d’expression (particulièrement, pour les journalistes au Congo), c’est le droit qui doit être respecté et je pense que ce droit doit commencer à attirer l’attention sur les exactions et les abus du pouvoir. Est-il normal qu’une jeune étudiante soit injustement incarcérée durant des mois juste pour avoir donné un avis sur la situation politique du Congo ? Est-il normal que les étudiants soient bastonnés pour réclamer l’obtention d’un passeport ? Pourtant, le travail du journaliste, c’est de savoir ce qui se passe et d’informer les gens. C’est ce qu’a fait la chaine Vox TV.
Depuis 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que chacun peut dire ce qu’il veut, sauf des insultes et des mensonges : c’est la liberté d’expression. Manifestement au Congo-Brazzaville, la définition de la liberté d’expression prend trop souvent la coloration rouge écarlate couleur préférée des dictatures.
Le CSLC une arme pour manipuler l’information
Nous soutenons que la clé de voûte de tels régimes répressifs est la manipulation des informations. Plutôt que de terroriser ou d’endoctriner la population, ces régimes parviennent à se maintenir en conduisant les citoyens à croire – de façon rationnelle mais viciée – que leurs dirigeants sont compétents et bienveillants. Et cela passe par la corruption des organes de régulation de la presse comme le CLCS au Congo.
La répression violente, loin d’être leur seule arme, serait contre-productive en sapant l’image qu’ils cherchent à cultiver : celle d’une gouvernance efficiente. Le Congo est une dictature et le CSLC est au service de la dictature.
Nous dénonçons le fait que les journalistes de Vox Tv Congo soient de plus en plus confrontés à des tentatives visant à museler leur travail qu’ils réalisent pour révéler la corruption, l’injustice et les menaces pour la démocratie Et estimons qu’il est temps de mettre un terme à de telles pressions, afin qu’une presse libre puisse contraindre les États à rendre compte de l’injustice et des violations des droits.
« Une presse libre est l’une des caractéristiques d’une démocratie saine et dynamique. Elle est le miroir de notre société et nous révèle sa nature réelle » Michael O’Flaherty,
« Pour contenir le pouvoir, les États membres doivent s’abstenir d’interférer avec la liberté de la presse. Ils doivent veiller à ce que les journalistes puissent enquêter librement et remettre les faits en question, tout en exposant des inquiétudes légitimes ».
Jean-Claude BERI
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