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Un premier ministre ne doit pas être le griot du roi

Un premier ministre ne doit pas être le griot du roi!

 

Par    Jean-Claude BERI

 

Jean-Claude BERI, communicant, activiste et libre penseur Lyon

En visite officielle à Paris pour, dit-il, redynamiser les « relations entre la France et le Congo, afin de redonner un second souffle   aux affaires entre les deux pays », le nouveau premier ministre congolais Anatole Collinet Makosso a été également l’invité du journal Afrique de TV5 monde ce jeudi 26 août dernier. Au cours de cette interview,  il a usé d’un discours totalement plongé dans le déni démocratique.

Répondant à l’une des questions du journaliste sur la réconciliation nationale au Congo et le liberation des prisonniers politiques encore incarcérés, le premier ministre Makosso a usé d’un discours plus qu’outrancière que diplomatique voir conciliant. Ses propos ont choqué plus d’un congolais lorsqu’il évoque les cas  de « Jean-Marie Michel Mokoko et d’André Okombi Salissa que « ceux qui ont faite du tort au peuple congolais » doivent « faire preuve de contrition ». « Une facilité langagière » dixit Makosso Collinet

Cela ne pouvait être toléré par les compatriotes qui défendent les valeurs d’un Congo réconcilié et orienté vers la paix des hommes.

Que le premier ministre dise qu’il soutient la dictature sanguinaire de Brazzaville, on l’entend. Car tout ministre actuel congolais obéit au doigt et à l’œil à SASSOU. Que cela se passe sur télé Congo, ca  on l’aurait entendu également, vu le bâillonnement de la presse congolaise par les sbires qui refusent la contradiction. Mais se fourvoyer dans la réécriture de l’histoire politique du Congo c’est une démarche hasardeuse et autoritaire qui ne favorise pas le débat. C’est inacceptable.

Après plusieurs mois d’emprisonnement de Jean Marie Michel MOKOKO et Andre OKOMBI SALISSA , le premier ministre n’a comme lecture de la situation politique chaotique que le mépris du dialogue politique, celle d’un passage en force signe d’un pouvoir aux abois. C’est une nouvelle preuve, si celle-ci était nécessaire, que ce gouvernement navigue dans une sorte de régression démocratique et reste minoritaire prêt à toutes les manœuvres pour adouber le déni de vérité .  En revanche, on peut s’interroger sur le fait qu’un responsable politique s’élance dans un discours aussi grotesque que truffés de contre-vérités sans avoir pris soin de vérifier quelles étaient ses fragilités.

On a voulu voir des hommes d’État,  on en cherche toujours  en vain. Les prestations télévisées de ministres de SASSOU  se succèdent avec ce même constat : SASSOU NGUESSO a été élu sur un gigantesque forfaiture démocratique, un déni de vérité, un déni de réalité Et voilà que Collinet MAKOSSO  en est totalement prisonnier. Un élan que les responsables politiques doivent transmettre au pays. On a besoin de quelque chose qui donne envie de créer, d’innover. De ce point de vue là, cela ne va pas A part la politique du lèche botte Le Premier ministre a été incapable de détailler une feuille de route économique et sociale pourtant indispensable pour éviter la récession et l’explosion du chômage. Absence de langage de vérité et de détermination. Vérité sur la gravité de la situation du pays aggravée par dix ans de politique hasardeuse de pillage public à répétition .  Absence détermination dans la volonté de mettre en œuvre l’agenda du redressement fixé par le FMI afin de redresser  la République et sa vision d’un Congo plus juste et rassemblé.

Qui ignore que les résultats nuitamment publiés étaient concoctés sur le sceau de la barbarie et les arrestations qui ont  suivi fut la preuve d’une volonté d’imposer au peuple des choix contraires.  Depuis quand est-il nécessaire de faire preuve de  contrition, lorsqu’on défend les idéaux nobles d’une démocratie république assumée ?

Ayez le courage de poser clairement la question au peuple congolais si l’acte ignoble et barbare que vous aviez imposé à MM Jean Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI -SALISSA est de nature à satisfaire ses attentes. En réalité , la peur vous tord les boyaux face au  réveil du peuple.

Monsieur MAKOSSO, votre excès de confiance est affligeant et ne vous permets nullement le droit  de vous situer au-dessus des lois. Vous n’êtes qu’un pantin de ministre qui boue dans la marmite ésotérique des Nguesso. Vous ne tarderez pas à être consommer comme tous vos anciens prédécesseurs.

En tentant de décrypter les mécanismes psychologiques des acteurs politiques dans ce genre de circonstances vous avez en fait dévoilé votre vraie nature de porteur de valises de la famille NGUESSO. Un pietre politique  qui de ce  fait vous place parmi  ceux atteint d’une cécité politique incurable. Vous  êtes,  peut-être,   le seul congolais à ignorer que le plus grand criminel que le Congo n’ait jamais connu reste le monstre froid qui se nourrit du sang du peuple SASSOU NGUESSO .  A-t-il déjà fait un acte de contrition pour tous les crimes  qu’il a commis au Congo depuis 40 ans ?

Monsieur MAKOSSO, vous êtes dans  une bulle dont vous n’êtes pas le maître des temps. Vous vous croyez protéger en pensant diffamer et réécrire l’histoire vous épargnerait de la sanction populaire. Cela ne fait que vous éloigniez du lot commun des Congolais dont vous êtes devenu la risée

Votre discours n’inspire rien d’autre que le dégout. Le sentiment des Congolais depuis quelques jours, par toute une série d’éléments sortis de l’actualité politique récente, qu’il y a une forme de boue qui est en train de nous gagner. Nous éprouvons, tout comme nos compatriotes, une forme de dégoût à entendre de tels propos. Un premier ministre se doit d’être responsables exemplaires dans ses propos surtout dans ces moments difficiles, quand il y a une crise politique, quand grondent les voix du populisme il faut s’abstenir de jouer au bouffon du roi. Le Congo n’a pas besoin des griots du roi  mais des femmes et des hommes capables de se dépasser pour donner le las d’un nouveau son de cloche. Lorsqu’on n’a pas le niveau de cette l’exemplarité de ceux qu’on critique, quand on n’a pas le niveau de l’éthique, on doit se taire. Parce que les Congolais ont raison, ils sont exigeants, ils demandent de la morale, de l’éthique et c’est cela qu’ils retrouvent en Jean-Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI SALLISSA.

MAKOSSO TAIS-TOI !!!

Jean-Claude BERI

 

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