4 avril 2016 – 4 Avril 2017, un an d’épuration ethnique dans le Pool.

Le 4 Avril 2016 commence par des tirs à l’arme lourde entre 4h et 5 h du matin dans Brazzaville. C’est aussi le jour où la cour Constitutionnelle se réunissait pour entériner les résultats de l’élection présidentielle anticipée du 20 Mars 201

Une épuration ethnique à huis clos avec la bénédiction de Paris et des Nations Unies

La crise du Pool nous ne cesserons jamais de le dire revêt un caractère « d’épuration ethnique ». Les villages sont bombardés, vidés des populations et les hommes supposés Bakongo sont systématiquement brutalisés ou éliminés. Comment comprendre qu’une « opération de police » pour se saisir de Frédéric Bintsamou dit Pasteur Ntumi se fasse à l’arme lourde et avec le renfort de l’armée ?

Les témoignages d’enlèvements s’accumulent, le Sergent Jugal Mayangui torturé parce que Bakongo et présumé par ce simple fait proche de Ntumi a révélé cette phrase atroce de ses tortionnaires : « Vous les bakongos, on va vous exterminer ». Jugal Mayangui est aujourd’hui au secret dans une prison de la Direction Centrale du Renseignement Militaire au mépris de ses droits élémentaires et de ses besoins de santé. Nous ignorons à ce jour s’il est toujours vivant.

Chaque jour nous rapporte son lot d’atrocités : des meurtres, des viols systématiques, des pillages, et un Blocus gouvernemental. Le Pool est inaccessible sauf sur un circuit clairement déterminé par le régime et sous escorte militaire.

Paris s’indigne mollement, l’ambassadeur et le Consul de France au Congo proposent une aide policière au régime, circulez il n’y a rien à voir. Le HCR et le système des Nations-unies parlent pourtant de près de 13.000 déplacés environ, les conditions sanitaires sont précaires, la saison des pluies nous fait craindre la prolifération des maladies infectieuses (choléra, malaria etc.). Les champs ne sont plus cultivés, la famine s’installe dans le Pool comme à Brazzaville.

Ntumi introuvable ou pas recherché ?

La déliquescence du Congo est telle que les militaires ont trouvé dans la chasse à l’homme contre le Pasteur Ntumi un gagne-pain régulier, un business rentable. Plusieurs secteurs de la fonction publique et des entreprises d’Etat subissent actuellement des arriérés de salaire de 2 à 8 mois voire plus. Il est donc aisé de « chercher Ntumi » dans le Pool pour pouvoir faire sortir l’argent du Trésor public. Sassou obsédé par cette traque y alloue autant d’argent que nécessaire avec la complicité de leaders politiques du Pool proche du Pouvoir. Prime à celui qui connait où se cache l’insaisissable pasteur.

On tue des paysans et on les présente comme des Ninja-Nsilulu, on exhibe un arsenal rouillé à la télévision nationale pour démontrer la réalité de la menace. Enfin, on arrête des pseudo-complices comme le journaliste Ghys Fortuné Bemba Dombe ou l’activiste de la société civile Noël Mienanzambi.

Ntumi est introuvable parce que personne ne recherche Ntumi. La guerre contre les civils est l’objectif réel de cette sale opération. Il fallait pour le régime installé un climat de terreur pour empêcher toute forme de contestation au moment du résultat et dans la suite du Hold-Up électoral du vieux tyran.

Un an de massacre  Sassoufit

La vidéo du massacre du Kassaï en RDC avait justement choqué. Sans exagération, il se passe la même chose dans le Pool. Le caractère brutal et totalitaire du régime de Sassou Nguesso n’est plus à démontrer. Le Congo est dirigé par une organisation criminelle comme a su le dire le jugement de la cour fédérale du Canada. Un an après la réélection frauduleuse de Sassou, la colère des Congolais l’empêche toujours de régner sereinement. En dépit de la visite de personnalités comme Leonard Messi ou Anne Hidalgo dans ce Laogaï des tropiques, Sassou Nguesso est un homme faible et isolé. Le vernis démocratique de son régime a volé en éclats. Des sanctions contre cet Etat Voyou ont été demandé partout où la société civile congolaise et sa diaspora ont pu être reçu.

Les Congolais aspirent et travaillent à l’insurrection populaire pour libérer leur pays. C’est pourquoi le Collectif  Sassoufit réitère son appel à une force d’intervention militaire internationale comme celle qui a eu raison de Yahya Jammeh en Gambie.

Le Congo sera libre et sa liberté ne souffrira d’aucune entrave.

Andréa Ngombet

Coordinateur du Collectif Sassoufit.