Adrien Houabaloukou : « …Il y a une forte attente de notre peuple pour établir la démocratie au Congo… »

Sur la place de Paris, Il y a des observateurs actifs de la politique congolaise qui sans vouloir agir dans l’ombre, pose des actes qui mériteraient toute notre attention. Il y a ceux qui se regroupent dans des structures en klaxonnant partout pour donner l’impression d’exister et d’autres qui privilégient le travail de terrain de conscientisation. Pour ce mois d’Août DAC PRESSE donne la parole a un compatriote qui est loin d’être un inconnu pour ceux qui s’activent pour la restauration de la démocratie et militent pour une nation républicaine : Adrien Houabaloukou. Le sort de notre pays est dans l’association des idées de tous les acteurs qui essaient d’apporter un éclairage au combat pour la restauration de la démocratie.

DAC PRESSE : Bonjour, Monsieur Adrien Houabaloukou, comment allez-vous ?

On va dire que je me porte assez bien, car vous le savez parfaitement que j’ai toutes mes pensés au Congo où nos parents, et frères restés au pays vivent dans le dénuement total, cela ne doit pas nous laisser indifférent.

DAC PRESSE : Cela remonte à plusieurs mois que DAC PRESSE vous suit et on a l’impression que vous avez choisi de cavaler seul au lieu de se retrouver avec les autres congolais pensez-vous vous faire plus entendre de cette manière?  On ne vous a pas vu ni à Lyon, ni à Paris ni encore moins dans les manifestations souvent organisées par la diaspora pourquoi ?

À moins de me contredire, la dernière réunion à laquelle j’avais participé était organisée par mon très frère Paul Tsouares à Châtelet (Paris). La politique de la somme nulle dans tous les domaines de la vie ne donne rien. L’iceberg à deux faces, une visible et l’autre cachée.

J’ai du mal à comprendre que nous puissions taire nos idées pour des raisons stratégiques.

Je dois vous dire très franchement que je ne suis pas un adepte des réunions politiques à zéro communiqué, notre peuple de temps en temps veut nous entendre, faute de quoi le moment venu nous aurons du mal à le galvaniser.

Je suis un démocrate indépendant qui à toute sa place dans les structures qui veulent le changement positif apaisé de notre beau pays, le Congo.

Se retrouver avec les autres congolais je l’entends bien. Si c’est pour arrondir les angles, il n’y a d’intérêt à cela. Il arrive parfois dans la vie des situations nécessitant une certaine radicalité.

Je ne manque pas de visibilité auprès de nos concitoyens du fait d’être membre parti radical de Creil d’une part, et d’autre part on pouvait me voir à Bruxelles lors du centenaire de papa Kisolekele, de temps en temps je prends part aux cultes de l’armée du salut à Paris, et quelque fois les chez catholiques et les protestants.

Il y a une forte attente de notre peuple pour établir la démocratie au Congo, je n’ai pas envie de trop m’afficher avec des gens qui ont un ventre mou.

En somme, l’opposition doit être une structure qui critique l’action gouvernementale d’une part, et d’autre part elle ne doit pas souffrir une certaine empathie pour faire des propositions allant dans le sens du Bien-être de nos populations souffrantes, car sa visibilité est un gage d’alternance politique vis-à-vis de la communauté internationale.

DAC PRESSE : Le Congo va mal, c’est constat que tout le monde fait,  avez-vous une esquisse de solution pour entamer son traitement de guérison ?  Ou pensez-vous que la responsabilité de ce mal incombe au gouvernement qui annihile les efforts de démocratisation du pays où elle est ou sera l’œuvre de la désunion de l’opposition toute tendance confondue ?

Une vérité de La Palice que le Congo va mal, et même très mal, car notre pays sort des guerres à répétition. Tout le monde doit comprendre que la paix est essentielle dans d’un développement économique durable de tout pays. Pour simplifier le langage, je dirai que la paix c’est la moitie du développement ou mieux encore qu’une « assiette bien lavée est à moitié essuyée ».

Tout le monde doit comprendre que sans la paix tout développement économique et social est annihilé pour reprendre votre mot. Et je pense à Michel Godetqui dira que « l’avenir n’est jamais écrit d’avance, il reste toujours à construire, ou à détruire… Tout dépend des hommes. Il n’y a pas de territoires condamnés, il n’y a que des territoires sans projets et sans hommes de qualité pour les porter ».

Il faut le dire sans ambages, que notre pays s’est engagé dans une mauvaise voie, celle de la construction d’un état virtuel. On n’est passé prodigieusement d’un pays pauvre très endetté (PPTE) au pays ayant le budget le plus élevé de l’Afrique centrale, un trompe-œil, pour ne pas dire un miroir aux alouettes afin d’attirer les capitaux étrangers au Congo. Que savons-nous des indicateurs macro-économiques de notre pays? L’histoire récente de l’économie du monde venait de purger l’argent sale des circuits financiers en faisant allusion au bon fonctionnement du marché boursier qui exige des agents économiques (État, entreprise…) une gestion saine et non une gestion supposée. L’histoire du premier budget de la CEMAC est un argument fragile qui ne tiendrait pas longtemps debout du fait que notre économie réelle (chômage, dette, inflation……) n’est pas assise sur les fondamentaux de l’économie.

C’est reparti pour les mêmes les maux, car l’État congolais n’a pas sérieusement investi, mais étrangement distribue franco l’argent du contribuable congolais ici et là auprès des tiers et vive le service de la dette de notre pays.

Gouverner c’est choisir et vous pouvez me croire que nous allons avoir une rupture intégrale avec la gestion facile de la chose publique, pour lancer une économie fondée sur la réalité, une économie aux antipodes des « antivaleurs ».

DAC PRESSE : Que ce soit la diaspora particulièrement de France que l’opposition dite interne, toutes sont pour le non à la modification de la constitution, pourquoi ne pas mettre en place un FRONT UNI pour parler d’une seule voix ?

Cette Constitution n’est pas bonne et tout le monde le sait, elle a le mérite de mettre fin la gestion chaotique de Monsieur Sassou trop longtemps resté au pouvoir où les signes d’usure du pouvoir ne font plus l’ombre d’un doute. Un pays ne peut vivre au gré d’un seul homme, le cadencier des Conseils de Ministres n’est plus respecté, c’es-à-dire allongé au détriment des défis majeurs du pays. Le Chef d’État passe la plupart de son temps dans son village natal où l’on peut constater que notre pays n’est plus gouverné. Vous le savez comme tout le monde je fus le premier sur Zenga Mambu à monter au créneau pour barrer la route à Sassou Nguesso sur sa propre constitution, pendant que le reste de l’opposition pensait la changer.

Je n’aime pas personnellement le mot le front, cela à une mauvaise connotation au niveau de la mémoire collective. Il n’en est pas question de revoir pour l’histoire les congolais avec des matelas sur la tête. Il va falloir que nous évitions l’usage de certains mots afin de ne pas juxtaposer nos populations qui ont trop souffert de l’hypocrisie de la communauté internationale, pour ne pas parler de l’opinion publique internationale.

J’avais proposé le premier une Convention républicaine de l’opposition, il y a des gens qui essaient de jouer avec la sémantique en politique. Est-il normal d’être un parent pauvre de son idée ? Mise à part cela, j’avais proposé une cogestion des assises de la diaspora à Paris en conformité avec les statuts de cette organisation (partis, association, individualité), en faisant référence la coprésidence de la société Airbus. Je n’ai pas été entendu de mon offre de proposition.

En matière de cohabitation, la France parle d’une voix à l’étranger. Je suis pour une opposition plurielle, car il faut éviter de rebasculer dans la pensée unique. C’est cela le sens de mon engagement en essayant d’être utile !

DAC PRESSE : Quelle serait selon la solution de sortie de cette crise politique congolaise ?

Le monde entier sait que notre corps électoral n’est pas fiable, le tribalisme visible au sein de l’administration publique et que sais-je encore ? Sans se voiler la face, il ne reste plus beaucoup de temps à propos du mandat supposé de Sassou Nguesso. Notre pays a besoin d’une entente nationale en faisant allusion au dialogue de tous les enfants du Congo afin de fixer une période transitoire dans l’idée d’une démocratie apaisée dont notre pays a besoin.

DAC PRESSE : Vous avez déclaré dernièrement vouloir porter plainte contre Nicolas Sarkozy pour association de malfaiteurs dans l’affaire Forbes ou en êtes –vous de cette plainte ?

À quoi cela sert-il de gagner le monde si c’est pour perdre son âme ?

Pour tout dire, j’ai été révolté par un appel en détresse d’une étudiante boursière en Ukraine a vu son nom disparaître de la liste des bénéficiaires de cette fameuse bourse.

La presse à son propre vocabulaire dans cette affaire d’escroquerie de l’argent du contribuable congolais en bande organisée. J’ai lancé une pierre dans le jardin de la justice

Congolaise dans l’espoir que tout le monde se réveille.

Il est de bon aloi en tant fils du Congo de casser l’engrenage de la distribution facile de l’argent public ici et là par le clan Sassou Nguesso, du village Carratraca en Espagne, à Saint Tropez, au passant par le palais de congrès à Paris et au final au palais de congrès de Brazzaville.

Nombreux de congolais n‘ont pas encore mesuré le gouffre financier de l’aéroport d’Ollombo qui sert de tête de pont quant à la rentabilité problématique de l’Hôtel de l’Alima à Oyo. Il faut penser le Congo autrement et juste.

Avant de terminer mes propos, j’ai pensé vous parler d’un homme d’État congolais, un vrai bâtisseur du Congo en la personne d’Alphonse Massamba-Débat qui avait eu l’opportunité d’installer l’usine d’allumettes de Betou dans son village natal à Boko contre toute logique économique, il ne l’avait pas fait, car il pensait au Congo.

Nous vous remercions Monsieur Adrien Houabaloukou de nous avoir accordé cette interview et d’avoir bien voulu apporter votre éclairage aux multiples interrogations qui se posent les congolais et particulièrement les lecteurs de DAC PRESSE. Les internautes qui vous suivent à travers notre site vous remercient. Nous vous souhaitons de passer de très bonnes vacances.

Je dois remercier DAC Presse de m’avoir accordé la parole au nom des sans voix et je vous souhaite pour ma part une bonne continuation.

À très bientôt

Adrien Houabaloukou

Congolais de l’étranger

Démocrate indépendant