André Okombi Salissa, l’otage personnel de Denis Sassou Nguesso

sassou-okombi-300x179-6854190 Mrs Andre OKOMBI SALISSA et Denis SASSOU NGUESSO

Par   Alfred NGOUBILI

Bien avant les élections présidentielles de 2016, des élections dans lesquelles André Okombi Salissa était candidat, une déferlante de boules puantes frisant l’overdose avait été déversées sur l’ancien député de Lékana. Durant cette période morne, des voyous délateurs et dirigeants d’un journal à la solde des principaux responsables de la police congolaise ont multiplié des révélations fallacieuses avec comme principal objectif, celui de baliser la voie à l’arrestation de « Tout Bouge ». C’est d’ailleurs ce qui arriva, à la grande satisfaction de tous ces gourous de la pensée unique. Dix huit (18) mois après cette arrestation invraisemblable, l’institution judiciaire congolaise dans son fonctionnement kafkaïen, est toujours incapable de mettre sur la table, la moindre petite indice sérieuse justifiant de la culpabilité du couple Okombi Salissa dans cette affaire de coup d’Etat, qui parait aux yeux de tous comme un moyen habile et vicieux de freiner l’ascension politique de celui qui faisait déjà l’unanimité dans les rangs du Parti Congolais du Travail (PCT). Présenter au grand public le leader de la CADD comme ce Rambo qui aurait eu l’intention de foncer seul, dans la direction de la Présidence de la République, avec deux Kalachnikovs dans les mains, dans le but ultime d’assassiner le Président de la République, même la veuve Thystère Tchicaya ne pouvait sortir de telles stupidités. Le coup d’Etat solitaire que certains aimeraient attribuer à André Okombi Salissa n’est qu’une représentation imaginaire sortie droit de l’esprit étroit de ceux qui, à la Présidence de la République, tablent nuit et jour sur les scenarii de succession à l’actuel locataire du Palais du peuple. Même Bob Denard, au sommet de son art, n’a jamais réussi à évincer seul, un chef d’Etat. Maintenant que tout a été dit et redit sur cette affaire, que toutes les symphonies maléfiques ont été jouées, il reste une question, la seule et la vraie : Pourquoi le Président de la République retient-il André Okombi Salissa en otage à la DGST alors qu’il a été démontré que les circonstances de son interpellation étaient illégales et que le dossier le concernant est vide ? Depuis un certain temps, les langues se délient et les contradictions ont apparu au sein de l’oligarchie au pouvoir. La majorité des membres du bureau politique et certains ministres, et pas des moindres du gouvernement actuel, pensent qu’il est temps de clore cette séquence honteuse qui divise la base militante du parti.

Dans l’entourage du Président de la République, certains pensent que c’est tout simplement par peur de gripper le dispositif mis en place pour la candidature de Denis Christel Sassou Nguesso, que le Président hésite à accorder son pardon à « Tout Bouge ». Pour rappel, la candidature d’AOS à la dernière élection présidentielle avait été mal ressentie par l’ogre d’Oyo, qui considère toujours cet épisode comme une trahison, les deux hommes ayant développé une relation qui semblait résister au temps et à la gestion du pouvoir.

Il est tout de même inconcevable et incompréhensible que celui qui se gargarise d’être dans le « top ten » du parti congolais du travail, ne soit pas capable de prendre de la hauteur et d’arrêter cette machine à broyer, customisée pour anéantir l’homme politique qu’il a lui-même formé ? L’obstination aveugle, voire l’autisme affiché par cet homme qui dirige le Congo depuis près de 40 ans et qui aime se faire appeler père de la nation, n’honore ni sa fonction encore moins sa personne qui souffre d’un déficit de sympathie et de compassion envers les congolais. Il est hallucinant de constater que malgré le communiqué rendu public par le groupe de travail du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui dénonçait le caractère arbitraire de la détention du leader de la CADD et qui exhortait le pouvoir de Brazzaville à le libérer, mais aussi compte tenu du pardon accordé à ceux que le ministre Moungalla qualifiait de « terroristes » et le tapis rouge dressé à leur chef, le Pasteur Ntoumi, ses frères de maquis et la centaine de Ninjas Nsilulu qui les ont accompagné dans cette épopée macabre dans le département du Pool, le Président de la République demeure dans une démarche revancharde. Cet aveuglement politique ne se justifie pas ! Aussi, il est étrange de constater que les seules femmes traquées par le pouvoir (la veuve Ntsourou qui est restée pendant plusieurs mois à la maison d’arrêt de Brazzaville et madame Okombi Salissa qui est aujourd’hui poursuivie dans le cadre de ce faux coup d’Etat) soient toutes les deux, épouses des cadres originaires de Lékana (département des Plateaux). Simple coïncidence ou véritable volonté de marginaliser et d’écraser, les congolais en sont les principaux témoins. Quand on sait que madame Gisèle Ambiero, originaire du district d’Oyo comme le Président de la République, ancienne directrice du CHU de Brazzaville, fut chassée par les syndicats et les salariés pour une histoire de détournement de fonds destinés à la gestion du CHU, sans que les fameux procureurs et autres supplétifs de la justice congolaise ne trouvent rien à dire, cela montre à suffisance le caractère partisan des décisions au sommet de l’Etat. Les congolais se souviennent de l’état de choc dans lequel était plongé le couple Sassou Nguesso après le concert de casseroles organisé par une dizaine de militants associatifs en face de la résidence du couple au n°19, Avenue Rapp à Paris. Malheureusement aujourd’hui, ces mêmes citoyens ont du mal à comprendre le sadisme et la surexcitation qui animent le même couple, à toujours vouloir détruire, sans aucun scrupule, ni remords, la vie des autres. Les congolais sont indignés et se posent des questions sur cette forte culture totémique pour le mal qui n’est pas inscrit dans le patrimoine génétique des congolais. Il est triste de constater que la volonté de rompre avec les anciennes pratiques politiques affichées en public ne soit qu’un leitmotiv factice, aux antipodes de la réalité. Monsieur le Président de la République, avez-vous la conscience tranquille quand vous déchargez tout votre stress sans aucune honte sur une famille sans défense, en mettant en avant de fausses qualités humaines et une tonne de flatterie de bon père de famille ? Puisque vous faites du sort d’André Okombi Salissa une histoire personnelle et que vous cherchez à détruire sa femme et sa famille, alors tuez-le et jetez son corps dans la fosse aux lions, cela vous rendra certainement plus heureux.

Soyez-en sûrs, on ne construit pas le vivre ensemble dans la vengeance.

Alfred NGOUBILI