André Okombi Salissa « Tout Bouge » n’a pas sa place dans les geôles de la DGST

okombi_salissa_arrete-300x225-5844460 André Okombi Salissa « Tout Bouge » n’a pas sa place dans les geôles de la DGST

Par: Alfred NGOUBILI

Cela fait plus d’une année que le leader de la CADD, André Okombi Salissa (AOS) est injustement incarcéré à la DGST. Cette privation de liberté qui est le fruit d’enquêtes indigentes et bâclées, des auditions mal menées avec des aveux extorqués, des expertises insuffisamment fondées mais surtout de montages grossiers et ubuesques, n’a pour seul objectif qu’un règlement de compte politique qui vise à mettre hors d’état de nuire un patriote qui a simplement eu l’ambition de proposer une alternative au modèle de société proposé par Denis Sassou Nguesso.

Depuis les premières heures qui ont suivi l’arrestation de « Tout bouge » jusqu’à ce jour, les institutions judiciaires du Congo mais aussi certains responsables politiques semblent jouer la même partition, celle de l’arrogance, de la provocation, du mépris et de l’indifférence, au point que même les observateurs neutres sont agacés et se posent des questions sur cette crânerie cynique et sur ce mutisme psychotique délibéré qui frisent le complot et le coup tordu.

De cette justice ignoble et injuste qui représente la lie de l’humanité en matière de respect des Droits de l’Homme et pour lequel la liberté et le vivre ensemble ne semblent pas intéresser, le peuple congolais n’a aucune confiance. Il est de notoriété publique que l’affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat pour lequel André Okombi Salissa croupit en prison, est considérée dans les hautes sphères du pouvoir comme une leçon ou mieux, une punition que le président Denis Sassou Nguesso inflige à l’enfant terrible de Lékana.

C’est pour cette raison que les décisions qui pourront être prises par tous ces juges aux ordres, dans le cas où André Okombi Salissa devait être trainé devant ce haut lieu d’exhibition appelé de façon grotesque et abusive, tribunal ou prétoire, n’auront aucune valeur aux yeux du peuple congolais. Parce que ces juges et magistrats manquent d’humanité et semblent naviguer dans un monde éthéré, mais aussi parce que leur seule martingale repose sur la volonté de rester fidèle et de servir ceux qui les ont nommés, ils ne peuvent imaginer le calvaire que peut vivre un homme emprisonné pendant plusieurs années pour rien. Il n’y a pas pire comme injustice que de faire condamner un innocent.

Contrairement au procès du Général Jean Marie Michel Mokoko pour lequel l’histoire de la cassette était une aubaine et un prétexte pour son incarcération, en ce qui concerne André Okombi Salissa, la détention illégale d’armes de guerre qui justifie sa mise au bagne, ne peut en aucun cas être démontrée par les scénaristes du pouvoir, habitués à broyer tous ceux qui se mettent au travers de la route du fils de Poro Poro.

Formés à l’école des coups tordus et méthodes de voyous, les tenants du pouvoir ont jeté à maintes reprises des peaux de bananes sur le chemin de « Tout bouge » sans pour autant que cela ne produisent les effets escomptés. C’est bien en raison de tous ces échecs patents que toute la fripouille des petites rues sombres de Mpila a décidé de revenir aux fondamentaux, la détention illégale d’armes de guerre.

Au commencement de traque était la présidente du Comité féminin de la CADD, madame Clémentine Mantina Moukietou, qui avait reçu le vendredi 04 avril 2014 à 7h à son domicile une convocation l’invitant à se présenter à la Direction générale des renseignements Généraux, le même jour à 11h00, après un meeting des femmes de la CADD, organisé à la mairie centrale de Brazzaville le 29 mars 2014 à l’occasion de la commémoration de la journée de la femme de la CADD.

Ce vendredi 04 avril 2014, madame Clémentine Mantina Moukietou a passé plus de quatre heures dans les locaux de la Direction Générale des renseignements Généraux en face du Colonel Bakala qui lui reprochait d’avoir déclaré dans son discours que : « le pouvoir serait en train d’acquérir des armes pour semer la peur dans l’opinion dans la perspective de 2016 ».

En réalité, ce qui devrait être une interpellation de routine par l’un des services spéciaux de la République n’aurait pas pris une tournure singulière si le général Jean-François Ndenguet, Directeur général de la police, comme un cheveu dans la soupe, n’était pas venu transformer la scène en véritable ring avec André Okombi Salissa, ancien ministre de Sassou, à l’époque en séjour à Paris en France. Les témoins ont même parlé de duel Ndenguet – Okombi simplement parce que le Directeur Général de la Police avait affirmé qu’il attendait de pied ferme le retour de « Tout bouge » en ces termes : « Dis à ton chef Okombi, dis-le lui, que c’est moi qui t’ai dit de le lui dire. Qu’est-ce qu’il attend pour rentrer ? Qu’il rentre ! Après Ntsourou, c’est lui : où est Ntsourou aujourd’hui ? »

On se souvient aussi que sous le prétexte d’aller passer les fêtes de fin d’année 2015 à Lékana, Florent Ntsiba avait préparé un commando qui avait pour mission d’aller enterrer des armes dans l’une des résidences de André Okombi Salissa dans son village natal, afin de s’en servir pour arrêter le Député de Lékana. Pour réaliser cette forfaiture, Mr Belon Kikaki avait donc été emmené de force à Brazzaville et gardé secrètement chez Florent Ntsiba dans un premier temps puis logé dans un hôtel de la ville. Une fois dans la ville capitale, Monsieur Belon Kikaki avait passé le plus de son temps avec un magistrat qui l’avait instruit à travestir la vérité pour accuser faussement, contre une bagatelle somme d’argent, Mr André Okombi Salissa, chose à laquelle Mr Belon Kikaki avait toujours refusé de se prêter lorsqu’il était à Djambala. Malheureusement pour Florent Ntsiba, actuel Directeur de Cabinet de Sassou Nguesso, Mr Belon Kikaki qui est le neveu de Mr Clément Mierassa avait catégoriquement refusé de jouer le jeu du pouvoir.

Nous avons pris ces deux exemples afin de démontrer que l’arrestation de André Okombi Salissa était programmée bien avant les élections présidentielles de 2016.

Aussi, les citoyens qui habitent près du domicile de André Okombi Salissa, à un jet de pierre de l’ambassade d’Afrique du Sud, se souviennent aussi de ce mercredi 27 avril 2016, quand la résidence privée de André Okombi Salissa fut encerclée par les éléments de la GR, la DGSP, la BSIR et la milice privée de Ndenguet, tous habillés en tenue de la police nationale. En fait, la police s’est visiblement fait piéger par Okombi Salissa dont la localisation exacte échappait même à ses proches. En effet, le mardi 26 avril 2016, un balai des véhicules de « Tout Bouge » a dû donner à Sassou Nguesso l’impression d’un come-back du président de l’IDC à son domicile, après plusieurs jours d’absence. D’où ce redéploiement éhonté de barbouzes devant et autour de la maison de André Okombi Salissa.

Il y’eut dans la même séquence des tentatives de dépôt d’armes de guerre au domicile du Président de la CADD, la violation de son domicile par les éléments du Commissaire Romuald Manounou alias Morgan, dans la nuit du mercredi 4 mai 2016. Ce jour là, les mercenaires et escadrons de la mort ont forcé le portail de la deuxième résidence de André Okombi Salissa, armés jusqu’aux dents et sans mandat officiel. Cette attaque des envoyés du diable, arrivés dans un véhicule Prado immatriculée 132 MC 4, a eu lieu à 21h15mn. Surpris par les éléments de la garde du député de Lékana, ces anges de la mort n’ont pas eu d’autres choix que de se retirer. Malheureusement, c’était reculer pour mieux sauter.

On se souvient de ce mardi 21 juin 2016, quand des dizaines d’hommes armés ont investi une fois de plus le domicile du député André Okombi Salissa. Ce fut le bouquet final. Sans ordre de perquisition, ces éléments équipés d’armes de guerre ont mis à sac la résidence principale et l’annexe pavillonnaire en face.

Il faut tout de même signaler que, quelques jours avant cette expédition punitive, les miliciens du pouvoir ont kidnappé l’un des gardiens de Mr André Okombi Salissa chez lui à 22 h à Makabandilou. Ce jeune qui se nomme Rufin Deleyi alias Katangais a été torturé pendant plusieurs jours de façon innommable.

C’est donc accompagné de leur captif, le jeune Katangais, qu’ils ont lancé la fouille systématique des deux pavillons de la résidence privée du député. Ils ont donc vidé les bâches à eau dans l’espoir, comme toujours, d’y trouver des armes ou des mercenaires. Cette opération s’est tenue en présence d’un bon nombre de chefs de blocs de Poto Poto dont ils s’étaient curieusement fait accompagner. En définitive, aucune arme n’a été trouvée lors de cette perquisition, une fois de plus illégale. Après avoir cassé toutes les voitures qui se trouvaient dans la résidence, ces éléments ont quitté les lieux, fanny.

On se souvient aussi que plusieurs proches de André Okombi Salissa furent abusivement arrêtés et torturés. On pourrait citer : Golliard Ngassaki, Président de l’ONG Congo Aide, Issami  Aboyo  Kostelie Gavelle, Rigobert Marady Okuya, Jean Bruno Ngouabi Secrétaire national de la CADD, Geoffroy Danghat alias Dodo, Inko Ngatsebe le Coton, Serges Matsouélé, Fiston Ngakosso, Pascal Nzonzolo …on pourrait ajouter à cette longue liste, Augustin Kalla Kalla qui fut sauvagement martyrisé et laissé pour mort devant la morgue de Brazzaville par les miliciens du pouvoir (qui courent toujours), mais aussi ceux qui ont eu la chance de passer entre les mailles des filets tendus par Jean François Ndenguet et les autres supplétifs, véritables machines à répression.

On se souvient enfin que le journal Le Troubadour avait annoncé, dans son édition du 5 octobre 2016, qu’une importante découverte d’une cargaison d’armes avait été faite au domicile de l’une des épouses du ministre André Okombi Salissa. « Cette découverte, écrivait ce canard, a été faite dans l’après-midi du 23 septembre 2016 au 33 de la rue Haute Tension, dans le quartier Nkombo Matari (derrière le CNRTV) à la faveur d’une perquisition.»

Curieusement, ce n’est que le 21 novembre 2016 c’est-à-dire plus de deux mois après que André OkoNgakala, procureur de la république près le tribunal de grande instance, dans une communication faite à la presse dans son cabinet, a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre Roland Ngambou, frère cadet de l’honorable André Okombi Salissa. Celle-ci étant consécutive à la découverte d’armes et munitions de guerre qui aurait été faite au domicile de l’une des épouses du député de Lékana sis au 33 de l’avenue de la Haute Tension au quartier Nkombo dans le 9ème arrondissement. Ce jour là, sont présentés à la presse, 8 fusils mitrailleurs, 7 PMAK, 7 SKS, un lance-roquettes et une lance-castor, 15 boites de munitions, du matériel de transmission, des roquettes antichars, des chargeurs de PMAK, FM et trois gros sacs de casquettes de campagne du président Sassou Nguesso.

Quand on sait que le Procureur de la République Mr Oko Ngakala organise des points de presse à chaque arrestation d’une poignée de bébés noirs ou de quelques voleurs de coqs, on peut se poser des questions sur la sincérité de cette information judiciaire d’autant plus que le Journal « le Troubadour » qui appartient au Directeur Général de la police Jean François Ndenguet avait donné l’information deux mois plutôt dans le but de préparer les esprits.

Dans son point de presse, André Oko Ngakala affirmait donc qu’il avait saisi « le doyen des juges d’instruction d’une information judiciaire à l’encontre des nommés Ngambou Roland, Mme Okombi née Gisèle Ngoma, André Okombi Salissa et autres pour les faits de détention illégale d’armes et tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». Des trois personnes, seule Roland Ngambou avait été présenté à la presse.

En réalité, ce que le Procureur de la République exhibait ce jour là comme une prise de guerre n’a jamais été saisie au domicile de Mme Okombi comme il l’affirmait. Ces armes et ces tee-shirts à l’effigie de Sassou Nguesso ont été retrouvés dans une voiture 4*4 blanche abandonnée à Kinkala certainement par les Ninjas Nsiloulou dans leur fuite.

Des dizaines de citoyens ont vu ce véhicule et sa cargaison ; des preuves et des témoignages existent aussi. L’ancien Préfet du Département du Pool, le Colonel Michel Sangha, pourrait confirmer cette information, sauf à vouloir travestir la vérité comme ils en ont pris la mauvaise habitude de le faire quand le pouvoir est en difficulté.

C’est aussi pour masquer cette vérité que Roland Ngambou, le frère cadet de l’ancien ministre André Okombi-Salissa, qui avait été arrêté, placé en détention à la Maison d’arrêt de Brazzaville et présenté devant la presse comme le principal témoin de cette perquisition a été assassiné le mercredi 21 décembre 2016. Ce jour là, après des séances de torture, le jeune homme serait tombé dans le coma et une fois conduit au C.H.U, le médecin a simplement eu le temps de constater son décès. Suite à cette mort atroce, aucune autopsie, ni enquête fut diligentée par les services compétences, certainement parce que l’administration n’avait aucun doute sur les causes directes de cet assassinat planifié.

Ce qui est sûr, c’est que la perquisition fictive dont fait allusion le Procureur de la République André Oko Ngakala était illégale puisqu’au moment où elle aurait eu lieu, Mme Okombi née Gisèle Ngoma n’était présente sur les lieux. Pour rappel, nous ne sommes ni dans un cas d’un flagrant délit, ni dans le cadre d’une information judiciaire puisqu’au moment de la fameuse perquisition, Mme Okombi née Gisèle Ngoma n’était pas mis en examen.

Tous ceux qui connaissent André Okombi Salissa savent que l’homme n’est ni un lâche, ni un idiot au point de cacher des armes et des munitions de guerre au domicile de son épouse.

En vérité, le seul moment où André Okombi Salissa a été détenteur d’armes de guerre, c’était quand il fut à la tête du Front 400. En effet, lors du conflit armé de 1997, « Tout Bouge » a risqué sa vie afin de permettre au Président actuel de réussir son coup d’Etat face au seul Président démocratiquement élu, le Professeur Pascal Lissouba. André Okombi Salissa croyait naïvement comme beaucoup de congolais d’ailleurs, que ce coup de force devrait permettre de restaurer la démocratie au Congo. Il convient aussi de rappeler que c’était bien Denis Sassou Nguesso qui était le principal fournisseur en armes de tous les fronts ; c’est donc lui qui avait donné les armes à « Tout bouge ».

Alors qu’on arrête de nous bassiner avec cette histoire d’atteinte à la sureté de l’Etat car si le Président de la CADD avait la moindre idée de faire un coup d’Etat, il aurait pu garder par devers lui un arsenal de guerre puisqu’il en avait la possibilité. Aussi, dans quel pays a-t-on déjà vu un homme seul faire un coup d’Etat ?

André Okombi Salissa a dit et redit qu’il regrettait cette page sombre de l’histoire de notre pays et qu’il rejetait toute prise de pouvoir par les armes.

AOS qui a été arrêté en bonne santé souffre aujourd’hui de céphalées en grappe et d’hypertension artérielle. Il est la victime de l’acharnement d’un cabinet noir au sommet de l’Etat, destiné à l’abattre politiquement. Il paye pour une hérésie imaginaire des ayatollahs du pouvoir familial. Cela est tout simplement inhumain !

Une chose est sûre, le dossier monté de bric et de broc contre André Okombi Salissa est vide, il est donc temps de lui accorder sa liberté. Sa place n’est pas dans les geôles de la DGST mais auprès des siens, ceux qui l’aiment.

Alfred NGOUBILI