IL FAUT COLLER LE FMI

Les déclarations médiatiques de l’opposition par rapport au scandale de la dette du Congo doivent se concrétiser par un travail de contre-propositions. Une réunion d’urgence de tous les états-majors d’opposition s’impose pour rédiger un mémorandum commun à adresser au FMI à la suite de sa mission au Congo prévue cette semaine.

Ce mémorandum doit permettre d’éclairer les institutions de Bretton Woods sur l’ensemble du système mafieux mis en place par le régime personnel de Sassou Nguesso pour que les mesures prises par le FMI évitent les pièges de détournement que nous connaissons bien et dont Sassou use par faiblesse des lois de contrôle ou par affiliation des dirigeants à son clan. Il convient aussi de souligner dans ce mémorandum l’importance de rapatrier les fonds détournés ou de saisir ceux qui sont au Congo et d’exiger du Congo des poursuites judiciaires immédiates contre les contrevenants, peu importe leur nom de famille ou leurs titres. Si on veut imposer des mesures drastiques en maintenant les trous dans la tuyauterie budgétaire et l’impunité à la noblesse, on n’est pas sorti de l’auberge. Drastique, ça doit l’être pour tout le monde.

Il faut dans ce référendum appeler à supprimer toutes les vaches sacrées qui concourent à l’opacité budgétaire tel que le fonctionnement et les nominations à la SNPC, au Trésor, aux à la Délégation Générale des Grands Travaux, aux Douanes et surtout à la Présidence de la République et rendre public l’ensemble de tous les comptes de fonctionnement et les encadrer. Les budgets de la défense, de la police, de la garde présidentielle ou de la DSP, les entreprises à participation publique doivent faire l’objet de clarification et d’intégration à l’Etat. Par la justice en arrêtant les mauvais gestionnaires, on aura nettoyé 70% de la merde. En exigeant sans délai la mise à la retraite effective des gestionnaires publics légalement admis à la retraite, c’est 10% de merde en plus nettoyée. Il faudra ensuite proposer des mesures conservatoires. Et là, la désunion de l’opposition jouera en faveur du tyran.

Il ne s’agit pas de dialoguer avec monsieur Sassou (qui est une idée que je continue à trouver absurde et je ne participerai jamais à une telle gageur je le confirme ici), mais de discuter avec le FMI et la communauté internationale qui viennent sauver le Congo. Il n’y a pas au Congo pas de président légitime, pas de constitution, pas de parlement. C’est un voyou qui gouverne à sa guise, sans foi ni loi. L’exemple de la jurisprudence Ibombo qui n’a pas joué en faveur de Ambiero prouve qu’il n’y a pas non plus de gouvernement ni d’administration fonctionnant dans un cadre de lois mais un fonctionnement selon les caprices du chef: ce qui est incompatible avec l’instauration d’une rationalité budgétaire. Ces instances doivent être dissoutes et une loi fondamentale de transition doit régir le pays. Mais cela, c’est du FMI et de la communauté internationale qu’il faut l’obtenir et pas de Sassou Nguesso qui s’accrochera sur ses élections et ses victoires imaginaires. Ne lui laissons pas ouverte cette brève en le prenant pour un partenaire de dialogue.

Et avant tout dialogue (avec le FMI je reprécise), il faut que tous les politiciens emprisonnés soient libérés, c’est un minimum non négociable. Autrement, Sassou aurait alors choisi de ne négocier qu’avec certains, sur des prétextes qui ne tiennent que de lui. Inacceptable!

HERVE MAHICKA