Après « MOPACHO », c’est quoi le projet culturel ?
Par Jean-Claude BERI
Le Samedi 7 janvier 2022, le ministère de l’industrie Culturelle a clôturé le concours National de la danse « MOPACHO ». Faut dire que l’engouement suscité par cet évènement a bousculé pas mal de paradigme culturel habituellement encré dans les mœurs congolaises.
« MOPACHO » danse des désœuvrés, danse des bébés noirs, danse des voyous de Talangaï… ? On ne saurait le dire. Ce qui est certain qu’elle a rassemblé les congolais autour d’une seule entité: danser pour le plaisir et valoriser la culture.
Plusieurs commentateurs ont émis des critiques assez acerbes sur l’opportunité d’organiser cet évènement dans un contexte ou le Congo va mal et il serait opportun de prioriser d’autres chantier culturel plus conventionnel.
C’est vrai, c’est un peu « gênant », voir immoral de danser pendant que certains meurent, par noyade (à cause des inondations), par un déficit de soins à cause de la défaillance des infrastructures sanitaires ou à cause d’un quotidien devenu insupportable (cherté du coût de la vie sociale.) Pourtant la vie doit continuer, le Congo doit continuer de fonctionner et la culture jouer son rôle.
En décernant le premier prix à ce jeune nommé Reich Ngassaye Edzoualiko venu du département de la Cuvette (Nord) la ministre de la culture a passé un message à l endroit de la jeunesse congolaise : Même si tout est politique au Congo, tout n’est pas forcement politique. Le succès de cet évènement atteste que les congolais peuvent encore se retrouver autour d’une idée, d’une danse, d’une chanson … pour porter haut ce qui les a uni au plus profond d’eux: l’échange culturel par la danse.
Seulement la culture, Madame la ministre, ce n’est pas que la danse, c’est aussi la gestion du patrimoine culturel congolais. Si nous avions su garder ou promouvoir le FESPAM, le MOPACHO aurait encore pris de l’ampleur sur le continent africain. L’échec du FESPAM est là pour ramener à la triste réalité de notre pays. Demain si rien n’est fait « MOPACHO » ne sera plus qu’un souvenir dont beaucoup s’en moqueront comme le sort réservé à un kleenex usé.
Pourtant la Culture c’est une continuité.
Il s’agit ici d’organiser par exemple un concours de récit écrit pour les jeunes lycéens de relater leur vécu du « MOPACHO » en 2022. Cela permettra à ces jeunes de continuer de faire briller cette lumière de « MOPACHO » a l’infini. Et d’apprendre à écrire par la même occasion à cette jeunesse en perdition.
Madame la ministre, il ne s’agit pas de s’arrêter au « MOPACHO » mais de raviver la flamme réelle de ce qui a fait de la culture congolaise une référence. Par exemple relancer le CFRAD (pour les nouveaux c’était une salle pour les artistes se produisaient pour jouer les pièces de théâtres et autres) Cette activité a complétement disparu du logiciel culturel congolais. Alors même son bénéfice dans la maitrise la locution et la prise de parole en public est indéniable.
Madame la ministre pourquoi ne pas réorganiser le concours annuel de la meilleure peinture du Congo. Nous avons un site déjà bien implanté, même s’il est laissé à l’abandon, l’école de POTO-POTO réhabilitée et redynamiser ne serait-il pas un bon choix par rapport à son histoire culturelle. Par exemple promouvoir la meilleure peinture de la danse « MOPACHO » peint par les artistes congolais Cela laissera une trace intemporelle comme la RUMBA.
En vrac, Madame la ministre, le chantier est énorme et nécessite une appropriation de bonne idée à mettre en œuvre. Ce n’est pas parce-que les autres ministères sont à la rue que vous devriez vous arrêter en si bon chemin. Votre ministère peut être celui qui réveillera ce mammouth endormi. Innovez avec les salles de spectacle qui permettront aux musiciens et artiste de vivre de leur métier.
Souvent je suis dans la critique de ce gouvernement des fainéants, mais lorsque qu’un travail encourageant , si minime soit-il, est initié, il faut l’encourager. D’autant plus pendant de longues années le ministère de la culture a été laissé à l’abandon, elle a sut relever le défi et faire parler de son ministère. Seulement madame, la culture ne s’arrête pas à la danse « MOPACHO »
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