ARRESTATION D’OKOMBI-SALISSA : LE SILENCE DE PARFAIT KOLELAS EST ASSOURDISSANT

0011442233990-3385370Debout peuple Congolais !

Au jour le jour, le spectacle devient affligeant sinon consternant. Ces images de nos leaders exhibés menottés devant la presse nous sont insupportables. Pris dans une folie destructrice, le pouvoir du Congo-Brazzaville a décidé de nous faire passer pour des cancres aux yeux du monde entier.

Nos libertés fondamentales sont violées tous les jours et à tout instant sans que nous ne réagissions. Même les droits de la défense sont royalement ignorés. Les leaders d’hier se taisent en dehors de notre pasionaria Claudine Munari qui seule ose affronter les foudres de la dictature. Au Congo-Brazzaville, le sexe fort n’est pas celui que l’on pense.

Devant ce qui est devenu une parodie à défaut de tragédie, le silence de Parfait Kolelas est plus qu’assourdissant comparable à celui d’une cathédrale en plein hiver. Son ami, son frère d’hier, André Okombi Salissa, embastillé, emprisonné, ne déclenche de sa part aucune compassion ni réprobation même en regardant la direction du vent. Mais, nous savons que le vent avait tourné depuis longtemps. Où est passé cette complicité de façade avec celui que vous appeliez mon frère « Tout bouge » ?

Chez les Kolelas, seuls les liens de sang comptent même dans la transmission de parti politique. Nous venons ainsi de comprendre que la politique au Congo n’est pas une affaire de conviction, d’intérêt général, mais de positionnement en vue de préserver les intérêts familiaux. La petite PME politique familiale doit prospérer même au détriment des cadavres de ses propres partisans. Pire qu’un aveugle est celui qui voit mais qui n’a pas de vision. L’histoire nous montre aussi que l’on ne peut faire d’un âne (même dopé) un cheval de course. Clap de fin.

Ce pouvoir nous humilie et nous continuons à tendre l’autre joue afin de recevoir encore et encore des claques. Serions-nous devenus masochistes ? Il fut un temps où Marien Ngouabi disait « Quand ton pays est sale, tu dois te lever et le laver avec ton sang ». Notre démocratie est en danger, souillée, bafouée, piétinée, sans qu’aucun de nous ne lève son petit doigt pour dire STOP SASSOU. Le pays tout entier est pris dans une sorte de léthargie, anesthésié, incapable de la moindre réaction : c’est l’arrêt cardiorespiratoire. Un massage cardiaque externe s’impose pour relancer ce grand corps malade.

Face à la barbarie et l’humiliation que l’on nous impose, les mots ne suffisent plus. Il faut passer à l’action. Et cette action s’appelle le soulèvement populaire. N’est-ce pas l’oppresseur qui détermine l’arme de l’opprimé ?

Ces mafieux qui gouvernent le Congo sont allés trop loin dans ce qu’il convient d’appeler une provocation contre tout le peuple congolais qui a dit NON. Notre république (res publica : chose publique) est en danger de mort au risque de basculer dans une monarchie. Ainsi, les Congolais déjà réduits au simple rôle de chanteurs de louange ne seront plus que jamais officiellement confortés dans leur statut.
Il est temps que nous réfléchissons aux solutions idoines à notre problème qui est la restauration de l’ordre démocratique. Tant que cette situation perdure, persiste, c’est que nous n’avons pas essayé toutes les stratégies. Je préfère « la folie des passions à la sagesse de l’indifférence » dixit Anatole France.

Il est temps que le peuple congolais se lève. Unis par le même destin, faisons face avec dignité, abnégation et courage à cette tyrannie qui fait de nous des moins que rien. Nous méritons mieux tant notre pays regorge des ressources humaines, financières, matérielles et minières inestimables. C’est Albert Einstein qui écrivait : « Le monde que nous avons créé est un produit de notre pensée. Nous ne pouvons pas le changer sans changer notre façon de penser ».

Changeons !

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA