Par: Robert Gaillard
L’identité du terroriste produit des réactions
Un attentat a failli être perpétré contre les intérêts français et américains en République du Congo, le 30 novembre dernier à Brazzaville. Un jeune de nationalité congolaise et de confession musulmane a été mis aux arrêts. Dans un communiqué rendu par le ministre de la communication et des médias porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla indique que le gouvernement informe l’opinion nationale et internationale que les services de sécurité étaient mis en alerte dès les premières heures de la matinée qu’une attaque imminente pouvait être perpétrée contre les intérêts français et américains au Congo-Brazzaville. Fort de cette information, les services compétentes ont, immédiatement, pris des dispositions nécessaires en renforçant la sécurité autour des installations des représentations diplomatiques menacées.
Des investigations menées dans le cadre des enquêtes dès l’annonce de cette information ont conduit à l’interpellation d’un individu. Il ressort des premiers éléments de cette enquête que le suspect est un jeune de nationalité congolaise d’une trentaine d’années. « Il serait de la confession musulmane. » a dit Thierry Moungalla
De ce qui précède, le conditionnel utilisé par le ministre de la communication sur l’appartenance religieuse du présumé terroriste provoque beaucoup de réactions sur la toile. Le ministre n’a pas révélé le nom du bandit, ni celui de son église.
Dans sa réaction Djibril Bopaka président du comité islamique du Congo a déploré la quintessence du communiqué lu par le ministre dans lequel ce dernier n’a relevé la question de savoir si ce présumé terroriste a agi seul d’autant plus que les installations des ambassades de la France et des Etats-unis ne sont distants. Comment donc un individu pouvait-il s’attaquer à ces intérêts seul de façon simultanée?
En tout cas, le flou sur l’essentiel du communiqué du ministère de la communication a fait réagir beaucoup d’autres personnes dont des internautes qui s’interrogent: « pourquoi le ministre congolais s’est-il pressé de se prononcer au conditionnelle sur la confession religieuse [musulman] de cet individu mis aux arrêts s’il n’était pas sûr de ce qu’il appelle «premières enquêtes » a écrit un Internaute avant d’ajouter « Le ministre Moungalla planche toujours dans le flou. Ce flou est le même orchestré lors des événements du 4 avril 2016 quand dans son communiqué il les avait attribués d’abord aux « éléments incontrôlés » avant de parler des « assaillants » pour finir par les « Ninja. ». Un flou qui pose problème sur les vrais auteurs de ces événements » a-t-il écrit
Un autre internaute persiste que «par essence, le congolais n’est pas violent. Qui a instruit ce jeune de s’attaquer aux intérêts des français et américains et pour quel raison? Le ministre parle des enquêtes de police, mais les congolais savent que le police congolaise est championne de faire dormir des enquêtes. Car, depuis la nuit des temps, elle n’a jamais fait la lumière sur des actes qui ont endeuillé le Congo. Et toutes les enquêtes promises après un événement sont restées lettres mortes. La question que l’on se pose est de savoir pourquoi ces intérêts étrangers ont ils failli être attaqués.» a t-il écrit.
Les politiciens de la diaspora estiment qu’il s’agit d’un «mensonge pour détourner l’attention des congolais des vrais problèmes qui minent leur société.»
D’autres Internautes comme Mingabua indiquent qu’«il s’agit d’un montage des autorités de Brazzaville pour s’inscrire sur la liste des pays en charge de lutte contre le terrorisme. Car, Brazzaville qui perd petit à petit son aura sur le plan internationale voudrait se refaire une image attractive afin de redorer l’étiquette perdue suite à sa politique de mauvaise gestion et à celle de sa conservation du pouvoir. Le Congo cité parmi les mauvais exemple en matière d’élection et des droits de l’homme a droit de jongler pour attirer vers lui le regard de l’opinion internationale. Pour ce faire, il ne peut que parler du terrorisme puisque celui attribué au Pasteur N’tumi dans le Pool n’interpelle pas l’opinion internationale qui connait depuis des lustres le fonctionnement du pouvoir de Brazzaville» a t-il écrit sur son mur facebook.
Robert Gaillard
La griffeinfos Journal