A notre ministre Alain Akouala Atipault des Zones Économiques Spéciales virtuelles. Nous saluons l’effort produit pour vous exprimer en lingala afin d’être compris par nos compatriotes qui ont désormais beaucoup de mal avec la langue de Molière – du fait de la chute vertigineuse du niveau d’instruction dans notre pays. Nous avons suivi attentivement votre interview réalisée par notre cadet à tous Aristide Mobebissi de BrazzaParisInfos.
Tout ce à quoi vous aspirez peut se résoudre par une simple révision ; le changement de constitution n’étant pas nécessaire. Tous ceux qui soutiennent le CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION DU 20 JANVIER 2002 SONT DES PUTSCHISTES QUI DOIVENT ÊTRE ARRÊTÉS ET JUGES !
Nous sommes tous d’accord que les Congolais doivent se parler, dialoguer. Cependant, personne n’a le droit de créer un faux débat en haut lieu sur la constitution pour ensuite demander au peuple de trancher parce que ce « peuple-là » n’est pas l’ensemble du peuple. Je m’explique : le peuple ne se réduit pas à la masse inscrite sur les listes électorales. Le peuple, c’est la totalité démographique, celle qui n’a pas droit au chapitre, celle qui ne peut même pas se voir octroyer une carte nationale d’identité, celle que vous bastonnez dès qu’elle essaie de se débâillonner. Quand vous évoquez le concept de peuple comme juge, vous faites allusion à votre « peuple électoral », celui qui fait que le nord est devenu plus peuplé que le sud. LE PCT N’A JAMAIS PERDU UNE SEULE ÉLECTION DEPUIS 1997. POURQUOI ? PARCE QUE LES ÉLECTIONS NE SONT QUE COMÉDIES ÉLECTORALES. Vous savez que le référendum vous permettra de réaliser l’ambition tyrannique de votre maître Denis Sassou Nguesso. Cependant, cher Akoula, vous risquez d’avoir une grosse surprise !
Qu’on se le dise d’entrée de jeu : la constitution de 2002 n’est pas du fait du peuple mais résulte de la volonté d’un individu : monsieur Denis Sassou Nguesso qui a pris auparavant le soin d’abroger celle de 1992 – sans consulter le peuple, le moins du monde. Comment réussir le coup de force de faire passer le débat sur la constitution de quelques partisans de l’actuel chef de l’État à un débat populaire ? IL SUFFIT DE RÉALISER UN REFERENDUM-PRÉTEXTE NON CONSTITUTIONNEL. Le peuple n’est pas un paillasson sur lequel on s’essuie lorsque qu’on veut passer par la porte du pouvoir.
Qui a provoqué artificiellement le débat sur la constitution du 20 janvier 2002 ? Réponse : le PCT, un parti que vous qualifiez de « sage » – alors qu’il ne fait qu’obéir aux ordres d’un tyran en fin de carrière qui gagnerait pourtant à aller nourrir ses vaches et se poissons-chats qui ne nourrissent pas les Congolais, un parti de gangsters et d’hommes sans foi ni loi, qui a fini par ruiner l’avenir du Congo en quelques dizaines d’années.
Je conçois que votre position vous impose une servitude volontaire à l’égard du chef de l’État et une solidarité automatique en tant que membre du gouvernement à la politique générale du PCT qui ne vise qu’à narguer notre peuple sur lequel vos mercenaires, qui nous tiennent lieu de force publique, ont pointé les canons de leurs kalachnikovs depuis 1997.
Le dialogue est une exigence si l’on veut éviter de se canarder entre frères, entre compatriotes. Cependant, le dialogue est-il opportun à un moment critique marqué par la fin de mandat d’un dictateur ? Pourquoi ne pas refermer la parenthèse dictatoriale avant de dialoguer ? Qui peut dialoguer avec un tyran, un dictateur ? Toutes les tentatives se sont soldées par des diktats. Nous ne voulons plus de dialogues-prétextes. Quand vous parlez de la volonté du « peuple », cela n’équivaut qu’à une chose : faire passer la volonté du bourreau Sassou pour celle du peuple victime.
A quel moment, la constitution est devenue un problème dans notre pays ? Voilà douze ans que personne ne s’en plaint. Elle a produit la paix, soi-disant. Si le PCT a attendu toutes ces années, pourquoi ne pas attendre moins de deux ans pour laisser le prochain président en décider ? Qu’est-ce qui rend le débat sur la constitution si urgent ? Certes, elle n’est pas parfaite mais vous avez pourtant supporté son imperfection pendant plus de douze ans – sans que cela ne soit une préoccupation nationale.
Vous brandissez toujours la guerre dès qu’il s’agit d’un point de vue différent du PCT. Non, Sassou seul dans notre pays a toujours conquis le pouvoir par la force : 1979, 1997 et le PCT a toujours été une organisation criminelle qui s’est toujours emparé du pouvoir depuis 1968 par la violence – jamais par les urnes. Les élections de 2002 et de 2009 ne sont que des simulacres d’élections, l’habillage démocratique d’une dictature car il n’existe nulle part de « dictature démocratiquement élue ».
Votre maître a déjà fixé le cap : « Si le dialogue n’aboutit pas sur un accord, le peuple sera consulté ». Quel dialogue ? Quel accord ? Et si le dialogue aboutissait sur le fait qu’il faille respecter la constitution ? Que se passera-t-il ? Pourquoi Denis Sassou Nguesso est-il le seul qui doit décider de la teneur et de la couleur de l’accord ? Qu’est-ce qui rend tout ce processus légitime ? Vous évoquez la légitimité du peuple – alors que vous la foulez du pied ! Les Congolais ne veulent plus de Denis Sassou Nguesso et, en voulant bafouer la volonté populaire, vous allez provoquer l’embrasement du pays. LE VRAI PEUPLE N’ATTEND QUE CETTE DÉCISION INIQUE QUE DEVRA PRENDRE DENIS SASSOU NGUESSO A UN MOMENT OU A UN AUTRE…
Monsieur Akouala, vos Zones Économiques Spéciales se font attendre. Celle du Gabon est déjà fonctionnelle. Au lieu de chercher à prolonger un règne arbitraire qui n’a que trop duré, vous devez vous concentrer sur vos objectifs. Un dialogue véritable trouve sa justification dans une crise quelconque : on peut dialoguer sur l’impunité absolue, sur la violation des droits primaires, sur la gestion des ressources, sur la pesanteur des étrangers dans notre économie, sur la corruption, le détournement des deniers publics, la transparence électorale, etc. Bref, les vrais sujets de dialogue ne manquent pas. Dialoguer suppose une contradiction, un nœud, un antagonisme persistant. Or, il n’y a aucun problème entre le peuple congolais et la constitution du 20 janvier 2002 pour qu’on en appelle au souverain primaire qui ne s’en plaint pas. Il y a par contre un problème entre Denis Sassou Nguesso et la constitution qui lui indique que son mandat prendra fin en 2016. C’est ce problème que vous avez mandat de résoudre car vous êtes tous dans la servitude volontaire. Que ceux qui veulent dialoguer le fassent puisque personne ne peut le leur empêcher mais en quoi cela concerne-t-il le peuple, le vrai, celui qui souffre, la multitude, la tourbe, la plèbe ?
En ma qualité de tridi-républicain, un courant qui fait son petit bonhomme de chemin depuis que je l’ai émis, mes textes parlant pour moi, je constate que vous voulez déformer mon idée car prendre quelques rois pour en faire des sénateurs, ce n’est pas cela la tradi-république. Ayez le courage d’en référer au penseur que je suis : je suis prêt à exposer ma vision de la TRADI-RÉPUBLIQUE. Si vous vous contentez de faire de quelques rois des sénateurs à vie, cela s’apparente à de la corruption. Oui, nous ne sommes pas des occidentaux pour que la république à la française nous réussisse. Il y a un recadrage identitaire à réaliser mais cela ne va pas se faire en tripotant une belle idée alors que vous n’en connaissez pas la quintessence.
NOUS POUVONS DIALOGUER SUR L’AVENIR DE NOTRE PAYS – SANS ESSAYER DE TRICHER EN RECONNAISSANT D’ABORD QUE DEPUIS 1997, LE CONGO VIT SOUS UNE DICTATURE – ALORS QU’IL FAILLE RESTAURER LA DÉMOCRATIE PERDUE. IL EST ENCORE TEMPS. LORSQUE LE PEUPLE AUQUEL LE POUVOIR SE SUBSTITUE A TORT ET TRAVERS EXPRIMERA SA COLÈRE, IL SERA TROP TARD. La force d’une dictature devient toute relative quand celle du peuple se lève.
Non, le peuple ne se réduit pas à quelques « dialogueurs » achetés à coups de pétrocfas. Vous avez dit : « gouverner, c’est prévoir ». Cependant, voyez-vous soudre la colère du peuple que vous piétinez depuis trop longtemps ? NON CONTRARIES, LES CHANGEMENTS FONT LE JEU CALME DE LA NATURE MAIS AUTREMENT, ON S’EXPOSE A LA FURIE DE CELLE-CI. QUELQU’UN A DIT : » QUAND ON ATTAQUE LA NATURE, LA NATURE SE VENGE ». TOUTE CHOSE – MÊME LA PLUS ABJECTE – A UNE FIN. IL FAUT SAVOIR DÉCRYPTER LES SIGNES DU TEMPS. Si le peuple est souverain comme vous le prétendez, écoutez-le.
VOUS ÊTES AUX RESPONSABILITÉS – HAUT PERCHE EN VOTRE QUALITÉ DE MINISTRE. OR, DE GRANDES RESPONSABILITÉS APPELLENT DE PASSER A L’AUNE DU JUGEMENT DE CEUX QUE L’ON PRÉTEND SERVIR. SI LE RÉGIME N’A PAS DE COMPTE A RENDRE, ALORS IL PREND LE PEUPLE CONGOLAIS POUR UN PEUPLE ESCLAVE. CEPENDANT, MÊME A ROME, L’HISTOIRE A SUSCITE UN SPARTACUS. Ne tentez pas le peuple car personne ne peut contenir un océan, un tsunami populaire…
Mouvimat IBOUANGA LOUNDOU – Le Lion de MAKANDA