AUX INTELLECTUELS, HOMMES POLITIQUES ET CADRES TRADITIONNELS MBOCHI ET KOUYOU.

 » Sois belle, mange et tais toi « .

On dit que la Première Dame ne cesse de lui dire :  » ça ne va pas; trop de sang dans le pays, trop d’innocents en prison, trop de laisser à tous les niveaux de l’État « . On dit que le mari n’a que la réplique suivante à la bouche:  » Sois belle, mange et tais toi « .

On murmure aussi que certains Ambassadeurs ont baissé les bras, fatigués de répéter au  » fils de Julien Nguesso et Émilienne Mouébara, Panthère mbochi  » que le régime est bien critiqué au dehors, qu’au Rwanda, Sénégal ça marche mieux que chez toi.
Baisser les bras devant une situation qui s’aggrave, qui s’empire chaque jour, voilà l’attitude de la Panthère mbochi que nous avons choisi de placer au début de la présente LETTRE.

Certains Ambassadeurs de Sassou Nguesso disent, avouent qu’ils sont fatigués d’apporter informations et lumières sur les jugements que l’univers porte sur sa façon d’être Chef d’État, Président de la République, chef de gouvernement, père de Constitutions, organisateur de scrutins, etc. ..  » Conseille qui peut t’entendre « ,  » Redresse qui peut se relever « ,  » Montre l’horizon à qui peut le voir ou y marcher « ,  » Montre la mer à qui peut la voir et l’admirer.  » Bref, depuis 40 ans, des Ambassadeurs de Sassou Nguesso expliquent de la sorte leur bilan négatif c’est-à-dire leur incapacité à faire comprendre à leur maître qu’un Chef ça s’élève, ça se tient droit, ça grandit, ça ne vit pas de haine, de terreur, de sang, de génocide, de scènes de mise à feu des buissons comme s’y livrait Néron à Rome autrefois. Un chef, ça ne s’enfuit pas sans cesse de sa capitale… pour l’étranger.

Nous n’allons pas leur dire ici qu’ils nous racontent des messages, voire des inepties, ( sic ). Nous allons simplement les inviter à constater avec une chose étonnante, surprenante. Cette chose nous la présentons sous la forme d’une question.  » Pourquoi aucun de ces Ambassadeurs dit-on mal écoutés par l’indécrottable mal entendant Sassou Nguesso n’a pas le choix de réagir comme… un vrai dégoûté ? Pourquoi aucun n’a jeté son écharpe d’Ambassadeurs à l’eau en disant:  » Je sers quelqu’un qui n’aime que le mal, que la vie au fond d’une tanière, que les moeurs du passé, etc… « . Pourquoi aucun, dans cette classe d’envoyés au dehors du pays et qui devaient, chaque jour, renvoyer vers le gouvernement de leur pays les lumières et bonnes moeurs qui guident merveilleusement la vie politique ailleurs, pourquoi aucun d’entre eux ne s’est écrié:  » Je sers un Ékoué ( un diable en mbochi ); je lui rends son écharpe et ses médailles « , je le quitte ?

Certains peuvent dire :  » Les congolais ne sont pas encore mûrs pour ce grand geste de vertu, de courage, de renoncement à un chemin où coulent le lait et le miel. Mais nous, conformément à notre façon d’agir, nous ne rejetterons pas cette affirmation d’un revers de la main en disant sommairement :  » Ineptie « .
Nous leur opposerons trois faits historiques qui pourront aider tous ceux qui se découragent à réagir autrement, qui baissent les bras et se baignent à la danse joyeuse des grenouilles.

Le premier fait c’est le parcours de Marien Ngouabi depuis sa prise du pouvoir entre les mains du Président Alphonse Massamba Débat, le 31 juillet 1968. Parcours fait de remous continuels, de remises en cause permanentes. On peut dire que Marien Ngouabi ne dormait pas sur ses succès ou échecs. Surtout après sa décision de transformer la République du Congo en une République Populaire (31 décembre 1969 ). Oui, jusqu’à son assassinat le 18 Mars 1977, par son ministre de La Défense, chargé de la Sécurité, Denis Sassou Nguesso, il vécut comme un papillon, cherchant nectar et miel dans tous les sens, au creux de chaque fleur, comme si chaque pollen peut servir à fabriquer du miel. Oui, Marien Ngouabi alla jusqu’à songer… au retour à son point de départ, à savoir: remettre le pouvoir à celui qu’il avait renversé: Massamba Débat.  » Ngouabi était tout sauf un enlisé, pendant des mois et années, dans une situation de boue « .

Un autre exemple à citer: celui de Maître Moudileno Massengo, vice Président du Conseil d’État, au temps de Marien Ngouabi. Fatigué de constater que le régime allait de dérive en dérive, se moquant de tous les signaux qui indiquent  » tempêtes, risques de noyades  » , il décida de quitter le navire :  » J’ai l’âme trop fière et juridique pour continuer de demeurer au sein d’un régime plein de contradictions entre les textes et la réalité « . ( Voir LETTRE de démission de Maître Moudileno Massengo ).
Le troisième exemple c’est l’ancien grand Membre du Bureau Politique du Parti Congolais du Travail, Pierre Nze. Nous sommes en 1976 … ( ? ) . Le Parti Congolais du Travail, fondé en 1969 par Marien Ngouabi, ne cesse de marcher à la dérive. Après le putsch intérieur ( 22 février 1972 ) qui emporte tout le Bureau Politique et les 3/4 des membres du Comité Central, les survivants se regardent comme des perdus en mer, ne sachant plus vers où naviguer. Des soupçons naissent entre eux, au lieu de resserrer les coudes et bien ajuster le Mouvement des rames. Marien Ngouabi va traiter Pierre Nze, dernier survivant du Bureau Politique du PCT ( après le putsch du 22 février ), de conspirateur. Conspirateur parce que le Syndicat des Travailleurs, jusque-là membre du Parti, vient de se rebeller, de déclarer que les intérêts des Travailleurs ne sont pas respectés.

Pierre Nze n’y ira pas par un seul mot d’indignation et de révolte. Il écrira à Marien Ngouabi une longue lettre pleine de verve et, finalement de mots de rupture, d’adieu tels que ceux:  » Tu es un chef brouillon et embrouillé « . Pierre Nze alla plus loin que cette terrible phrase : il remit à l’embrouillé sa Carte de membre du parti PCT. Il rejoignit ceux qui étaient sans droits politiques actifs au Congo;  » les non – membres du Parti Unique « . Au dehors Me Moudileno Massengo applaudit:  » Par mon départ, j’avais ouvert la voie à d’autres « .
Il ne manque donc pas d’exemples aux Ambassadeurs qui représentent le Congo à l’étranger depuis 40 ans pour dire à  » Sassou Nguesso  » :  » Tu n’es qu’un Président embrouillé  » ,  » Tu n’es qu’un oiseau de nuit qui fuit la lumière  » ,  » Tu n’es qu’un Andzimba « , ( monstre fait de deux contraires ) ;  » Tu abats quelqu’un d’un coup de pierre et tu caches aussitôt ta main meurtrière « .

Oui l’une des plus grandes faillites du Congo, c’est la classe des Ambassadeurs à l’Étranger. Ils y voient vives lumières, ils y bénéficient des plus grands bienfaits de l’ordre, de la discipline, des lois, de la presse, de la justice, de la liberté, de l’égalité, de la Fraternité, etc… Ils y bénéficient du respect de l’Homme. Mais ils sont incapables de frémir devant l’état de mares de grenouilles dans lequel celui qui les a envoyés au dehors transforme chaque jour le Congo. Non, il n’ y a pas pires complices à l’état de ruine dans lequel s’enfonce le Congo depuis 40 ans que la caste des Ambassadeurs de Sassou Nguesso.

Au dehors, elle voit ce que c’est qu’un État, une République, une démocratie, un scrutin, une loi, un gouvernement, mais, de retour au Congo, ils vont s’agenouiller à Brazzaville, à Édou, au cours des banquets à la tortue cuite à l’étouffée et à l’oseille. Devant le tyran Sassou Nguesso, ils sont incapables de lui dire:  » que fais-tu de nos rapports sur les jugements que l’univers porte sur ta personne et ton régime ? En prends-tu connaissance ou non ? « .

Disons un mot sur ce que tout le monde a compris. En fait d’Ambassadeurs, d’envoyés à l’extérieur afin d’y éclairer tout le monde sur le Congo et de ramener ensuite vers celui-ci des clartés qui l’aident à briller à l’unisson du monde sorti des ténèbres. En fait d’envoyés vers la lumière, ce sont des hommes de nuit. Ils sont envoyés à l’étranger pour y inviter les voyants à fermer les yeux sur le régime des ténèbres et de sang de leur maître.

Ils y sont envoyés aussi pour y espionner la diaspora congolaise, dans les pays où elle existe, bien sûr. C’est le cas en France, notamment à Paris.
Mais à Paris, ville de grandes lumières depuis longtemps, ces petits envoyés armés de gris-gris et de nguiris ( sacs de billets de banque ) ne peuvent pas réussir à remplir parfaitement leur sombre mission. Ils ne peuvent pas voltiger comme à Mpila.

Oui, nous sommes plus que convaincus que la diaspora congolaise de Paris, une fois bien éclairée sur ce que l’histoire attend d’elle allumera un jour le flambeau d’union qui fera perdre à Sassou Nguesso et à son prétendu succès depuis 40 ans.

Fernand Mathias NDALLA