En dépit des pressions et des appels de la communauté internationale à l’organisation d’une présidentielle crédible, transparente et libre, le président sortant Denis Sassou-Nguesso s’illustre dans la provocation et continue de narguer tout le monde. La preuve, sa déclaration de l’emporter dès le premier tour dans un derby aussi serré. Les forces vives, les étudiants et les opposants doivent prendre la mesure de la situation qui se dessine et se donner les moyens d’agir au plus vite, au risque de voir tout espoir compromis.
Un coup d’état est certes illégal, mais dans la situation du Congo-Brazzaville, il pourrait tout à fait être légitime. Ce d’autant qu’il n’y aura pas d’élection présidentielle crédible, mais juste un simulacre qui consacrera Sassou dans ses visées. Nous devons savoir que dans le clan au pouvoir, on s’est fait la religion que le match est déjà joué, et le score (plus de 60%) connu.
Sassou a délibérément choisi d’humilier ses opposants et la communauté internationale. Tout dans l’organisation de la présidentielle du 20 mars 2016 au Congo- Brazzaville renvoi à un système électoral sous contrôle. Au service d’un seul homme. En plus d’avoir fait main basse sur la commission électorale, laquelle a un vice président qui bât campagne sans gêne pour le candidat de la majorité, le régime utilise la terreur pour pousser les opposants à bout.
On s’est longtemps pris André Okombi Salissa pour l’homme providentiel, mais Sassou a fini par le pousser dans ses retranchements. Aujourd’hui, le député de Lekana bât campagne sans ses hommes de confiance, qui sont pour la plupart toujours détenus dans les services de la police politique de « Staline Sassou-Nguesso ». Pendant ce temps, le tyran lui-même a mobilisé tout un arsenal militaire lourd, comme si le pays était en guerre.
Même lorsque l’on croit se rattraper avec le général Jean Marie Michel Mokoko, qui suscite tous les espoirs, on n’est pas non plus serein. Dès lors, le 20 mars 2016, avec un candidat qui se dit déjà vainqueur au premier tour, on va juste achever le tableau, parce qu’il a dévoilé son intention de se déclarer vainqueur, même s’il perd.
De ce qui précède, si les opposants n’optent pas pour l’ultime solution, ils auront réussi l’exploit de leur propre mort politique. C’est probablement et forcément la raison pour, il faut vite agir et sauver le Congo du pire qui se profile à l’horizon. Les patriotes, les indignés et les étudiants ne doivent pas se laisser induire en erreur et assister impassible à la mort annoncée d’un avenir meilleur.
Il n’y a pas meilleur action que la désobéissance civile à tous les niveaux. Il y aura toute la légitimité à l’option que les leaders de l’opposition, les forces vives et tous ceux qui aiment le Congo auront choisie. Tous ceux qui ont accueilli avec ferveur l’arrivée du général Mokoko ne s’expliquent pas que l’IDC-FROCAD et tous les autres qui doivent sauver la République n’agissent pas.
Nous ne devons pas perdre de vue que Sassou ne veut pas prendra le risque de s’affronter au second tour avec une opposition unie. Il pourrait finir au gnouf. Tous ceux que le régime tyrannique de Mpila désespère ont aujourd’hui à portée de main, la légitimité tant recherchée pour sauver le pays. A défaut de passer à l’action, on aura commis une monstrueuse erreur stratégique. Que l’on regrettera à jamais. L’union européenne a eu l’intelligence de dire qu’elle n’enverra pas d’observateurs. C’est le signal, bon sang ! Nous devons savoir que si le général De Gaulle n’avait pas monté la résistance, les alliés ne se seraient jamais mobilisés. L’évidence, c’est que les partenaires du Congo ne lèveront le petit doigt que le si peuple congolais lui-même s’engage pour réclamer son pouvoir.
Michèle Sylvère Délévoye