Barack Obama au Sénégal: quelles perspectives pour l’Afrique noire ?

Barack Obama vient en Afrique, forcément il attérit au Sénégal !

En raison de l’ancrage de la démocratie de ce grand pays d’Afrique et de ses acquis historiques, compte tenu de son rôle charnière dans la traite triangulaire des esclaves noirs, le Sénégal est de nouveau à l’honneur, avec la visite deu Président Barack Obama qui y séjourne depuis hier soir.

C’est le premier pays Francophone d’Afrique visité par le Président Américain.

Le symbole du pays comme pionnier de la bonne gouvernance s’en trouve renforcé d’autant plus que le Président Français, François Hollande, avait choisi ce pays après son élection l’an dernier pour illustrer sa volonté de voir l’Afrique s’affranchir des vieux démons de la dictature avec des coups d’état à répétition.

Nicolas Sarkozy, son successeur y avait aussi tenu un discours tristement célèbre dit, « Discours de Dakar ».  La phrase assassine « le problème de l’Afrique est que l’homme Africain n’est pas assez entré dans l’histoire » fut prononcée par le trucculent Nicolas avec tant d’audace et de condescendance devant une élite intellectuelle médusée.

Il ira à la maison des esclaves sur l’île de Gorée où il rencontrera aussi des responsables de la société civile sénégalaise. C’est sans doute depuis ce lieu hautement symbolique chargé d’histoires qu’il prononcera son « Discours de Dakar »

Fidèle à ses aspirations, Barack Obama va sans nul doute réitérer les propos qu’il avait assénés lors de sa visite au Ghana de feu John Atta-Mills en 2009 : «  l’Afrique a besoin, non pas d’hommes forts mais d’institutions fortes ». Il va insister sur la nécessité, pour l’Afrique, d’organiser des élections libres et transparentes pour permettre des alternances pacifiques, de respecter les constitutions et les instutions de la République pour consolider la culture démocratique.

Même si la ferveur obamaniaque est retombée depuis 2008, nous voudrions indiquer au Président Américain que l’année 2016 sera pour l’Afrique centrale une année de tous les dangers car cette année-là, il y a des élections présidentielles au Congo-Brazzaville, au Gabon, au Tchad, au Cameroun, en Centrafrique…

Il est donc important que ceux qui sont aux affaires depuis longtemps, quittent dignement la scène politique car ils ont montré les limites de leurs compétences.

Nous prenons le risque de croire que le fait même qu’ils s’affublent du titre pompeux de « Son Excellence » est peut-être né d’une volonté manifeste de toujours faire mieux.

Nous voudrions les remercier pour les nombreuses nuits qu’ils ont blanchies et les innombrables sacrifices qu’ils ont consentis pour l’intérêt Général de nos pays respectifs mais estimons maintenant que cela suffit amplement !  Nous répétons clairement : qu’ils quittent le pouvoir, sans faire d’histoires !

Nous aimerions aussi recevoir de votre part, Président Obama, plus d’engagement. Des paroles, oh oui, vous en avez de très belles ! Mais ce que nous attendons de vous, c’est votre soutien actif (pas seulement moral) pour redonner à des populations paupérisées depuis des années par des états-voyous dirigés par des kléptomanes, l’envie de vivre dignement , la fierté d’appartenir à une nation, les raisons d’espérer en un avenir meilleur.

Vous exercez votre deuxième et dernier mandat. Nous savons que vous partirez même si le peuple Américain vous supplie de rester, par respect pour la constitution de votre pays pour laquelle vous avez prêté serment. La constitution de votre pays est parmi celles qui ont résisté très longtemps à la tentation d’un remodelage pour obéir aux caprices d’une modernité.

Vous avez donc les mains libres pour mettre un peu de votre nez dans nos affaires. Exercez votre droit d’ingérence à l’encontre de ceux qui croient qu’ils sont nés pour le pouvoir, que sans eux, c’est le chaos, que le pouvoir c’est leur chose, leur bien absolu et que les autres sont nés pour subir leur oppression.

La société civile doit trouver en vous un écho favorable pour mener à bien le réveil de la conscience collective, comme cela s’opère au Brésil en ce moment.

Nous sommes pourtant inondés de rayons de soleil mais notre cœur est aussi froid que la surface d’un iceberg. Aidez-nous à rallumer cette belle flamme !

Vous nous avez beaucoup déçu. Nous pensions que votre venue à la maison blanche ferait trembler les dictateurs. C’était oublier que c’est le peuple Américain qui vous avez élu à cette fonction, pour s’occuper de ses problèmes à lui.

Maintenant que vous avez entamé presque la moitié de votre mandat, agissez, nous vous en prions, AGISSEZ !

http://www.afrik-online.com/?p=20010