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Bravo à vous femmes congolaises engagées et responsables

Bravo à vous femmes congolaises engagées et responsables

 

Par  Jean-Claude BERI

 

Jean-Claude BERI

Sur un ton véhément, auquel la diaspora nous a habitué durant cette longue traversée de désert. Elle est toujours apte à dégainer ses flèches les plus pointues pour atteindre coûte que coûte, les femmes et hommes politiques dont elle a auto-désigné infréquentables, traitres ou complices d’un système inique qui plie le peuple congolais sous une misère insupportable. La fin des élections législatives de juillet 2022 a mis en lumière que notre diaspora, pour la plupart,  n’a pas tiré les leçons de ses analyses hâtives, émotionnelles en condamnant certaines femmes et hommes sans en apporter la preuve irréfutable de leurs allégations

Ainsi je voudrais féliciter ici Mesdames Alphonsine MIKOUIZA et Rebecca MOUNGOUNGA pour leur sortie remarquable pour défendre Claudine MUNARI contre le regain des salissures, de vomissures sur la femme congolaise en politique. Que faut-il répondre des propos indécents et totalement dégradant l’intellect de la femme, sinon dénoncer l’inconséquence de certains d’entre nous jouant leur partition de chien de chasse.

MOKOKO est en prison certainement à cause de la présence des femmes en politique. OKOMBI y croupit encore dans une cellule qui n’est connu que de ses geôliers qui ont font une proie privée certainement à cause la femme. KOLELAS a été lâchement assassiné certainement par une femme. Quand allons-nous apprendre à élever le débat et dépasser certaines pesanteurs culturelles qui obscurcissent notre vison moderne de la politique.   

La cohérence politique, c’est de partir de ce qu’on a voulu faire, de ce qu’on a proposé, et considérer qu’on a un devoir politique et moral de le mettre en œuvre et d’en rendre compte. Ce n’est pas de bondir d’un discours à un discours, d’une promesse à une promesse, de slogans en slogans sans jamais penser que c’est dans le bilan qu’on crédibilise son projet. En soutenant ce discours indécent sur la femme, non seulement c’est contreproductif, mais totalement absurde.  L’irresponsabilité en politique congolaise brille à tous les échelons et souvent ce sont les hommes qui se font le chantre de la médiocrité.

D’où vient-il que la victoire de MUNARI soit considérée comme une victoire au rabais ? Tout le monde l’a vu mené un combat farouche contre un adversaire aux dents acérées qui avaient déjà préparé sa table pour un festin des dictateurs. Une femme qui réussit à mobiliser son électorat  avec brio, là où beaucoup n’ont pas pu,  ne mérite-t-elle que le mépris, les insultes et les insinuations les plus farfelues ?  Je me demande quelle est la valeur ajoutée à ces critiques à part d’jouter de la confusion à la confusion. 

Ne serait-il pas mieux de savoir tirer profit de cette opportunité au lieu d’en faire un fleuve d’incantation stérile. Ça s’appelle « tirer sur l’ambulance » ! Le problème, ici, tient davantage de rassembler l’opposition  que de l’argumentation qui ne  fait que du sur place . Vous remarquerez depuis son élection Claudine MUNARI à la victoire modeste et humble en cherchant à aller vers les autres pour la communion des idées pour les futurs combats. 

Je fais miennes les propos d’Alphonsine MIKOUIZA « Comment continuer à penser que c’est à cause de Madame Claudine MUNARI que Le Professeur Lissouba a perdu le pouvoir ? » (1)  Et Rebecca MOUNGOUNGA d’en renchérir « Quand on connaît l’état d’esprit de certains hommes on est guère surpris. Pour moi Munari est victime de ce que j’appelle le « syndrome du jardin d d’éden » c’est à dire cette tendance qu’ont les hommes à constamment fuir leurs responsabilités et à accuser la femme.  » c’est elle qui m’a donné la pomme alors qu au lieu de dire non ils avaient la bouche grande ouverte » bien entendu Lissouba était un grand garçon »

Ce qui devrait être un fait retentissant, par la cupidité de certains hommes, on continue à rabaisser la femme.  C’est surtout au niveau de la jeunesse. Il faut que l’on amplifie notre travail. D’abord, la lutte contre les stéréotypes, contre les représentations que peuvent avoir les jeunes filles, sur l’accès par exemple à certains métiers. C’est également une éducation sur le fait d’être respectée en tant que femme. Une prise de conscience des femmes qu’il n’y a qu’elles seules qui peuvent disposer de leurs corps et de leur avenir. C’est tous les dispositifs de lutte contre les violences faites aux femmes aussi. Violences physiques et aussi morales, car souvent elles sont rabaissées. C’est bien inculquer aux jeunes filles qu’elles sont libres de choisir, leur permettre aussi d’avoir des ambitions et de rêver leurs vies. Qu’elles ne se sentent pas engoncées dans ce qu’impose la société ou la famille.Et nous aussi on se doit d’être exemplaire au niveau de la république. Rien que le fait d’avoir une élue de cette manière à la tête, cela donne un signal fort pour les jeunes filles.

C’est aussi un signal fort contre cette discrimination qui perdure dans notre société. Si ce n’est pas une insulte à la démocratie et à l’intelligence de nos concitoyennes, je ne sais pas ce que c’est …..

Bravo à vous femmes congolaises engagées et responsables : Alphonsine MIKOUIZA et Rebecca MOUNGOUNGA.  Chapeau

 

Jean-Claude BERI

 

DU MACHISME OU DU CYNISME ?

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