Brazzaville : internet et SMS bloqués, le signal RFI coupé

L’internet mobile, les services SMS et le signal de la radio française RFI étaient coupés mardi matin à Brazzaville à quelques heures d’une manifestation de l’opposition contre le référendum constitutionnel de dimanche.

Selon le correspondant de la BBC, les habitants de la capitale ont du mal à accéder à Internet et pour écouter les radios internationales, il faut passer par les fréquences de Kinshasa. Le ministre de l’Intérieur a interdit les manifestations dans tout le pays officiellement pour des raisons de sécurité.

Des tirs d’armes lourdes ont été entendus dans la capitale.

Selon des témoins, dans les quartiers Bacongo et Makélékélé (sud), des policiers ont tiré en l’air à plusieurs reprises pour disperser les jeunes brûleurs de pneus. Ils auraient tiré aussi un grand nombre de grenades lacrymogènes

Un déploiement inhabituel des forces de l’ordre a pu être observé dans les quartiers sud de la ville, qui passent pour des bastions de l’opposition, alors que partout magasins, écoles et administrations, étaient restés fermés en début de matinée.

Le boulevard des Armées, dans le centre de la capitale, où les dirigeants du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) ont appelé à manifester en début d’après-midi, était désert.

Le peuple congolais sera appelé dimanche prochain à se prononcer sur un projet de nouvelle constitution devant permettre au président congolais Denis Sassou Nguesso, 72 ans cette année, de se représenter pour briguer un troisième mandat en 2016.

Affrontements à Brazzaville


L’ultimatum de l’opposition a expiré. Mardi 20 octobre au matin, des manifestants hostiles au pouvoir du président Denis Sassou Nguesso ont commencé à brûler des pneus et à se rassembler dans les quartiers sud de Brazzaville, la capitale congolaise. Ils réclament l’annulation du référendum sur une nouvelle Constitution qui permettrait au chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir. Denis Sassou Nguesso, 72 ans dont une trentaine à la tête du Congo, ne peut pas briguer de troisième mandat en l’état. Si le texte soumis à consultation le 25 octobre était adopté, il pourrait conserver son poste 15 ans de plus.

Vers 8 h 30, de la fumée noire s’élevait de plusieurs points de la capitale. Des jeunes gens ont été vus en train de brûler des pneus. Un déploiement inhabituel des forces de l’ordre (police et gendarmerie) a pu être observé dans le sud de la ville, considéré comme un des bastions de l’opposition. Partout magasins, écoles et administrations, étaient fermés en début de matinée.

D’après Paul Marie M’Pouele, responsable du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), contacté par Le Monde Afrique, trois commissariats ont été incendiés dans les quartiers de Diata, Makélékélé et Kinsoundi. « Les forces de l’ordre tirent en l’air à balle réelle, lancent des gaz lacrymogènes et un hélicoptère survole les manifestants au moment où je vous parle », raconte l’opposant. La foule, qui convergeait vers le stade de Bacongo a été dispersée.

Source BBC et RFI