Briguer un troisième mandat en 2016 pour quoi faire ?

« Un gouvernement de médiocres, c’est une aubaine pour un Président médiocre en mal d’échappatoire qui laisse faire progresser partout la médiocrité. Allons-nous demain l’accepter ? »

Dans le marasme politique congolais, il y a un homme qui semble être au dessus des soubresauts révolutionnaires entamés depuis 34 ans. Engluée dans un tsunami politico-économique qui plonge son peuple dans un désarroi lancinant, la société congolaise est gravement souffrante et les années à venir ne présagent rien de bon.

Mis à nu par la fragilité de son édifice clanique où se côtoient tous les maux incurables d’une société en pleine agonie, le pouvoir s’accroche malgré son total discrédit. Les promesses faites par l’actuel président n’ont pas été tenues, la situation a plutôt empiré, faisant de M. SASSOU NGUESSO le président le plus impopulaire des cinquante-trois années d’existence du Congo-Brazzaville. Même ses amis n’y croient plus. Et pendant ce temps, le Congo coule.

Indifférent, du moins insensible à son décrochage dans l’opinion mais convaincu, mordicus, que la politique au Congo c’est d’abord l’affaire de fétichisme, de corruption et de clientélisme. Persuadé que les frères maçons ne le laisseront pas tomber, convaincu qu’il gagnera de nouveau contre le peuple avec l’appui de ses mercenaires et autres repris de justice rassemblés au sein de sa coalition de « semeurs de mort »,  basée à Tsambitso, il caresse ainsi le rêve d’un troisième mandat en août 2016.

Dans cet élan destructeur qui l’habite et l’incite à demeurer au pouvoir, SASSOU NGEUSSO trace sa route jonchée de rancune, de haine, d’ambition démesurée, de sang, de pillage, de corruption, de division sans sourciller sur le sort des populations meurtries et abandonnées sur ce champs de ruine qu’est le Congo.

Aujourd’hui, cet homme est complètement amorti, affaibli mais pourtant garde sa hargne destructrice semeur de division. La guerre pour sa succession est ouverte dans son sérail ainsi que dans l’opposition sans que les citoyens congolais ne sachent si «  la transition démocratique » sera assurée et si les lois de la République seront respectées. Ce monsieur est au cœur d’une association de malfaiteurs. Une association qui constitue de fait sa maladie politique. Une maladie qui n’a pas la politique que mérite son économie. Exit le CADD-MJ dissout depuis le 26 Mai dernier et bienvenue au FMC (Force Montante Congolaise), une nouvelle structure de la jeunesse Sassouiste.

L’opération balisage 2016 est en marche et les victimes se nomment MCDDI, UPADS, RDD, CADD-MJ, RDPS…etc.

Tous ces partis et mouvements politiques sont dynamités et  torpillés, transformés en des partis aboyeurs et avaliseurs du système PCT conduit par le Clan Sassou. Comme tout finit par se savoir,  ses brillants conseillers pleins d’arrogance et de suffisance – dont beaucoup ne doivent leurs postes que par des liens de sang les unissant et le droit de cuissage – brillent par une médiocrité indescriptible.

Serait-il raisonnable d’accorder un troisième mandat à un homme qui a mal gouverné le Congo durant plus de 30 ans en faisant du pouvoir, un pouvoir absolu sur nos vies et notre avenir ? Serait-il injustifié de lui rappeler que son règne reste aux yeux des congolais, solder par l’injustice, des atteintes à la dignité du citoyen, du népotisme, du développement de la corruption, l’achat des consciences, des conflits sanglants, les empoisonnements, les crimes de sang, de la dilapidation des ressources humaines et matérielles de notre pays ?

Denis Sassou Nguesso a brillamment échoué dans l’œuvre de réduction de l’extrême pauvreté et la faim au Congo. Le Congo figure aujourd’hui en queue de peloton des pays africains en matière de pauvreté, pourtant le pays est exportateur de pétrole.

Denis Sassou Nguesso, à travers son système de gestion et de gouvernement a périclité nos universités et nos écoles sous l’effet du nivellement par le bas et la marginalisation des compétences insoumises vers une éducation où on ne construit plus l’homme de demain. Serait-il raisonnable d’accorder du crédit à un homme qui s’affiche comme un chef de clan fétichiste qui plébiscite un État de non droit, une administration sclérosée, encourage des mœurs politiques indécentes tournées vers une débauchage intensive qui insulte notre civilité et fait honte à toute la classe politique congolaise, la dépravation des mœurs, la dilapidation des ressources de notre pays  ?

Son système a fait péricliter nos universités et nos écoles sous l’effet du nivellement par le bas et la marginalisation des compétences insoumises vers une éducation où on ne construit plus l’homme de demain

Serait-il raisonnable d’accorder du crédit à un homme qui s’affiche comme un chef de clan qui plébiscite un État de non droit, une administration sclérosée, encourage des mœurs politiques indécentes tournées vers un débauchage intensif qui insulte notre civilité et fait honte à toute la classe politique congolaise ?

Cet homme rejette toute posture citoyenne la qualifiant d’attitude hostile, la jugeant comme une menace de pérennité à son régime qui fonctionne dans l’opacité la plus totale couvert par la loi de l’omerta est-il un modèle de démocrate ?

Cet homme qui déclarait contre toute évidence que « l’espace des libertés progresse» au Congo, et qu’aucun journaliste ni organe de presse n’étaient inquiétés, que dit-il aujourd’hui de la suspension de quatre journaux libres et indépendants ?

Peut-être continue-t-il de croire que la confiance du peuple se gagne par ces posters géants qui envahissent nos murs ou par ces barbouzes de la plume – payés par l’argent des congolais – qui nous insultent, diffament à longueur de colonnes en des termes qui déshonorent la presse. Retenez-le, ces mercenaires de la plume ne sont plus ou moins que des « femmes prostituées ». Lorsque vous êtes pleins aux as, elles vous ouvrent toutes les portes du paradis. Qu’adviendra-t-il, si demain vos biens sont confisqués par la justice internationale ?

Nul n’ignore que ce sont les écrits de ces braves journalistes que vous malmenez qui font l’information. Et informer le peuple est une des règles de la démocratie.

Pourquoi briquer un troisième mandat ? Serait-ce pour continuer à considérer le citoyen congolais comme une entité négligeable ? Pour les juges et fonctionnaires grassement payés à régenter tout et n’importe quoi, à malmener la législation de notre pays au mépris des règles ?

Un gouvernement de médiocres, c’est une aubaine pour un Président médiocre en mal d’échappatoire qui laisse faire progresser partout la médiocrité. Allons-nous demain l’accepter ?

Ce ne sont plus seulement les Congolais, mais également les Brésiliens, les Français, les Belges… bref la communauté internationale, qui dénoncent vos magouilles et autres fourberies. Notre honneur de défenseurs des valeurs universelles de liberté et de droits fondamentaux est intact.

Monsieur Sassou si vous outrepassez votre mandat et vous vous arrogez le droit de proposer des lois stériles et de gouverner par la force au delà de 2016, vous violerez la Constitution. Cela, nous ne le permettrons jamais.

Les Congolais vous disent Partez ….

Chris ABELA