« Peuples du monde, unissez-vous, pour abattre les agresseurs et leurs laquais ! Que les peuples n’écoutent que leur courage, qu’ils osent livrer combat, qu’ils bravent les difficultés, qu’ils avancent par vagues successives, et le monde entier leur appartiendra. Les monstres seront anéantis. » Mao Tse-Toung
Suite à la mise en charpie du système M.P.R( Mouvement Populaire de la Révolution) en 1989 par la conjonction d’un bouillonnement social généralisé et d’une extrême pauvreté ; prémices d’une chute imminente de l’édifice, le sulfureux Ministre de la communication de l’ex-Zaïre Dominique Sakombi Inongo ; le Joseph Goebbels de Mobutu, s’amusait à projeter en exclusivité, à l’attention de son chef les images du procès des Ceausescu ( « l’Odieux » et la « Terrible »). Naturellement, le point d’orgue de cet évènement qui fut leur exécution sur un trottoir le 25 décembre 1989, ne pouvait aucunement laisser stoïque, ce cher Président-Fondateur.
Ne privilégiant que leur ventre et leur bas-ventre, les gourous du « Chemin d’Avenir » ont tout bonnement occulté ce qui devrait être leur mission principale. A la faveur d’une croissance exceptionnelle, exclusivement tirée par la valorisation de la rente pétrolière ; ils devraient aider à mettre tous les leviers économiques et institutionnels à la disposition des décideurs afin d’éradiquer la pauvreté et promouvoir la vertu politique, entérinée par une véritable alternance démocratique.
Au moment où l’Oyocratie est en ébullition sur la mise en œuvre des stratégies visant à modifier la constitution de Janvier 2002, elle devrait plutôt s’inspirer de la citation de Kant «détenir le pouvoir corrompt inévitablement le libre jugement de la raison ». Dans la gestion de la cité, il conviendrait de ne jamais utiliser la force comme levier de la gouvernance. Se rappeler chaque fois que seul le peuple avait le pouvoir et que celui-ci était à la fois volage et volatil. Mobutu, Ben Ali, Moubarak et même Kadhafi croyaient bien faire : mais le pouvoir les a rendus aveugles.
Les agents de l’immoralité
A l’approche de l’échéance fatidique de 2016, une nouvelle race de prostitués politiques est née. Ils ont désormais pignon sur rue. Avec des cerveaux totalement lobotomisés, ils se gavent de pétrocfa, et perdent la raison. Poussant très loin les limites de l’ignominie, le piètre Ministre Pierre Mabiala s’est fendu d’une saillie qui donne la nausée : Sassou Nguesso qui sema mort et désolation dans le Niari, dans la Bouenza et dans la Lékoumou, serait de la famille de Lissouba. Pathétique !
Ces agents de m’immoralité, écument toutes les régions du Congo et sur fond d’une géante campagne d’achat de conscience, des hères transformés en pseudo-sages, rivalisent d’imagination dans un exercice avilissant de danse du ventre, pour donner l’impression d’un Sassou aimé, tellement unique au Congo( dixit Théophile Obenga), que les Congolais ne s’imagineraient jamais vivre sans lui(sic). Le Congo serait en péril !!
Nous avons tous en mémoire, le zèle de cette pseudo-élite de cour ( Mabiala et Obenga qui ont servi Lissouba), adepte de la transhumance politique, mais surtout prompte à exceller dans la gymnastique intellectuelle, comme moyen sûr pour se tirer d’affaire quand la météo politique change de camp.
Que devraient-ils dire au satrape d’Oyo ?
Les agents du « Chemin d’avenir », à quelques niveaux qu’ils soient, ont l’obligation de dire la vérité à Sassou. Etes-vous Potemkine, premier Ministre de Catherine II de Russie au 18e siècle, qui fit construire des fausses façades dans les rues des villes que l’impératrice devait traverser pour cacher l’effroyable misère du peuple ? Dans le cas d’espèce, en 32 ans de règne sans partage, Sassou est au fait de l’état du Congo : pas d’eau, pas d’électricité, l’école a été délibérément anéantie, pas d’hôpitaux dignes de ce nom. Le seul hôpital de référence avec 600 lits, a été construit à Oyo ( le Gbadolité du Congo).
Ils ont l’obligation de lui rappeler qu’il était périlleux d’abolir toute bonne tradition instituée par les anciens de cette Nation en construction, et ayant été l’objet d’un consensus pour le bien des administrés( Cf Constitution de 1991). De n’introduire aucune innovation qui puisse porter préjudice aux traditions déjà établies… de ne jamais attribuer l’œuvre de quelqu’un à celui qui n’en est pas l’auteur et ne pas en diminuer les mérites. De ne jamais avoir l’impudence de menacer son peuple, comme il l’a fait récemment à Sibiti ; car tout compte fait, c’est bien lui qui s’apprête à perpétrer une grande violence juridique en voulant coûte que coûte modifier la constitution. De ne jamais écouter ceux qui le conseillent d’avilir les régulateurs sociaux. Bref, de ne pas prêter une oreille attentive à ceux qui, pour pérenniser leurs intérêts bassement matériels, montent au créneau pour la modification de la constitution de 2002.
La Constitution qu’il s’était fait tailler sur mesure, et qui lui a permis de concentrer tous les pouvoirs d’Etat entre ses mains pendant 12 ans, n’est pas aussi obsolète que cela. Ces grands corps que sont les sociétés, disait Descartes, ne sont pas aisés à manœuvrer ou à réformer : toute réforme brutale ou inadaptée pourrait produire le pire.
Il doit éviter, comme lors de l’affaire Ntsourou, de prendre hâtivement une initiative visant à infliger une sanction inutile aux compatriotes, si la possibilité d’agir autrement s’offre à lui. Il ne doit jamais se dire : « Je suis investi, j’ordonne et on m’obéit »; car cela pourrit le cœur, affaiblit la foi et précipite les troubles. Les institutions pérennes étant la base d’un Etat moderne, il doit comprendre qu’il n’est ni le meilleur des congolais, ni l’enfant prodige, ni le messie. Notre pays ne serait pas dans cet état pitoyable s’il était l’homme providentiel du Congo.
Un Président qui n’a pu réaliser ses ambitions pour le pays en trente ans de pouvoir sans partage ne saurait les réaliser en sept ans, voire plus. Ce faisant, la sagesse et le bon sens recommanderaient que l’on laisse sa place à une nouvelle équipe plus inspirée et mieux aguerrie. Le leitmotiv à lui rappeler en toutes circonstances doit être : « 32 ans de pouvoir autocratique c’est trop ! »( Youss BAND). Le grand Mandela Madiba, icône internationale, qui avait toutes les latitudes pour mourir au pouvoir, n’avait fait qu’un seul mandat. Il est mort aimé par tous…
Tout en se débarrassant de toute procrastination, il faut alors oser la remise en cause des idées préconçues, il faut oser faire bouger les lignes, oser réfléchir autrement, oser le développement en donnant du bonheur au peuple congolais qui n’a pas démérité, oser les changements, oser affronter les difficultés, oser le dialogue inclusif, oser proposer, oser dire la vérité, oser dire non aux lobbies, oser relever les défis et enfin oser accepter que le pays appartienne à tous les congolais, et non aux seuls Sassou &Nguesso et autres Mapapa.
Pendant tout son long règne, Sassou n’a poursuivi que ses intérêts personnels, de son clan, de son ethnie. Rien ou presque n’a été entrepris pour redonner à la politique ses lettres de noblesse qui devaient en faire, le lieu d’expression des attentes différentes quant à l’avenir de la cité. Malheureusement, il a tout mis en œuvre pour considérer l’Etat comme un réseau de relations et non pas comme un ensemble de fonctions devant être remplies de manière neutre et objective.
On ne s’offusque même plus du contraste entre les rémunérations et le coût de la vie, entre les salaires effectifs et certaines marques de standing. Comment expliquer en effet, l’étalage des signes les plus ostentatoires de la richesse, villas grandioses au style post-moderne, construites derrière de hauts murs surmontés de barbelés, multiplication de véhicules tout-terrain ?. Ces manifestations d’opulence, jouxtent la misère la plus criante ( développement de la mendicité, ruine des bâtiments publics etc…). L’inflation galopante et le manque de perspective pour les jeunes, expliquent le marasme ambiant, et devraient inciter celui qui a privatisé le Congo à quitter les commandes du navire sans faire de vagues.
Ce qui permettrait de stopper l’effritement du tissu social qui est à la base de la perte des valeurs qui conduisent les congolais, inexorablement vers un matérialisme frénétique dans la recherche du bien-être. C’est un truisme de le dire ; tous les agents du « Chemin d’avenir » s’enivrent impunément des abondantes recettes pétrolières, en plongeant le peuple congolais dans l’indigence, seule l’opulence reste leur seul programme de société.
Le 18 Avril 1980, s’adressant à l’inamovible dictateur Robert Mugabé, le Président de Tanzanie, Julius Nyerere avait déclaré : « Vous héritez d’un bijou, prenez-en bien soin ». Faisant fi de toute objurgation, le peuple congolais( si tant est qu’il en existe un) doit dire à l’unisson à Sassou : « Vous avez suffisamment abîmé ce bijou, remettez-le aux vrais patriotes. Une fois de plus, par son indulgence légendaire, il se pourrait qu’il vous pardonne de l’avoir spolié, abêti, terrorisé, humilié en l’appauvrissant… ». La maturité politique du peuple congolais sera jugée à l’aune de sa capacité à relever ce défi, véritable obstacle à l’instauration d’une véritable démocratie au Congo.
Djess dia Moungouansi : « La plume du Congo-libre ».