Congo-Brazzaville : 5 juin 1997.  Une date  pas comme les autres.

5 juin 1997, coup d’Etat sanglant de sassou nguesso , crucifiant la jeune démocratie congolaise

Par : OUABARI MARIOTTI

Ne l’oublions pas , 5 juin 1997, coup d’Etat sanglant de Sassou Nguesso , crucifiant la jeune démocratie congolaise

21 ans se sont écoulés depuis que Mr Sassou Nguesso, prenant prétexte d’un sommeil perturbé, le 5 juin 1997, au matin, se lance dans un sanglant coup d’Etat, contre Mr Pascal Lissouba, président de la république, bien élu par la voie démocratique, 5 ans auparavant.

Coup d’Etat finalisé, le 15 octobre 1997, avec l’aide de la France, de l’Angola, des mercenaires africains et autres occidentaux. Pour le peuple congolais, ce fut un effroyable tourment, tant par ses effets destructeurs physiques et humains que par l’assassinat de la démocratie en pleine expérimentation.

Ce fut, également, la fin d’un rêve, le glas d’une espérance qu’avait fait naître dans le pays une conférence nationale qui a jeté les bases d’un Congo à reconstruire, après plusieurs années de régime monopartiste. Sans surprise, il s’est réinstallé, en revanche, dans le pays, l’ère de l’hyperpuissance et de l’hégémonie d’un homme et de son parti, avec tout ce qu’elle comporte de domination, au nom de la conservation d’un pouvoir qui s’est refermé autour du clan. Depuis, le Congo n’est plus une nation. C’est l’envers d’une nation qui n’est ni nation, ni patrie. C’est un pays souffrant. Il endure la gestion calamiteuse de ses dirigeants dont il subit les mauvais choix socio-économiques.

Aucun effort n’y est consenti pour assurer la cohésion sociale. Les libertés fondamentales sont confisquées. L’apaisement dans le pays et l’unité nationale ne préoccupent guère les autorités. Les lieux d’enfermement du pouvoir et autres maisons d’arrêt fourmillent de prisonniers politiques, arbitrairement détenus. Devenu le mal aimé de la communauté internationale, le Congo frappe vainement à toutes les portes pour se donner une image de marque. 5 juin 1997- 5 juin 2018, c’est 21 ans de recul et de retard dans le processus démocratique. Des années d’aliénation de la conscience politique, scientifique, culturelle et morale.Des années d’embrigadement psychologique d’un peuple et de sa jeunesse pour conditionner le détournement de conscience. Des années de blocage volontaire de la modernisation de l’Etat. 21 ans de pillage des ressources nationales par le clan et de la facilitation de la main mise sur les richesses du pays par les grands groupes internationaux en compensation de soutien au régime. 21 ans d’extorsion, de détournement, de corruption et de placement des fonds par les privilégiés du pouvoir dans les réseaux financiers illégaux. 21 ans pour assouvir une volonté criminelle d’orienter les institutions du pays vers un régime dynastique. Que de temps perdu, alors qu’ailleurs, à travers le monde, des pays moins riches que le Congo, sont avancés sur le chemin du progrès. Peuple congolais, tu es face à ton destin dont tu es le seul maître.

Prends-toi en main. Lèves toi et luttes pour ta liberté et ta dignité pour te débarrasser des partisans de l’anti républicanisme. De toi, dépend le changement pour une nouvelle alternative que le pays attend avec fébrilité pour mettre fin à tes souffrances.

Enfin, en hommage à ces milliers de victimes innocentes de ce coup d’Etat du 5 juin 1997, dont quasi toutes n’ont pas de sépultures convenables, l’occasion est saisie pour saluer leurs mémoires. Aux républicains et autres patriotes qui n’ont cessé de se battre pour rendre
au Congo ses lettres de noblesse, il leur est exprimé ma solidarité. Tout en ayant une fière pensée pour mes parents, ce 5 juin, également, jour de ma naissance, quelque part, dans la région des Plateaux, au Congo.

Paris le 5 juin 2018 –

Ouabari Mariotti