Congo-Brazzaville : A l’ère du « Nettoyage républicain » !

Après « Y’en a marre » au Sénégal, « Balai citoyen » au Burkina Faso bientôt le « Nettoyage républicain » à Brazzaville.

Congolais, Congolaises, c’est trop facile de jouer à l’opposition dans les discours, meetings et réseaux sociaux mais de ne pas se mouiller quand se présente concrètement l’occasion d’améliorer la situation de notre pays, le Congo-Brazzaville. Nous n’avions pas d’autre choix que de nous impliquer, face au clan Sassou sourd et aveugle qui incarne un Congo creux pour le raisonner, de taper et de clamer haut et fort, le refus de toute forme de tyrannie ou de dictature, la préservation de notre liberté, nos droits acquis à la Conférence Nationale Souveraine.

Ainsi nous appelons à l’émergence d’un « nouveau type de Congolais », base d’une « République des citoyens ».

L’émergence d’un nouveau type de Congolais

L’heure des braves a sonné au Congo-Brazzaville !  Nous sommes maintenant au point de non-retour ou nous cessons d’exister ou nous sommes un peuple qui prend son destin en main. Ce que nous avions commencé il y a 18 ans trouve enfin sa pertinence maintenant.

Congolais où que vous soyez, soyez dignes et fiers de l’être face à l’usurpation de vos droits. Il ne s’agit non seulement de vos droits constitutionnels qui sont bafoués par un pouvoir creux qui ne cesse de multiplier des arguties pour se maintenir éternellement au pouvoir mais aussi de votre avenir qui risque d’être mis entre parenthèse par des gens qui foulent aux pieds vos espoirs.

La colère et la frustration grandissent au sein de la population congolaise à qui l’on a promis la prospérité mais pourtant pendant 18 ans il n’a fait que broyer du noir.

Alors que le clan des Sassou,  du fait de l’oligarchie corporatiste dans l’immobilier,   la téléphonie, les  transports,  le tourisme, les  banques… s’est accaparé les richesses du pays. Ce clan a mis ses tentacules dans tous les secteurs financiers, commerciaux et mercantiles du Congo.

La population Congolaise enrage du fait d’être exclut du système. La perspective d’une succession clanique  est assez  néfaste pour le pays  qu’il ne serait pas faux de dire qu’elle serait la mèche qui enflammera l’indignation populaire. Mais « on dit que la liberté sans frein est menaçante. Qui donc menace-t-elle ? Qui donc doit craindre le coursier indompté, si ce n’est celui qui le dompte ? Qui donc a peur devant l’avalanche, si ce n’est celui qui veut l’arrêter ? Qui donc tremble devant la liberté, si ce n’est la tyrannie ? La liberté menaçante… c’est le contraire qu’il faudrait dire. Ce qui effraye en elle c’est le bruit de ses fers. Dès qu’elle les a rompus, elle n’est plus tumultueuse ; elle est calme et sage. »

Les congolais sont des héros et ils l’ont déjà démontré dans le passé. Ceux qui ferment les yeux sont ceux-là qui pensent que tout soit normal. En réalité, ils tirent les ficelles de ce régime abracadabrantesque. Ce qu’ils ne voient pas n’existe pas et ne les gêne pas. Sassou Nguesso leur a imposé une normalité qui a contraint une minorité de Congolais qui jouissent de cette normalité tronquée soit à la soumission ou au moins qu’ils se taisent et se rendent.

Mais la bravoure des Congolais n’a pas fini de contrarier les espoirs du clan Sassou de cette normalité de façade. Cette normalité qu’on nous  vend n’est qu’une dictature féroce, broyeuse de vies et de destins et celle-ci  est en train de s’installer en lieu et place d’une démocratie du peuple.

Sassou Nguesso rêvant déjà en monarque absolu hachurant, contournant, manipulant à sa convenance les juges de la Cour Constitutionnelle corrompus et tétanisés par la peur de perdre leur privilège, les magistrats redevables ne pouvant faire rien d’autre que de dire le droit selon « Saint Sassou »,  les universitaires et les intellectuels ayant perdu leur clairvoyance sont abrutis par la perversité et l’indécence des avantages qui leur sont octroyés, une jeunesse bourrée de paroles trompeuses et enivrée par la livraison sans retenue de spectacles perfides et dépravant déroule sa stratégie  pour arriver à son objectif :  Changer la constitution que le monarque Denis Sassou Nguesso avait taillé en 2002 à sa mesure et au regard de ses ambitions, mais à ce jour les habits d’apparat ne conviennent plus au monarque.

Denis Sassou Nguesso est un personnage enfermé dans un univers mental clos, puéril, et célèbre pour son esprit tourné vers le fétichisme navigue dans un nuage de fausseté. Serait-ce donc les marabouts d’OYO qui lui auraient conditionné ce trouble du jugement lui enjoignant de rempiler à tout prix pour un troisième mandat et y demeurer éternellement jusqu’à sa mort ?

Denis Sassou Nguesso et son clan se refusant de voir qu’ils ne sont entourés que des lécheurs de bottes pataugent dans la boue de la disgrâce et l’humiliation. Ces personnes peu fiables rusent de tous les stratagèmes d’une manière ou d’une autre qui nous conduisent vers un dilemme indénouable. En vous ridiculisant,  en chantant à longueur de journée des louanges teintées d’une médiocrité digne de prestidigitateurs véreux, ils vous obstruent la vue pour ne pas vous  rendre compte que notre pays est sclérosé par l’autoritarisme et les antivaleurs. Ces mêmes lécheurs de bottes seront également les premiers à vous pousser vers l’abîme et ceci  afin que vous puissiez  perdre pied pour rejoindre l’exil où vous serez la risée de ces mêmes lécheurs de bottes. Ainsi, ils n’auront ni de compte à rendre ni de remords à se faire. Seulement que restera-t-il des SASSOU ?

Sassou Nguesso a annoncé  son référendum anti-constitutionnel, notre réponse  est le « Nettoyage républicain »

Congolais, Congolaises, n’ayant pas peur. Notre nombre est notre force pour lutter contre les abus de pouvoir de Sassou Nguesso.

La constitution de 2002 interdit à Denis Sassou Nguesso de se présenter en 2016 et ne lui concède aucun pouvoir pour changer de constitution. S’il choisit la méthode forte pour étouffer les velléités d’autonomie chez ses partisans, tout en multipliant les gestes d’intimidation envers ses opposants, notre réponse non violente sera le « nettoyage républicain ».

La trêve politique observée pendant les 11e jeux africains n’est que la conséquence de « la bouche qui est pleine ne parle pas ».

Les feux d’artifice du complexe sportif de Kintélé ne feront pas changer d’avis aux Congolais qui savent que la « nouvelle espérance » et le « chemin d’avenir », ces programmes de Sassou mis en avant ont lamentablement échoué. Ils n’ont pas été des bestsellers gouvernementaux. Ils sont même très prosaïques.

Vous venez de célébrer avec faste les 11e jeux africains. Mais l’histoire récente nous enseigne que lorsque les pseudos leaders se faisaient passer pour des grands bâtisseurs en construisant des édifices grandioses au détriment de la maitrise de l’ensemble de l’économie nationale, cela entraina,  dans la plupart des cas, la perdition de la société. Car les investissements spectaculaires engloutis n’étaient que des sillons qui se creusent progressivement et deviennent des fossés béants financiers. Sans compter que les premiers profiteurs ne sont ceux à qui les retombés devaient revenir.

Dans pas longtemps,  le peuple congolais s’interrogera combien ces jeux ont-ils couté et il sera trop tard pour penser à la politique prudente et d’investissement qu’il fallait prôner. Un programme dont la corruption a pris une place prépondérante se traduisant par l’émergence de fortunes insolentes et ostentatoires et toutes entre les mains de ses rejetons qui ont envahi toute la sphère économique congolaise.

Vendre de l’illusion pour demeurer au pouvoir, coûte que coûte et cela qu’importe que la terre de nos ancêtres le Congo perde sa verdure et devienne rouge-sang, jonchée des corps meurtris par la perforation des balles de ses chiens de chasse venus de Tsambitso et des mercenaires.

Sassou s’il risque à faire ce choix d’annoncer son referendum ou le changement de constitution sera simplement et ce sans équivoque  balayé par le vent parti de Dakar, avec le mouvement « Y’en a marre », ensuite relayé par le « Balai citoyen » au Burkina Faso qui s’entendra dans les faubourgs de Brazzaville avec « NETREP », contraction de « NETTOYAGE RÉPUBLICAIN ».

La démocratie demeure cette irrésistible aspiration universelle. Irrésistible car elle fait partie désormais de la culture populaire. Mais restons vigilants : « que l’élan démocratique du peuple congolais  soit brisé dans la violence, en toute impunité, et tous les aspirants au pouvoir sans limites, tous les tyrans d’un autre âge, se croiront tout autoriser ; bastonner leur peuple, arrêter les opposants, faire taire les journalistes, tripatouiller les constitutions. »

Le combat des démocrates congolais nous engage donc tous aujourd’hui à ne pas sonner le son de la bêtise humaine. C’est l’occasion de passer un message d’unité et de réconciliation véritable pour asseoir une paix durable au Congo-Brazzaville. Serions-nous fiers si demain le Congo présentait aux yeux du monde les images d’effondrement des édifices de la cohésion nationale dans un bain de sang que l’on peut éviter ?

Jean-Claude BERI

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