« Le combat de la diaspora n’est ni dans la dissimulation, la duplicité, la fausseté et la fourberie. Ils font des tintamarres sur les réseaux sociaux alors qu’ils ne sont que des illusionnistes dans le but de se faire coopter par des vautours qui sont devenus milliardaires ou millionnaires du jour au lendemain sans le moindre effort. »
Juste après la conférence nationale souveraine qui avait drainé un profond espoir dans la prise de conscience collective des congolais, certains initiateurs de cette conférence nationale dont beaucoup faisaient partie de la Diaspora de l’époque ont prôné le message du changement des pratiques politiques et de gouvernance. Un espoir de renouveau, du sursaut national, du bannissement du clan, de la culture démocratique et surtout de l’excellence et de la méritocratie. Elle (classe dite jeune) prétendait combattre l’imposture, le pillage, le mensonge, le détournement des mineures et l’incompétence comme mode de gouvernance. A cela s’ajoutait également l’attentisme primant l’autoritarisme, l’arbitraire, la médiocratie, l’affairisme illégal, la répression de la corruption et de tout détournement des deniers publics, la dépravation et le déni des droits humains, bref la prohibition des antivaleurs…
Adeptes des tintamarres sur les réseaux sociaux : « Tout ça…pour ça!»
L’on se souvient de tous de ces belles paroles mielleuses des jeunes orateurs venus tout droit de France ayant dans leurs sacs des formules savamment testées dans les officines à Châteaux Rouge (Paris), Place Bellecour ou Saxe Gambetta (Lyon), Place Victoire (Bordeaux)… Qui peut nous dire aujourd’hui si les conférenciers tels que : NDZOUMAGUELE, Jean NGOUABI, LEFOUOBA et beaucoup d’autres ont-ils été la hauteur de leurs promesses ?
De même, nous constatons aujourd’hui une agitation infantilisée des pseudos partis aux noms d’oiseaux imprononçables venir ternir l’image d’une certaine diaspora responsable et constante dans ses idées et son combat. Il aurait fallu ne point s’y intéressé et s’en foutre comme l’eau qui coule sur notre peau. Seulement, cette gangrène politique risque d’envenimer la jeunesse en manque du recul et d’information. Tétanisée et éblouie par des frasques incongrues tendant à manifester des opinions, des sentiments, des vertus, des qualités, des compétences que l’on n’a pas. Des groupuscules pour ne pas dire des militants virtuels qui hier s’évertuaient à défendre le peuple sur les réseaux sociaux (Facebook et autres forums) se révèlent aujourd’hui n’être que des partisans de la dissimulation, de duplicité, de fausseté, de fourberie… Y’aurait-il une chose en politique congolaise plus effrayante que la tromperie ?
Le combat de la diaspora ne peut-être continuellement traîner dans la boue par des personnes sans foi ni morale et la quête des prébendes. Benjamin Franklin dit: «Celui qui abandonne la liberté pour gagner la sécurité finira par perdre les deux».
Nous n’avons pas besoin de faiseurs de panique et de peur, mais des gens qui nous donnent du courage. Pas de pessimistes, mais des porteurs d’espoir, d’une nouvelle vision de la société congolaise, un projet politique novateur et innovant. Surtout pas d’agitateurs d’épouvantail et des marchands d’illusions sans lendemain.
Ils font des tintamarres sur les réseaux sociaux alors qu’ils ne sont que des illusionnistes dans le but de se faire coopter par des vautours qui sont devenus milliardaires ou millionnaires du jour au lendemain sans le moindre effort.
Ces jeunes issus de la diaspora créent des partis politiques éphémères, qui disparaîtront de l’univers politique congolais après le mois d’août 2016. Ces jeunes qui sont actuellement à la tête de ces partis éphémères ne pourront tenir tête à leurs donateurs «bienveillants» qui seront à la quête du repositionnement politique. Ce ne sont que des partis « marche-pieds » servant les destinés de leurs mentors.
Au Congo, c’est devenu un sport national, des associations ou partis politiques qui «font leur apparition à la veille des grands scrutins puis disparaissent aussitôt les résultats proclamés». Les candidatures annoncées aux prochaines élections de ces jeunes sont inattendues mais ne surprennent guère la classe politique. Les fondateurs de ces partis espèrent d’une part, «accéder à une certaine célébrité» et, d’autre part, «gagner de l’argent». Comme nous l’avons précédemment écrit, c’est que de la politique du « Tosa ô Liya ».
Et pourtant sur les réseaux sociaux, cette jeunesse ne cessait de marteler la mauvaise gestion des deniers publics, la corruption, le laxisme et les autres maux décriés au sein de la société congolaise.
Sur le terrain, à Brazzaville, elle accepte volontiers de baisser la culotte pour se faire financer et héberger par ceux-là mêmes qu’ils critiquaient hier tout en sachant que cet argent n’a pas été gagné proprement par ces donateurs illuminés. Quel crédit accordé a un futur homme politique qui doit son ascension en cautionnant ceux-là même qui réduisent le peuple à une pauvreté extrême.
Sans mettre les gants, nous pouvons dire : « Tout ça… pour ça ! ». Référence au film de Claude Lelouch mais surtout à cette « prostitution politique ».
Cette multiplication des partis ne fait «qu’embrouiller l’électeur congolais». Quelles sont donc les intentions réelles de ces nouveaux partis? Nous pouvons ironiser et montrer que leurs fondateurs continuent à conserver leurs « HLM » à l’étranger et restent donc éloignés de leur électorat. La création de ces partis mystérieux soulève donc de nombreuses questions. «Une chose est sûre, à peine entré sur scène, ces partis éphémères font déjà parler de d’eux». Mais pas toujours dans le bon sens.
Une jeunesse congolaise attirée par la transhumance politique
Ils sont jeunes mais s’illustrent par une prostitution politique. Nous en connaissons malheureusement ceux qui ont déjà adhérer à deux, trois voire quatre partis. Pour en finir de n’être que l’ombre d’eux-mêmes.
Ce libertinage politique que nous observons avec tristesse (…) aura permis de mettre au jour cette vieille politique qui fait toujours passer des intérêts personnels avant l’intérêt général. Autrement dit: » Tosa ô liya ».
Dans un Congo en souffrance, l’achat de conscience par de petites enveloppes (même si ce sont parfois de gros NGUIRIS) est tout simplement un geste anodin qui fait amuser la galerie. C’est la preuve que tout le processus de gouvernance actuelle est piégé par des pratiques peu orthodoxes et indignes de la démocratie. C’est pourquoi il faut s’arrêter un moment pour dénoncer ces pantins ou simplement des piques assiettes politiques qui se sont « nguirisés » par certains caciques du PCT, qui à tout égard, veulent s’assurer des lendemains politiques incertains.
Ils prétendent vouloir éveiller la conscience des Congolais ? Pourtant ils s’accommodent bien avec une culture qui a érigé l’illettrisme au sein de la jeunesse congolaise. Au point de se vanter de voir l’éducation congolaise se retrouver au bas de l’échelle avec un taux d’alphabétisation au bas fond des statistiques en Afrique ? D’autres, sans vergogne, osent parler au nom d’une Jeunesse Congolaise plombée par la prédominance de l’école privée perverse et très inégalitaire au détriment de l’école publique.
Comment prétendre parler à une jeunesse soumise depuis des décennies au chômage galopant, à la misère sociale et une éducation au rabais ? Comment vouloir aider un peuple à se prendre en main lorsque vous faites siennes les politiques qui affectionnent des hold-up électoraux, des viols systématiques de la démocratie, la corruption. Pire, ils veulent soumettre les Congolais aux velléités de modification constitutionnelle absurde dans le but de conservation égoïste du pouvoir…
Au regard de tout cela, il est temps de rappeler que les partis politiques qui érigent leurs idéologies en manipulant la jeunesse congolaise sur l’autel des manœuvres égoïstes ne peuvent honorer la diaspora. Il existe une diaspora solide, digne, droit dans ses bottes et surtout qui est constante. Troquer ses convictions contre de l’argent ou des biens matériels doit être considéré comme une aliénation pure et simple de sa liberté de conscience et de sa citoyenneté. Cette démarche est simplement celle de la perdition des valeurs morales, du gain facile, de l’immobilisme, de l’inconstance, de la régression bref de la perpétuation de la souffrance du peuple. La politique du balancement de la pendule, de la girouette, entre l’attente et la déception, toujours d’un extrême à l’autre est le credo des hommes et femmes de peu de convictions dont la politique n’est qu’un tremplin pour assouvir des destins éphémères et surtout hypothétiques.
Il est fort certain que le désenchantement sera ressenti comme un tsunami par certains de ces jeunes venus de la diaspora qui rêvent accéder à des plus hautes fonctions de l’État. D’autres n’ont aucune expérience professionnelle et veulent se servir de la politique comme une estrade. A leur chute, ceux qui leur offrent des nguiris aujourd’hui ne pourront même pas leur acheter des kleenex parce qu’ils ont rêvé aller plus vite que la musique.
Nous savons qu’au Congo, le pouvoir actuel tend à exacerber à outrance les gênes pathogènes de la société congolaise. A la place et lieu des institutions fortes, on a imposé aux congolais des hommes forts. De ce fait, cette jeunesse issue de la diaspora ignore grandement la sociologie des élections au Congo. C’est à parier que la descente aux enfers sera très dure pour eux à moins qu’ils continuent à se faire sodomiser par les politiques qui savent pratiquer cet exercice de la désolation et des pratiques répréhensibles.
Nous ne le dirons jamais assez. Nous voulons certes la paix qui est un idéal moral, mais faut-il faire la paix si la paix nous conduit à n’être plus que des prostitués politiques ? Ou bien devrions-nous, nous battre pour faire triompher une certaine idée de modernisme démocratique à la congolaise ? Ou simplement allons-nous nous embobiner dans une sorte de paix qui n’est que factuelle et précaire?
Pour ma part la réponse est claire et sans équivoque depuis 17 ans. Je le dis aux tenants du pouvoir, même si vous transformez ce pays en prison, même si vous envoyez la population entière au cimetière, vous serez vaincu. D’ailleurs, vous êtes déjà vaincu par votre paradoxe primaire et suicidaire. Vous êtes prisonniers de votre propre pouvoir qui ne se repose que sur du vent et le vagabondage. Vous n’arriverez jamais à corrompre les vrais combattants. Vous continuerez à soudoyer les seconds couteaux affamés. Même si vous arrivez à atteindre les anges, jamais vous ne toucherez JÉSUS.
« Qui veut du miel doit avoir le courage d’affronter les abeilles, et ce sont les trous creusés par les rats qui ont fait tombés le cheval. » Proverbe africain.
Jean-Claude BERI