« … il n’est pas question d’aller servir de décor à un monologue démagogique qui ne répond pas aux exigences et aux attentes des Congolais qui souhaitent de tout cœur, dans l’ensemble, tourner une page de leur histoire. Si ces conditions ne sont pas réunies, le peuple décidera du sort à réserver aux magouilleurs et autres illusionnistes politiques issus du OYOLAND. « On ne combat pas un déchet en le laissant se proliférer ». Il n’est plus à démontrer que le clan Sassou et son gouvernement sont des déchets politiques qui gangrènent notre société. Les laisser pollués d’avance notre société par des actes de corruption et de verrouillage au profit d’un clan n’est plus supportable. Le combat doit être mené sur tous les fronts. » JCB
La classe politique congolaise est plus que jamais à la croisée des chemins. La recherche de consensus autour des conditions nécessaires à la question du dialogue politique soulevée par l’opposition depuis quelques jours dans le pays divise d’avantage les acteurs impliqués. Au Congo, l’ensemble des partis et associations politiques de l’opposition ne cesse de réclamer auprès du président de la république, la convocation d’un dialogue politique inclusif devant réunir les partis de la majorité présidentielle (PCT et alliés), mais minoritaire dans l’opinion nationale, et l’opposition.
Les mois passent et l’eau a coulé sous les ponts, pourtant, nous assistons à une classe politique congolaise qui refait l’histoire à chaque confrontation. On s’inscrit dans un rapport au temps où l’on souhaite très vite que tout se passe tout de suite. Or, il a été démontré depuis la nuit des temps que sans préparation, ni cohésion, aucune organisation politique ne peut faire avancer ses idées et les faire accepter par le camp adverse. Beaucoup des opposants sont restés scotcher à une lecture archaïque, complètement décalée de notre combat. Il est acté par bons nombres de politiciens que la victoire est souvent liée à un bon dosage de rassemblement des énergies et surtout parler d’une seule voix.
Sur ce point, on peut le dire sans risque de se tromper que le PCT manie très bien la politique de la terre brûlée.
Ayant grossièrement tenté de museler l’opposition, par plus d’une fois lors des « pseudos dialogues verrouillés d’avance », le PCT se heurte aujourd’hui au mur infranchissable de notre loi fondamentale. Les tentatives de violation initiée par le PCT sont toutes balayées les unes des autres se rendant compte de l’inextricabilité de cette question juridique. Et comme à l’accoutumée, le PCT, comme un serpent qui se mue sans cesse, sort son petit lapin du chapeau ou une ruse nouvelle de l’usurier, la solution miracle en prônant un « DIALOGUE INCLUSIF ». Tout en maquillant cette idée de parures dorées en espérant la faire digérer comme une sangsue épineuse, par l’opposition dormante. En cas de désaccord, le président du PCT à bien dit, qu’il exigera un « Référendum » dont on connaît que le corps électoral actuel a été volontairement truqué. Le président du PCT, Denis Sassou Nguesso a déjà balisé le chemin qui est semé d’épines. En l’absence d’un rapport de force favorable à l’opposition, tout dialogue politique ne sera qu’une perte de temps voire une initiative mort-née.
Comme nous l’avons dit et redit depuis la magouille du dialogue d’Ewo et de Dolisie, tout dialogue convoqué par le PCT et sous sa direction est nul et serait désastreux. De ces dialogues conviés par le PCT, les questions de fond n’ont jamais été mises en application par le gouvernement de M. Sassou.
Les sorties tonitruantes de certains leaders du PCT, à savoir : le Prof Charles Zacharie BOWAO et du député OKOMBI SALISSA sont pour témoigner de la langue de vipère utilisée à répétition par les membres du PCT et surtout son président.
Nous ne voulons pas un dialogue qui ne servira qu’à sortir de l’argent du Trésor public pour financer des députés véreux et opposants sans conviction. Nous rejetons tout dialogue extirpé des questions essentielles qui minent la vie politique et de porter l’opération de vérité sur la place publique, notamment la gouvernance électorale. Il s’agit donc :
– Le recensement administratif spécial,
– La commission électorale véritablement indépendante et à composition paritaire,
– Le découpage électoral qui tient compte du poids démographique, (1)
– L’accès égalitaire des partis politiques et alliances de partis politiques aux médias du service public, notamment la télévision et la radio nationales,
– Le retrait du dialogue du projet de changement de la Constitution,
– Le caractère exécutoire des points d’accord du dialogue,
– Le Chef de l’Etat ou aucun autre membre du PCT ou alliés ne doivent pas présider les travaux.
Ces points doivent être inscrits à l’ordre du jour et clairement énoncés afin d’éviter toute autre ruse du pouvoir pour retarder la tenue des élections dans le pays et effectuer un passage en force.
Pour l’opposition, la vigilance est de rigueur car le ver est dans le fruit. Le PCT est dans une logique de faire échouer tous les points de ce dialogue. Le PCT souhaite mettre l’opposition dos au mur en réduisant ou en neutralisant ses marges de manœuvres pour que seul Denis Sassou Nguesso reste le maître de la situation jusqu’au mois d’août 2016. Conduisant le PCT à tomber dans son propre piège.
Toute autre question sur la gouvernance, l’exemplarité politique et l’éthique ou de modification de la loi fondamentale trouveront leur traitement après le départ de Mr SASSOU NGUESSO en 2016.
Le constat est fait depuis longtemps : l’opposition congolaise a triomphé dans la modernité. Mais ce triomphe risque de s’achever sur un échec : celui du collectif qui peine désormais à se rassembler, de parler d’une seule voix, de se projeter dans l’avenir.
Le morcellement des intérêts a fait éclater notre horizon d’attente. La naissance des groupuscules dits d’opposition de résistance attise le feu au lieu de le cerner pour mieux le circonscrire. Seuls les naïfs et les incrédules croient que l’on peut dialoguer avec le PCT dans sa formule et composante actuelles, grand fossoyeur des libertés humaines, muré dans leur seule certitude qu’il n’y a de vérité que la vérité enfermée dans l’idéologie marxiste clanique qu’il prône. Nous n’avons pas non plus pour vocation à être des éternels opposants manquant de discernement pour exiger le dialogue avec des gens qui font du monologue hermétique leur seule raison d’exister pour rester au pouvoir à vie.
C’est un faux dialogue ! Quelques cadres du PCT et autres se sont mis en tête de crier ci et là qu’ils veulent un dialogue avec l’opposition, c’est un piège dans lequel nous devons nous organiser pour les enfermer. Il faut retenir que tous les congolais sont pour le dialogue, un vrai dialogue de paix et d’unité. Cela passe par le réexamen des points cités ci-dessus.
Mais pas un diktat sous couvert de soumission. Nous avons depuis 15 ans réclamés ce dialogue, on nous a servi des plats indigestes à EWO et Dolisie. On nous a fait comprendre que Le Congo n’est pas en crise, les institutions fonctionnaient normalement, que le pays n’était pas en faillite… Pourquoi à un an de la fin du mandat présidentielle de Mr Sassou, devrions-nous accepter un dialogue qui nous a toujours été refusé? Si dialogue doit y avoir ça serait après le départ de Sassou Nguesso et de tout son système moribond mouillé jusqu’à la lie dans une perversité immorale et immonde. Les raisons de refuser ce dialogue sont aussi palpables que le sont les raisons qui nous animent pour rejeter un quelconque référendum. Le dialogue dont nous parlons nous, c’est le réexamen des points d’échauffement cités plus haut afin de permettre son traitement avant fin 2015 et passer aux élections en toute transparence en 2016.
L’opposition ne doit pas être imperméable ni sourds au dialogue. Au contraire, elle doit même l’appeler de tous ses vœux. « On ne fait la paix qu’avec ses adversaires». Seulement l’ensemble de l’opposition devrait d’abord se concerter pour synchroniser leur argumentaire pour faire du dialogue une porte de sortie bénéfique pour notre peuple. L’opposition a des droits mais pas de perspective de progrès. La crise nous paraît sans fin car le temps lui-même s’est absenté du monde commun. Comment donc refaire l’Histoire sans écorner les acquis individuels ?
Cette reconquête n’est pas vaine. Elle est le fil qui lie notre destin commun et républicain. Lorsque les dirigeants qui sont censés vous guider vers le développement social se transforment en un groupe de fossoyeurs d’avenir, il est légitime que le scepticisme gagne le peuple. C’est ce scepticisme qu’il faut combattre car il crispe notre désir de liberté, notre désir de nous mettre en mouvement selon nos valeurs. Il est temps de nous dépasser en nous mobilisant pour une cause digne et qui ne peut que nous rendre fier si chacun y mettait du sien.
Alors chers compatriotes congolais, combattons ensemble ce scepticisme qui crucifie notre démocratie et levons nous comme une seule personne pour dire non à la dictature d’un seul clan. Exigeons cette concertation démocratique qui donnera la primauté à la confrontation pacifique d’idées, des projets, de vision nouvelle pour le Congo, rétablira l’équilibre des choix des circonscriptions selon un vrai découpage régional.
Dénonçons avec fermeté l’extrémisme régional présenté comme projet politique qui n’est plus ou moins qu’une manipulation pour camoufler les difficultés d’une dictature aux abois. Au delà des diktats, des barrières devenues des barbelés érigées entre les congolais, qui ne sont à notre sens que les preuves que la peur change de camp, il est plus qu’urgent de se rassembler : opposition, l’ensemble des diasporas, associations civiles, tous derrière cette volonté du vrai changement pour le bien collectif de notre peuple. Avec une opposition crédible et responsable, la renaissance d’une vie politique congolaise moderne plus apaisée et tournée vers un développement équitable de toutes les régions peut se concevoir.
A la diaspora de prendre la mesure de cet appel et d’en faire le talisman du vrai changement. Pardonnons-nous, comme nous devons pardonner à nos aînés et construisons le changement ensemble.
Pour ma part, je reste constant et sincère pour proclamer une position que j’estime juste face au conflit politique congolais, alors que beaucoup d’entre nous se taisent et se terrent par peur des pressions énormes qui pourraient s’abattre sur eux. Seulement l’honneur et la valeur d’un homme ou d’une femme politique se mesurent à sa capacité à proclamer la position qu’elle estime juste malgré les pressions.
De même, il n’est pas question d’aller servir de décor à un monologue démagogique qui ne répond pas aux exigences et aux attentes des Congolais qui souhaitent de tout cœur, dans l’ensemble, tourner une page de leur histoire. Si ces conditions ne sont pas réunies, le peuple décidera du sort à réserver aux magouilleurs et autres illusionnistes politiques issus du OYOLAND. « On ne combat pas un déchet en le laissant se proliférer ». Il n’est plus à démontrer que le clan Sassou et son gouvernement sont des déchets politiques qui gangrènent notre société. Les laisser pollués d’avance notre société par des actes de corruption et de verrouillage au profit d’un clan n’est plus supportable. Le combat doit être mené sur tous les fronts.
Jean-Claude BERI
(1) – http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/721-lopposition-congolaise-entre-lechec-et-le-sursaut-.html