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Congo-Brazzaville : FMI, combien de divisions ?

Congo-Brazzaville : FMI, combien de divisions ?

Hector CAPTAGON

Ce Fonds Monétaire International de Madame Kristalina Georgieva ressemble de plus en plus, en pire, à celui de Dominique Strauss Kahn, Yaya Moussa et Antoinette A. Sayeh, aujourd’hui bombardée n°2 de l’institution internationale…

Alors que le FMI annonce le bouclage de la deuxième revue de l’accord de facilité élargie de crédit avec la République du Congo plusieurs interrogations demeurent pendantes : 

  1. Qu’en est t-il des décisions toujours en suspens de la première revue ?  
  2. Où sont passés les fonds provisionnés notamment pour le paiement des retraites et pensions ainsi que des secteurs critiques tels que l’éducation et la santé ? 

La croissance du PIB réel devrait atteindre 2,8 % en 2022 selon le FMI, qui souligne par ailleurs une hausse de l’inflation à 3,5 % à la fin de 2022, ce qui signifie que nous sommes dans une croissance réelle négative ! Etonnant que le FMI affirme dès lors que la « reprise économique se poursuit, malgré la détérioration de l’environnement international » ce qui est totalement faux. 

Quand on lit entre les lignes, le Congo n’est pas seulement à l’arrêt mais en plein recul économique. Le FMI le sait, le voit et le constate. Pourquoi persister à donner une seconde tranche de Facilité Elargie de Crédit (FEC) ? Sans doute à cause des collusions d’intérêts entre le FMI et les hauts personnages du Congo. C’est maintenant évident ! 

Pour preuve, le FMI dit dans le même communiqué : 

« Les performances dans le cadre de l’exécution du programme ont été mitigées. Trois des cinq critères de performance de fin juin n’ont pas été respectésEn particulier, le déficit primaire hors pétrole et le financement intérieur net ont largement dépassé leurs objectifsCela s’explique par l’introduction d’une subvention à la société nationale des pétroles du Congo (SNPC) pour l’importation de carburant – sans compensation des avances de dividendes au budget de la part de la SNPC, alors que les recettes d’exportation de pétrole brut de la société profitent des prix élevés du pétrole au niveau mondial. Le critère de référence structurel relatif au décret sur les règles en matière de conflits d’intérêts n’a pas été respecté en raison d’un retard de publication et de lacunes dans les normes de déclaration, qui sont activement traitées ». 

Curieusement, le Fonds Monétaire International au cours de ses multiples missions ne s’est jamais intéressé au bradage des intérêts de la République du Congo. Lors des renouvellements des permis venus en fin de contrat tels que Tchendo ll, Tchibouela II et Litanzi II (Ex-PNGF Sud) ils furent attribués une première fois à Total Congo E&P et Eni Congo E&P le 14 juillet 2015. Ces bénéficiaires y mirent  fin volontairement du fait d’une dénonciation auprès du Department Of Justice  (DoJ) à Washington et auprès de la SEC à New-York. Ces permis revinrent alors, le 1er janvier 2017, pour moins d’une bouchée de manioc aux partenaires de l’association (Perenco Congo, opérateur 40%, Hemla 20%, Kontinent 10% (Yaya Moussa), AOGC 10% et Petro Congo 5% au côté de la SNPC 15% titulaire des permis). La participation de l’ancien Représentant Résident du FMI, Yaya Moussa, grand promoteur du « contenu local » alors qu’il intervenait pour le Fonds, est intégré au système Nguesso au même titre qu’AOGC et Petro Congo, avec un cumul de 25%. L’on retrouve la même quote-part, (même taxation mafieuse pour les Nguesso), dans le renouvellement des permis KLL II le 18 avril 2020 attribuée aux seules AOGC et Petro Congo toujours au côté du très complaisant groupe des Bahamas, l’opérateur Perenco. Une participation de Kontinent avait été rejetée dans un souci de discrétion. La présence d’un ancien responsable du FMI dans une association d’exploitation faisait hurler Total et Eni ; curieusement pas le FMI !

La production sur les permis de l’Ex-PNGF Sud en octobre et en novembre dernier s’est élevée à 26.670 barils/jour. Ce mois de décembre 2022, les 30.000 barils/jour sont atteints (grâce à la mise en production de deux nouveaux puits sur de nouvelles découvertes et qui augmentent ainsi les réserves). La production de KLL II tourne autour de 26.000 barils/jour.

UN AMORTISSEMENT DE L’ACQUISITION EN UNE QUINZAINE DE JOURS DE PRODUCTION

Aujourd’hui, avec un baril de Brent autour de 80$, les bénéficiaires de ces permis Ex-PNGF Sud, qui comptaient déjà 345 millions de barils en réserve , selon Monsieur A. M véritable expert du secteur, au moment de la signature [et avec des installations de production en parfait état de marche] amortissent,  en une quinzaine de jours, le ridicule prix de vente accepté par la République du Congo ; sous les regards myopes ou la cécité du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale !

Les participations cumulées d’AOGC, de Petro Congo et de Kontinent Congo dans ces deux renouvellements de permis, Ex PNGF Sud et KLL II, atteignent 14 000 barils/jour. Au prix de 80$ le baril de Brent actuellement, cela assure à la Royal Family un revenu annuel  de 300 millions de dollars. Sans compter ce que rapporte la participation de Julienne Sassou Nguesso (selon Africa Intelligence) dans Hemla.

Les 100% des Ex PNGF Sud et KLL II rapportent ainsi, net de redevances, plus d’un milliard deux cents millions de dollars par an. Ils ont été cédés au total pour 75 millions de dollars. Le prix de cession aurait dû se situer, très raisonnablement, entre 2 et 3 milliards de dollars. Le potentiel de production est assuré pour les vingt prochaines années.

N’est-il pas grand temps d’exiger de la République du Congo et de la SNPC l’audit qu’elles refusent toujours ? Et l’audit pétrolier auxquels les opérateurs, depuis 1991, refusent de se soumettre… ! !

Le FMI cornaqué par Dominique Strauss Kahn n’aurait pas pu faire pire, dans ce Far-West de la plus mauvaise période, qu’est devenue la République du Congo. L’Afrique souffre de ses piètres dirigeants, mais plus encore de l’étonnante complicité qui leur est accordée par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

Hector CAPTAGON

Diffusé pour la première  le 11 décembre 2022, par www.congo-liberty.org

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