Existerait-il un pacte ou un agenda caché entre certaines familles régnantes du Congo-Brazzaville pour se maintenir à tout prix au pouvoir ? Quoi qu’il en soit, maintenant que le secret est éventré, le peuple vous observe.
La saillie malheureuse de ces dernières 24 heures montre à suffisance qu’il ne suffit pas de croire être sorti de la cuisse de Jupiter pour que cela soit vrai. La politique n’est pas un héritage ni un métier, mais un acte d’engagement personnel, un sacerdoce au service du peuple, des masses populaires. Mais, ces derniers temps, aussi bien au Congo qu’à travers le monde, l’on assiste à des dynasties familiales politiques qui veulent transmettre le pouvoir de père en fils ou fille, de mari à femme. Qu’à cela ne tienne, les frères et sœurs, les neveux ou nièces, petits-fils ou petites-filles, ne sont pas en reste. C’est navrant.
Tout ceci ressemble plus à une mafia qui vise à confisquer le pouvoir. L’exemple du Congo est de plus en plus flagrant. Entre le père qui se confond à la constitution congolaise et le fils qui s’arroge les prérogatives du gouvernement, la coupe est pleine dira-t-on. Pire encore, nommer sa fille responsable des investissements au Congo, celle qui n’a comme fait d’armes que d’avoir réussi avec brio la maternelle du fait de l’insouciance de l’enfance, finit par nous achever. Le gouvernement congolais devient un lieu intergénérationnel dirigé par un parrain, dont le ticket d’entrée dépend plus de son pedigree familial ou clanique que de la volonté de servir l’intérêt général, la nation.
Toute crise est avant tout une crise médiatique. L’opposition congolaise de laquelle je me réclame ne reconnaît pas Sassou comme Président de la république suite à son échec cuisant à l’élection présidentielle du 20 mars 2016. Les faits sont têtus. Alors comment peut-on demander à ce dernier de gracier nos leaders qu’il a contribué à mettre en prison ou exiler par le simple caprice du prince ?
C’EST UNE FAUTE POLITIQUE. Les congolais attendent de nous d’avoir une cohérence dans la pensée et dans l’action au niveau de notre démarche politique. Il est temps que le paradigme politique change au Congo. Le cartel politico-familial qui sévit au Congo depuis 32 ans doit laisser la place aux patriotes soucieux du bien-être du pays.
L’héritage politique ne s’assume pas que pour des raisons bassement familiales ou génétiques. Il ne vaut que lorsqu’il perpétue l’idéologie de son détenteur. L’on peut exister par soi-même et c’est ce qui est le plus difficile à faire car nos actes d’aujourd’hui conditionnent nos vies de demain. Nous serons dans l’arène politique parce que nous aurons quelque chose à proposer à nos concitoyens. La politique mémorielle a vécu. Un exemple en France, ceux qui se revendiquent des idéaux du Général de Gaulle ne sont pas spécifiquement de sa famille.
Notre rôle est de faire en sorte que les congolais sortent de cet état d’asservissement, d’avilissement, de dépendance vis-à-vis de ces familles tenues par des gourous qui nous prennent en otage pour leurs combines ou magouilles politiques. Nous n’acceptons plus d’être les dindons de la farce. Apprenons à réfléchir par nous-mêmes et nous saurons ce qui est mieux pour nous. Sans se départir du passé, soyons les acteurs de notre présent tout en se projetant dans l’avenir.
L’heure est grave, et pour tout citoyen congolais qui veut porter sa pierre à l’édifice c’est le moment de le faire. Libérons-nous de nos peurs et faisons briller nos lumières. Comme l’écrivait Marianne Williamson, « Notre plus grande peur n’est pas d’être insuffisants. Notre plus grande peur est d’être capable au-delà de toute mesure. C’est notre lumière et non notre obscurité qui nous effraye le plus… »
Au travail citoyen !
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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA