Le Parti congolais du Travail (PCT), tête de fil de la majorité au pouvoir au Congo Brazzaville, et certains de ses alliés affichent leur ambigüité dans la gestion de leurs alliances. Sans pourtant lui tourner le dos, ces partis alliés ont dit non à toute idée de changement de la constitution du 20 janvier 2002.
Il a été reproché au parti congolais du travail (PCT), son retard dans la prise de la direction du débat sur le changement de la constitution. C’est chose faite depuis le 31 décembre 2014. En effet, quelques partis politiques alliés du PCT ont attendu que celui-ci s’engage sur la voix du changement de la constitution pour lui tourner le dos. Ils ont dit non à leur allié, sans pour autant le quitter.
Le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), le Rassemblement pour la démocratie et le progrès social (RDPS), le Rassemblement citoyen (RC), voilà la liste sans doute non exhaustive des partis qui ont affiché leur ambiguïté dans leur alliance avec le PCT.
Tous ces partis avaient résolu au début de gouverner avec le PCT. Et, depuis ils sont ensemble. Il est certain que des reproches n’ont pas manqué dans le fonctionnement de leurs alliances avec le parti congolais du travail. Sauf que personne n’a stigmatisé, tambour battant d’éventuels manquements de ce parti dans la gestion des alliances.
Au fond, l’attitude des alliés du PCT, sans être totalement dénoué de fondement, s’inscrirait dans le cadre du populisme. Car, ces partis sont pour la plupart réduits à leur leader qui décide de tout, sans consulter ni la base, ni les instances dirigeantes.
Le MCDDI en donne un exemple patent. La brouille ayant conduit à la naissance de la DRD entre le Secrétaire général, Guy Brice Parfait Kolélas du MCDDI et le président de la DRD, Hellot Mampouya tirent ses origines, entre autre, de cette direction « personnalisée » du parti. La preuve s’il en faut une, c’est que la décision de tourner le dos au PCT est, jusqu’à ce jour, celle de Guy Brice Parfait Kolelas et non celle du parti, c’est-à- dire du bureau executif national.
Pourtant, une quelconque décision sur la gestion des accords que le parti a contractés avec d’autres forces politiques devait être considérée comme suffisamment importante pour ne pas être prise comme un détail.
D’ailleurs, grâce à l’accord que son secrétaire général dénonce, le MCDDI est le parti le mieux servi de tous les alliés du PCT : des membres au gouvernement, un groupe parlementaire, un poste de responsabilité au bureau de l’assemblée nationale, Maire d’arrondissement, sous préfet, etc.
Au nom des ses reproches formulés contre son allié (PCT), le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) lui, a choisi de suspendre l’alliance. Les deux partis se sont rencontrés il y a environ une semaine, sans que le RDD ne lève l’équivoque sur cette suspension.
Pour sa part, le mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST) peut vouloir s’afficher comme parti d’opposition, même s’il ne sera pas forcément compris dans son fief, parce que, Claudine Munari, la présidente de ce parti est membre du gouvernement. Son non au changement de la constitution tient plus à sa crainte de perdre la face dans la Bouenza qu’à un quelconque souci de démocratie.
Dès lors que l’UPADS croit donner l’espoir dans leur fief commun qu’elle reviendrait au pouvoir en 2016, si le changement n’a pas lieu, il devenait intenable pour le MUST d’emprunter une voie contraire à celle de l’UPADS.
En définitive, les partis alliés du PCT n’avaient jamais perdu leur autonomie. Et, en se désolidarisant de la décision sur le changement de la constitution, ils crédibilisent le constat selon lequel la démocratie se renforce et se dynamise au Congo. Il est nécessaire de l’enraciner davantage dans la pratique, à travers un nouveau cadre institutionnel.
Jonas Mvouanzi
Brazzaville – oeildafrique.com