Dans notre pays, le Congo-Brazzaville, une doctrine politique devenue légende, est de constater que tous ceux qui ont fait de la politique une profession n’avouent pas leurs erreurs, leurs ratages, leurs bides… Croient-ils que faire l’aveu de leurs erreurs les feraient descendre du piédestal.
Après l’élection présidentielle de mars 2016, certains leaders politiques sont toujours à la quête d’une crédibilité jamais retrouvée, pour le passé comme pour l’avenir. Disons-le tout net: ce n’est pas gagné !
Le récent tournant qu’a connu l’opposition congolaise dans le choix de positionnement entre convention de l’opposition élargie et convention de l’opposition limitée, l’ancien ministre du commerce et de l’approvisionnement, aujourd’hui Présidente du FROCAD, Claudine MUNARI semble naviguée dans le flot d’une naïveté qui commence à étonner plus d’un Congolais. Hormis ses prises de positions totalement en harmonie avec le souhait populaire du respect de la démocratie, elle semble céder le flanc à une vision qui risque de l’entraîner dans les méandres d’un complot savamment orchestré par ses « amis » actuels.
Le Congo est un pays qui vit avec ses codes et ses attaches politiques. A moins d’être totalement aveugle ou faire preuve d’une naïveté pour ne pas percevoir ce qui se trame.
L’arrestation de Jean-Marie MOKOKO a totalement chamboulé les calculs des uns et des autres. C’est même une aubaine pour les uns comme pour les autres. Sa libération encore en attente, nous dirons devenant hypothétique au regard du mutisme atteint par l’oligarchie au pouvoir , relance la bataille de la succession de SASSOU comme on était avant les formations du FROCAD-IDC. C’est-à-dire, nous sommes revenus à ce que nous détestions de pire : le rassemblent non par un idéal commun, la restauration de la démocratie, mais par affinité idéologique (pour ne pas dire des regroupements par tendances socio-culturelles).
Les bêtes politiques sortis de l’arène sont entrés en chasse et imposent de nouvelles grilles de lecture qui reflètent un logiciel formaté par leurs soins pour ne correspondre qu’à leurs désirs. Ça fait moderne de donner en spectacle l’apparence théâtrale et maquillée d’authenticité du parler vrai…
Ainsi, depuis quelques semaines, l’occupation de terrain par Guy Brice Parfait KOLELAS a ravivé les ambitions des uns et des autres. Lui laisser le champ libre équivaudrait à lui octroyer le monopole de la lutte et surtout une énorme avance dans l’assisse de sa popularité au sein des militants sans distinction. Il faut pourrir la situation pour donner le temps soit à la sortie de MOKOKO et, certainement à la réorganisation de ses troupes, mais surtout pour la survie politique des partis : P.S.D.C de Clément MIERASSA, CADD d’OKOMBI SALISSA, P.S.V.R de Michel MAMPOUYA et autres. Ceci pour donner du poids à la participation de chaque structure au futur dialogue en vue. La bataille pour l’alternance et pour le changement, pour beaucoup, est depuis fort longtemps passé au stade secondaire. Il faut tout faire pour ralentir KOLELAS et si possible le casser politiquement devient un exercice qu’affectionne certaines officines de l’opposition.
Ignorent-ils qu’ils sont tous dans le même bateau ? Guy Brice Parfait KOLELAS se bat depuis des mois à obtenir le récépissé de la création de son parti « YOUKI ». Il subit les affres administratives du ministère de l’intérieur sous les ordres du suppôt de Mr SASSOU en l’occurrence MBOULOU. Pire, il est minutieusement orchestré en coulisse la mort politique de KOLELAS par les officines du PCT. D’où la recrudescence des plaintes contre KOLELAS, pour utilisation des sceaux et logo du MCDDI (pendant la compagne, refus d’utiliser la CODEHA comme parti politique dont les membres se sont autres que KINFOUSSIA et certains responsables de l’actuel MCDDI), instrumentalisation de LANDRY KOLELAS pour réactiver les plaintes contre son frère Guy Brice Parfait KOLELAS. Contrairement à ce qui se dit un peu partout de Guy Brice Parfait KOLELAS, le clan PCT a décidé de tout faire pour retarder la création officielle de son parti « YOUKI » avec des documents officiels délivrés par le ministère de l’intérieur. MOKOKO serait dans le même cas, tant que SASSOU serait président, il n’y aura jamais de parti MOKOKO. Qui tire les ficelles ?
Cet état de fait est accentué par l’IDC par ses « agissements contre-nature ». Ce dernier par le biais de son actuel Président pose des actes qui renforcent le pouvoir illégitime de Brazzaville. Cela ne vous paraît pas surprenant que la décision entérinée de « l’exclusion » de Guy Parfait KOLELAS tombe au même moment que la relance des plaintes par ses détracteurs. Cela nous vous parait pas surprenant que cette information soit délivrée sur la chaîne de télévision du pouvoir à une heure de grande écoute. Une chaîne qui a toujours manifesté un dégoût prononcé pour les affaires « dites de l’opposition ».
Sans pour autant vouloir verser dans la politique politicienne, serait-il un hasard, cette ressemblance de méthodes avec celles utilisées par le PCT ? Nous nous posons la question à qui obéit l’IDC ? Est-ce que c’est à un BOWAO qui aujourd’hui est tombé dans un mutisme surprenant. A défaut de condamner l’acte, il l’a appuyé par sa présence sur le plateau. Devrions-nous encore faire confiance à BOWAO qui jouerait à un équilibrisme inquiétant ?
Soutenant les plateformes FROCAD-IDC-J3M en même temps, confortant Guy Brice Parfait KOLELAS dans son « statut de chef de l’opposition ». Au-dessus de sa tête aujourd’hui subsiste, une toile sombre et de petites lumières, parce qu’il a promis de « rallumer les étoiles ». Sous ses pieds, une estrade rouge parce qu’on est tout de même dans un combat pour la restauration de la démocratie. Ignore-t-il que l’opposition est diverse, elle ne doit pas être adverse. l’IDC a clairement pris position pour suivre les directives d’OBA BLANCHARD dont il ne fait aucun doute de la où cela nous amènera.
Qu’en est-il de la position de la Présidente du FRODCAD ?
D’aucuns disent que Claudine MUNARI est dans une position délicate, il semblerait qu’elle refuserait de trancher. Elle rejetterait l’idée d’être prise dans un marchandage. Ce n’est pas parce qu’ils retiennent deux ou trois amendements que cela conditionnerait notre combat. Elle refuserait de mettre les deux pieds dans cette polémique pour ne jamais insulter l’avenir. Elle est consciente d’où qu’elle vienne et ce qu’elle a déjà fait pour la république , la moindre erreur lui sera impardonnable à jamais.
Depuis l’avènement de la jeune démocratie au Congo, elle a été dans tous les coups. Elle est de celle qui connaît mieux que quiconque, le fonctionnement du pouvoir, même dans les moindres détails au Congo. Le fait d’avoir bien connaissance du système politique du clan Sassou auquel elle à affaire, est en soi une béquille qui devrait lui permettre d’avancer sans trébucher. Une sorte d’arme qui devrait lui permettre de se prémunir contre tout danger.
Tout prête à croire que par sa manière de juger la situation congolaise au-delà de ses prises de positions encourageantes serait frappée par une forme de naïveté politique. Certains y voient même une capitulation à une certaine autorité qui pourtant ne détiendrait pas la science infuse.
Pour les mêmes raisons qui ont valu l’exclusion de Marie Paul MPOUELE, TSATY MABIALA et aujourd’hui de Guy Brice KOLELAS, le maintien d’OBA BLANCHARD devrait l’amener à se poser de bonnes questions.
C’est vrai, nous doutons fort de cette authenticité de clarification au sein de l’opposition et de ce parler vrai. Et pas qu’un peu… D’abord, parce que les hommes politiques à Brazzaville, et tous, ont en tête, profondément incrustée, que « la naïveté ce n’est pas une excuse, c’est une faute »…
Il n’est pas trop tard de se corriger et faire l’aveu de ses erreurs en politique n’est pas en soi le signe d’une incompétence ou d’une faiblesse, voire d’une traîtrise.
Pour ne pas se livrer à des péchés véniels devenus mortels au Congo-Brazzaville, nous avions écrit sur Claudine Munari en juin 2016 que : « Vous avez fait preuve dans un présent récent de vos capacités à prôner l’apaisement, le rassemblement et l’unité de toutes les entités de l’opposition. Nous vous exhortons à perdurer dans cet élan. Telle une mère poule hyper protectrice, anxieuse et inquiète pour le peuple congolais. » (1) Il serait temps de nous prouver qu’on ne s’est pas trompé de plus sur vous.
Nous nous interrogeons aujourd’hui à qui profite la division de l’opposition, au peuple ou à ceux qui manipule le peuple en coulisse ?
Jean-Claude BERI