Quelles que soient les conséquences des mouvements démocratiques congolais consacrés à la restauration démocratique mis à mal par les velléités de changement constitutionnel , une chose au moins s’impose avec acuité et c’est devenue claire même pour ceux qui voulaient s’obstruer la vue : Le déni de démocratie, l’hégémonie des intérêts financiers, l’accroissement des pouvoirs oligarchiques claniques, mais surtout la prise du pouvoir d’une frange des soldatesques qui font aujourd’hui la loi au Congo-Brazzaville.
Depuis des décennies, il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence mois après mois, jour après jour, que la démocratie des soldatesques d’OYO a pris de l’ampleur et surtout a infecté toute la sphère socio-politique du Congo-Brazzaville. Jamais l’inégalité, l’exclusion, les crises politiques n’ont été si violentes depuis le coup d’état de Mr SASSOU NGUESSO. Difficultés à se loger, coupures d’électricité ou tout simplement, si l’on peut dire, à se nourrir, jamais autant d’hommes, de femmes, d’enfants, en chiffre absolu, n’ont été affamés, mal-logés depuis 17 ans. Maintenant, c’est la chasse aux opposants non-conciliant qui est lancée sans demi-mesure. Certains sont inquiétés jour et nuit et doivent changer de résidence pour dormir chaque jour. D’autres sont simplement arrêtés avec des motifs montés de toutes pièces. Juste avant son décollage pour la COP 21 , les soldatesques a la solde du pouvoir répressifs de Sassou ont intensifiés la surveillance des leaders de opposants notamment trois d’entre eux : Parfait KOLELAS, OKOMBI-SALISSA et TSATY MABIALA dont on se prépare à les priver de leur députation pour des raisons fallacieuses ….. Pourquoi briguer un troisième mandat si face à cette évidence massive, faite d’innombrables souffrances singulières causées justement par ce despotisme clanique en vogue ?
On reste sidéré, en effet, devant le traitement réservé à la question de démocratie au Congo-Brazzaville ces derniers mois jours. L’exclusion de citoyens congolais, hors de toute participation à la vie et aux débats politiques de leur pays, annonce un musellement de la parole au Congo. Mais c’est surtout l’accaparement des pouvoirs par l’oligarchie militaro-clanique qui fausse la représentativité, comme on peut l’observer par des mécanismes socio-économiques qui cristallisent les tensions. Ceux-ci s’exercent de plus en plus dans un espace dominé par l’armée, les administrateurs claniques et les appareils médiatiques sous tutelles. La police et l’armée contrôlent tout, jusqu’à dans les moindres activités des pauvres citoyens n’ayant aucun rapport avec l’activité politique.
L’on est amené à se poser la question comment contrer un pouvoir croissant, de plus en plus illimité et opaque, de ces prédateurs claniques assoiffés de sang et du pouvoir que sont les juges nommés pour servir les intérêts bien désignés et surtout égoïstes , les militaires pour défendre un pouvoir qui les sacralisent notamment les 80% des officiers militaires des FAC composant la cellule ethnique proche du pouvoir, les enfants du clan qui excellent dans la médiocratie et qui pillent en humiliant le peuple au point que l’on ne peut plus les dissocier des délibérations et des décisions de représentants normalement élus – représentants élus dont on ne sait plus s’ils leur ont abandonné leur autorité, se dissimulent derrière une autorité « savante », ou se voient véritablement soustraire tout élément de décision . On reste ébahi que l’humeur antidémocratique, les pulsions autoritaires d’un esprit digne des pires heures de l’ère primitive. C’est cette république là que l’on veut nous imposer par le palais de l’Elysée.
Ces soldats qui se meuvent dans un environnement ou tout leur aient permis : le droit de tuer, le droit d’épouvanter le peuple, le droit d’arrêter, le droit de torturer….. L’argument avancé par certains officiers de l’armée congolaise qui consiste à soutenir que les « vrais militaires » n’ont pas participé aux assassinats odieux de valeureux compatriotes, dont on attend toujours que justice leur soit rendue, du 20, 21, 22 Octobre 2015 n’est pas à notre sens recevable. L’armée n’est-elle pas au service du peuple ? Pourquoi cette inertie complice ? C’est donc toute la réputation des FAC qui est en jeu, quelques éléments aient ou pas participé, peu importe. Le ridicule des FAC dans toute l’Afrique n’est plus à démontrer. C’est une armée de « soldatesque » ou de « milice » « droguée » au virus des marabouts d’Oyo et montées pour mettre sur pieds la république des soldatesques dont la mission première consiste à préserver l’hégémonie du Clan. Que cela se fasse dans la brutalité ou des meurtres commandés par Denis Sassou Nguesso et son clan d’Oyo peu importe, pourvu que le pouvoir demeure entre les mains des militaires devenues de politiciens en tenues. Voilà là où nous amènent ces militaires déguisés en politiciens qui se font appelés 12 APÔTRES pour les exécutions et les arrestations sauvages et surtout nocturnes et LA GARDE RÉPUBLICAINE composées des jeunes recrues du fief proches d’Oyo et des Rwandais, ex Forces armées zaïroises, des Burundais pour les tueries en masses
L’avènement de la république des soldatesques est non seulement indigne d’une nation démocratique mais nuit gravement à l’action politique des civils. Il faut une armée véritablement républicaine pour aspirer à une démocratie saine. La normalisation de la relation entre l’armée et la démocratie est une condition essentielle pour l’avènement de la démocratie et l’État de droit au Congo.
L’appel de l’unité de l’opposition plus que crucial
Si les magouilles honteusement montées sont de bonnes guerres dans ce jeu politique dans lequel l’oligarchie au pouvoir règne en maître absolue, l’opposition congolaise, par contre pèche par son discours peu convaincant, inconstant et parfois aux antipodes de la cohésion nationale.
Depuis l’occasion ratée du 27 septembre dernier, chaque jour que dieu fait, des faits néfastes illustrent l’incapacité des postulants au fauteuil présidentiel à s’accorder sur le minimum pour persuader l’ensemble des congolais qu’ils sont capables de tenir les rênes du pouvoir quand sonnera inéluctablement le vent du changement à la tête de l’Etat. Pour cela ils doivent donner la preuve qu’ils sont dignes de la confiance qu’ils mériteraient du peuple. Car beaucoup de brebis galeuses sont encore tassées, et surtout qui sont encore fascinés des sacs pleins de billets de f CFA, dans la bergerie.
A chaque occasion, les pseudos opposants ont démontrés qu’ils n’étaient pas encore prêts. Ils ont raté pleins d’occasions de démentir ceux qui pensent qu’ils sont incapables de saisir leur chance pour se crédibiliser. On à l’impression qu’ils s’organisent à décourager un tant soit peu, leurs compatriotes las de la chose politique discriminatoire, vorace et sanguinaire qui leur mène en rond et alourdit leur fardeau le Clan sassou.
Au lieu d’être là « être là avec sa bouche pleine de dents » essayant d’apprivoiser un vieux singe à se disputer entrevous ne fait que vous infantiliser croyant avoir touché l’éléphant au cœur. Au lieu de proposer une alternative qui entraînerait une adhésion unanime à votre leur cause, ils se bornent à des querelles inutiles qui finissent par les ridiculiser. Ils mentent comme des arracheurs de dents. Quel est le malade qui, s’asseyant dans le fauteuil du dentiste, s’attendrait sincèrement à ne pas avoir mal ? Il attendrait de l’arracheur un mensonge sur lequel il n’était pas dupe un seul instant : Voterez-vous pour un homme politique qui critiquerait le parti dont il reste un membre éminent le jour et en même temps opposant ? Voterez-vous pour un homme politique qui critiquerait le pouvoir le jour et la nuit accroit auprès de ce dernier pour obtenir des financements pour des soins ou pour le mariage de sa fille ?
Reconnaissons-le que le régime dictatorial de sassou n’est pas le meilleur plat que nous aurions souhaité déguster pour notre pays. Il se trouve que les opposants congolais affichent un comportement qui n’inspire pas non plus confiance. D’un côté comme de l’autre, la classe politique actuelle s’est fourvoyée et personne n’a confiance en elle. Faites autrement la politique pendant que vous avez encore un minimum de crédit auprès du peuple.
FROCAD-IDC arrêtez l’hémorragie qui affaiblisse de plus les congolais en poussant les congolais à faire choix entre la peste et le choléra. A défaut de trouver mieux, on préfère l’ancien pour éviter le nouveau incohérent et tâtonnant.
Les mouvements politiques sociaux que vous initierez à l’avenir doivent s’inscrire dans un élan décisionnel stratégiquement responsable et non perçus comme randonnées saugrenues d’un groupuscule en perte de vitesse.
Il serait temps de prioriser votre action et non de vous battre comme des hyènes au contact du sang. Une cacophonie amère aux relents de déchirements impitoyables. Le pouvoir semble s’être résolu qu’il a d’ores et déjà perdu le combat de la rue. Le rejet de ce pouvoir finissant et surtout haineux est ancrés dans les cœurs de chaque citoyen congolais qui aspire au changement. Mais l’opposition semble lui donner une seconde chance en agissant avec une certaine forme de morbidité frisant l’indécision et l’impréparation.
Sachez le peuple à trop versé de son sang pour que son combat soit biaisé ou tronqué par des calculs de faussetés des « politiciens caméléons ». Les soldatesques vaincront peut-être cette frange d’opposants du ventre mais certainement pas les opposants de cœur car ils seront soutenus par le peuple entier quelle que soit la durée du combat.
Par :Jean-Claude BERI
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