Congo-Brazzaville : Le gouvernement et l’Assemblée Nationale blanc bonnet, bonnet blanc.

« Notre immobilisme face à ce système corrupteur a généré les fausses alternances qui se sont succédées et qui n’ont fait qu’aggraver le taux de chômage, creuser la dette publique, bafoué les institutions mais surtout scindé le Congo en deux : Le Congo des riches et le Congo des pauvres. Notre impuissance à gérer les affaires publiques tient avant tout à notre incapacité à concevoir la chose publique comme un bien d’intérêt général » JCB

Sassou vole, pille, distribue a tout va, gaspille l’argent du peuple congolais, ce refrain devient le Congo assommant si l’on ne s’attaque guère aux problèmes profonds de notre société. Lorsqu’il annonce triomphalement que  »  la consommation auprès des ménages réalisées en 2005 et 2011 et qui relèvent un faible taux de chômage au Congo de 19,4% à 6,9%. La pauvreté, appréciée à l’aune de la détention monétaire, a reculé, en passant de 50,7% de la population, en 2005, à 46,5%, en 2011» l’assemblée ne saisi point l’occasion pour lui tordre le cou en lui rétorquant  qu’est-ce qui a été redistribué aux Congolais a part cet étalage de mensonge?

Simplement parce que chaque ministre, chaque député, chaque sénateur n’accepte de signer un marché que si un pourcentage conséquent tombe dans sa poche.  La Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude vient une nouvelle fois de faire le constat alarmant,  mais pas surprenant du tout, que sur « 311 chantiers de l’Etat engagés (dans le cadre de la municipalisation accélérée) entre 2004 et 2010,  188 ont été abandonnés ou inexistants, 90 achevés et 33 en cours de réalisation ». Mais ce qu’on ne nous dit pas c’est que  sur ces chantiers délaissées nombreux ne sont que des faux chantiers aux mains de faux opérateurs et entrepreneurs. Ils sont connus de tous. Ce sont les membres du Clan, les femmes,  les enfants de ministres, des députés, des prête-noms servant la cause de la corruption institutionnalisée. Ces effets d’annonce dépourvu de sanction, ni de condamnation ne sont que du pur divertissement politique.

Une assemblée Nationale aux abonnés absents

Quelle est donc cette « Entreprise » qui paie ses cadres plus de 3 millions de fr cfa  par mois pour les observer dormir, pour constater leur Absentéisme et désinvolture? Existerait-t-il une « Entreprise privée » qui pourrait fonctionner de cette manière ? Il faut le reconnaître que Oui car le Congo de Sassou l’a inventé et  nous l’avons identifié : l’Assemblée Nationale Congolaise.

L’impopularité de ce pouvoir a atteint des records et que la contestation silencieuse du peuple risque de se transformer en une colère populaire incontrôlable se répandant a travers tout le pays. Pourtant chaque politique sur le terrain continue sagement à ne pas  assumer sa part de responsabilité dans le drame de l’effondrement de notre économie et de notre société.  C’est à se demander quel est donc ce pays qui, en pleine crise économique, avec un taux de chômage qui explose, une délinquance qui affole et une fonction publique pléthorique clanisée qui s’étouffe la société au lieu de la réguler, peut fonctionner ainsi ? Ce n’est pas difficile de répondre,  c’est le Congo de sassou  et vous pouvez mesurer par vous-même  l’implication de nos élus à résoudre les problèmes des citoyens.

Quels sont les candidats qui lors de leurs campagnes vous ont informé de leur absentéisme à venir tant physique qu’intellectuel ? Tous n’ont fait que des promesses de se battre pour vous, et on voit leur engagement au combat contre la maladie qui sclérose le Congo. Une assemble nationale nous dit-on de rupture et de changement mais qui fonctionne sans contrôle de sa trésorerie et de l’utilisation des crédits inscrits  son budget 2013,  et ce en totale contradiction avec les règles dictes par son règlement intérieur et les règles minimales de transparence dans la gestion des deniers publics, conformément aux dispositions de la loi. Une assemblée assujettie à la volonté d’un Président de la république qui navigue dans les eaux troubles privilégiant les intérêts égoïstes contre à la nation.  Ce n’est certainement pas son Président Justin KOUMBA aphone et tétanisé par sassou qui nous démentira.

La situation financière du Congo  est telle que l’on se tourne ( en cachette et la queue entre les jambes)   vers les bailleurs chinois, nous dit-on en hauts lieux, désespérément pour chercher des fonds … Comment cette situation est-il logique qu’en même temps le Congo soit devant le feu des projecteurs des pays préteurs des sommes colossales envers d’autres pays aux infrastructures bien meilleures aux nôtres ? La question mériterait bien d’être posé a Monsieur Maurice MAVOUNGOU, le président de la commission économies et finances de l’assemblée.

Toujours est-il que le citoyen soit en  droit de se demander pour quoi l’on a octroyé a ces deux chambres parlementaires (Assemblée et Sénat)  la bagatelle sommes de fonctionnement de 44 milliards 110 millions ? De même il s’interroge quel service national ces deux chambres parlementaires rendent à la nation?

De même, nous l’avons assez dit,  que nous avons une réalité disproportionnée de députés au nombre d’habitants, mais rien n’y fait, on se protège entre copains.  Un exemple des dépenses jugées aujourd’hui inutile  de ces petits arrangements entre amis :

Les indemnités mensuelles brutes sont les suivantes :

·        Indemnité de base : 2.626.75 f cfa

·        Indemnité de résidence ; 180.000 f cfa

·        Indemnité de fonction: 875.000 f cfa

Soit un mensuel d’environ 3.681.750 f cfa par député. A cela on ajoute, le train gratuit en 1ère classe, des vols en avion de Brazza à l’intérieur du pays , des billets gratuits par eccair  de brazza à Paris pour aller voir les copains et les maitresses, 1 bureau, de l’informatique, téléphone, télécopieur, de frais pour le secrétariat et pour les collaborateurs et l’on arrive vite fait à une enveloppe mensuelle de prés de 9.000.000 /mois et plus de 108 000 000 f cfa par an et par député! . Ca c’est ce qui est officiel mais connaissant le talent de perversité et de voracité de finance des ministres, députés et sénateurs.

Les congolais s’interrogent comment  que ces derniers soient incapables d’élever une seule voix pour exiger des explications face à aux dérives économico institutionnelles actuelles alors qu’ils sont gracieusement nourris aux frais des contribuables ?

Le Congo,   avec ses 4  millions d’habitants sont représentés par 136 députés qui nous parlent a longueur de journée dans des salons feutrés de morale et de bonne gouvernance !! Qu’ils expliquent aux congolais comment pour certains d’entre sont-ils  devenues propriétaires de 7 villas qui coûtent chacune 80 ou 100 millions,  des 4×4 flambant neufs à 19 millions l’unité, ont-ils des comptes affolant et dépassant l’entendement du congolais moyen, alors qu’ils devraient-être au service du peuple ou l’accompagner a la résolution de la crise ?

L’on peut comprendre pourquoi beaucoup ne cessent d’en appeler aujourd’hui  à la dissolution de ces institutions «  gouffre a sou et corrupteur » car leur légitimités auprès des congolais et auprès de la communauté internationale est mis sérieusement en doute devant leurs errances et la non réaction face à l’incursion de l’armée Angolaise et les dérives financiers du gouvernement. C’est à se demander si le Congo est gouverné avec des institutions dignes ?

Congo-Brazzaville,  une loi Marshall anti-corruption s ‘impose

Qui peut encore douter que la mafia sassouiste a atteint toute la sphère sociétale congolaise. On est enclin a réclamé haut et fort la «  modification constitutionnelle » a plus d’avance et de privilège mais sont tous aux abonnés absents dès qu’il s’agit de se mouiller pour les causes d’intérêts généraux.

Si nous voulons vaincre cette dictature, nous devons combattre également ce parlement fantoche car cette dernière donne son blanc seing au pouvoir dictatorial de sassou. Il ne s’agit pas seulement de se battre pour  récupérer les milliers de milliards de f CFA détournés par une dictature kleptocrate mais aussi de combattre un cancer à la source du non accroissement de l’économie et de la société congolaise.  Pourtant, le système craque sur toutes les coutures, les témoignages affluent sur la manière dont le clan sassou  et ses nombreux affidés ont mis le pays en couperet  depuis une trentaine  années d’exercice du pouvoir politique.

Il est clair que le système sassou est malade et noie le peuple dans une corruption incurable. Les symptômes sont hélas tous identifiés : corruption à outrance, résistance à la décision contradictoire, renforcement de la confiance envers les siens non a l’Etat, financement de tout et rien tant que cela contribue à  entraîner les foules pour soutenir le système, la mafia gangrène tous les échelons de la société.  C’est le cas des églises de réveil, la nomination des bras cassé à des postes importants, la sélection des jeunes à envoyer en formation sous des critères tribales…  A n’en pas douter, ce système envenime toute la société congolaise.

Il enfume le peuple avec des déclarations qui ne valent rien sur le terrain, comme c’est le cas lors de son dernier conseils des ministres du 13 novembre 2013  « En effet, la souveraineté ne se décrète pas simplement, elle s’éprouve au quotidien. Aussi, dans un système international devenu mouvant, les Etats qui veulent donner un sens à leur souveraineté ont besoin de rendre alertes et opérationnelles leurs forces de défense et de sécurité. Pour cela, il faut une volonté politique mariée avec un investissement constant et conséquent de l’Etat. Et le Gouvernement congolais, à travers cette loi, en fait ici, une nouvelle fois la preuve. »

Ou était l’armée congolaise lorsque les angolais ont violé nos frontières ?

Il faut arriver à conscientiser la jeunesse congolaise que l’homme politique congolais actuel qui l’épate avec de l’argent n’est qu’un corrupteur zélé  qui contribue à sa misère. Tant qu’on n’aura pas instauré au Congo-Brazzaville une loi Marshall anti-corruption consistant à réclamer aux politiques et toutes personnes soupçonnées de  détournement  d’en apporter la preuve de son enrichissement non illicite. A défaut de celle-ci une loi  sanctionnant sévèrement les coupables s’imposerait. Peut-être que cela n’éradique ferait réfléchir  par deux fois les congolais ayant perdu le sens des valeurs  de piocher dans les caisses de l’état. Pleins de pays ont positivement tenté l’expérience et leur pays en est ressorti nanti des vertus du respect de la chose publique.

Notre immobilisme face à ce système corrupteur a généré les fausses alternances qui se sont succedées et qui n’ont fait qu’aggraver le taux de chômage, creuser la dette publique, bafoué les institutions mais surtout scindé le Congo en deux : Le Congo des riches et le Congo des pauvres. Notre impuissance à gérer les affaires publiques tient avant tout à notre incapacité à concevoir la chose publique comme un bien d’intérêt général. La gravité de l’état de corruption qu’atteint dans notre pays  est telle que seule une médication radicale peut le sauver: guérir le mal par le mal. La condamnation à mort de toute personne jugée coupable n’est peut-être pas au gout de tout le monde. Mais cela réveillerait les consciences  dans cette société en perpétuelle perte de valeur.

Jean-Claude BERI Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.