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Congo-Brazzaville : Madame Arlette Soudan-Nonault récidive. 

Congo-Brazzaville : Madame Arlette Soudan-Nonault récidive. 

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Par   Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA 

 

« La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi » écrivait Albert Camus.  

Chevillé au corps, le Congo-Brazzaville traine son boulet de sommet en sommet et ça devient une catastrophe nationale.  Alors que le Congo-Brazzaville est englué dans une crise existentielle sans précédent avec un peuple qui peine à joindre les deux bouts, monsieur Denis Sassou Nguesso et sa clique prennent du plaisir à s’afficher de sommet en sommet avec des résultats nuls pour le peuple congolais. Le célèbre steward congolais a repris du service.  

Après avoir crié famine à la COP 27 à Charm el-Cheick en Egypte en novembre 2022, l’emprunteuse se trouva fort dépourvu. Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau, ni un sommet confié par la communauté internationale à organiser pour la gloire de son mentor.  

Puis vint la nouvelle. Vexé de n’avoir pas été choisi par la communauté internationale, la charité bien ordonnée commençant par soi-même, le Congo-Brazzaville va organiser son propre sommet pour la gloire de monsieur Denis Sassou Nguesso en dilapidant l’argent du peuple congolais qui trime au quotidien devant la dureté et la cherté de la vie dans sa prison à ciel ouvert.   

Le 1er mars 2023, en marge du One Forest Summit au Gabon, madame Arlette Soudan-Nonault, ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, a annoncé l’organisation d’un sommet des chefs d’États et de gouvernements des pays abritant trois bassins forestiers tropicaux les plus importants du monde, à savoir, l’Amazonie, le Mekong-Bornéo et le Congo, qui se tiendra du 30 mai au 3 juin 2023. Ces trois bassins représentent à eux seuls 80% de la biodiversité mondiale !  

Le Bassin du Congo est le plus grand puits de réserve de carbone au monde. Il s’étend sur six (6) pays à savoir la République démocratique du Congo (60% des réserves), le Congo-Brazzaville (8%), le Gabon (8%), le Cameroun (8%), la Centrafrique (8%) et la Guinée équatoriale (8%). Il est bien évident que les plus grandes réserves de carbone se trouvent piégés en RDC (République démocratique du Congo).  

La coopération sous-régionale aurait voulu que la RDC soit le porteur d’un projet représentant les intérêts financiers, puisqu’il ne s’agit que de ça, des pays du Bassin du Congo.     

En marge du sommet du G20 à Bali, la République démocratique du Congo (Bassin du Congo), le Brésil (Amazonie) et l’Indonésie (Bornéo) avaient signé un accord le 14 novembre 2022 pour la valorisation de leurs ressources forestières. Représentant à eux seuls 52% de la forêt tropicale humide mondiale, les trois pays appellent les pays développés à financer la conservation de ces forêts, essentielles pour la lutte contre le réchauffement climatique. Devant cet état de fait, l’initiative du Congo-Brazzaville qui ne représente que 8% du Bassin du Congo ressemble plus à une entourloupe qu’à quelque chose de sérieux.  

Il y a lieu de noter les absences remarquées des Présidents de la RDC et du Brésil au One Forest Summit du Gabon.   

Encore une arnaque du Congo-Brazzaville à l’argent de la communauté internationale quand notre ministre de l’Environnement parle pour justifier son sommet « d’un problème de justice et d’équité dans la mobilisation et le partage des financements internationaux en faveur de la protection du bien public mondial que représentent les forêts ».  

Le Congo-Brazzaville n’est pas un pays vertueux en matière d’orthodoxie financière, de justice sociale, de démocratie, de respect des droits de l’homme, etc. Le Congo-Brazzaville est un régime autoritaire qui bafoue les droits humains ; c’est une dictature. 

Avoir agité le spectre de l’exploitation pétrolière sans avoir par ailleurs terminé les explorations ainsi que les études sur les impacts environnementaux de la concession Ngoki dans les tourbières du Congo-Brazzaville afin de capter la manne financière internationale est indigne de notre pays. 

En mars 2017, le Congo-Brazzaville avait caché une partie de la dette publique au Fonds monétaire international (FMI) lors des discussions bilatérales en vue de parvenir à programme d’aide et des réformes ; cette dette publique représentait 117% du PIB (Produit intérieur brut) contre le ratio de 77% avancé par les dirigeants mafieux congolais.  

Il faut par ailleurs savoir que le Congo-Brazzaville avait auparavant bénéficier d’une annulation de la dette de 2,4 milliards de dollars américains en mars 2010 au titre de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE). Le Fonds des Générations futures de 14 000 milliards de francs CFA (22,4 milliards de dollars américains actuels) s’est évaporé dans l’indifférence générale et pour le bien de la famille Sassou Nguesso. La gestion calamiteuse de la Délégation des grands travaux avec des infrastructures biodégradables, indignes, financées par de la dette montre le peu de sérieux de ce régime militaire congolais.   

La gestion des ressources énergétiques du Congo-Brazzaville, à savoir le pétrole et le gaz, est un domaine privé réservé à l’épicerie familiale Sassou Nguesso. Les derniers scandales révélés par la presse française (Le journal Libération et le média en ligne Disclose) impliquant monsieur Denis Sassou Nguesso et sa fille Julienne Sassou Nguesso montre à quel point le Congo-Brazzaville est devenu une kleptocratie.  

Nonobstant les milliards de dollars américains engrangés, le Congo-Brazzaville demeure un gros village niché au sein de la forêt équatoriale avec un peuple vivant dans une misère indescriptible. Alors comment comprendre que ces mêmes dirigeants milliardaires qui sont à l’origine de la paupérisation des Congolaises et des Congolais, incapables de gérer convenablement la manne pétrolière et du gaz tombée du ciel à leur disposition, soient encore avides des financements internationaux dans le seul but de financer leur train de vie extravagant au détriment du bien-être du peuple congolais ? C’est l’hôpital qui se moque de la charité.  

Il est temps que madame Arlette Soudan-Nonault, ministre de l’Environnement, retrouve la raison en s’occupant d’abord de l’insalubrité dans les grandes villes du Congo-Brazzaville (Pointe-Noire, Brazzaville), de la pollution occasionnée par des opérateurs pétroliers peu scrupuleux qui empoisonne la vie des paisibles populations dans le département du Kouilou, et de la déforestation anarchique dans la région septentrionale perpétrée par monsieur Henri Djombo, l’un des milliardaires les plus riches du Congo-Brazzaville, ministre des Eaux et Forêts de 1980 à 1985, puis ministre de l’Économie forestière du 02 novembre 1997 au 07 mars 2016 soit 18 ans, 6 mois et 5 jours. Vous savez maintenant qui a l’argent des forêts congolaises, et doit le rembourser pour le bien de toutes les Congolaises et de tous les Congolais.  

Nous vous prions au nom de la dignité nationale, madame la ministre Arlette Soudan-Nonault, de cesser de pleurnicher et de quémander au nom du peuple congolais des subsides internationaux pour vos intérêts égoïstes. L’on fait de la politique pour servir l’intérêt général et non se servir. Il est plus que temps d’appliquer la devise de votre parti-État bien que nuisible le PCT (Parti congolais du travail) : « Tout pour le peuple, rien que pour le peuple ».   

Ramenez au Congo-Brazzaville les 14 000 milliards de francs CFA des générations futures et l’argent des autres détournements des deniers publics pour construire le pays dans l’Unité, le Travail et le Progrès, responsabilité oblige.    

Le salut du Congo-Brazzaville ne réside que dans le départ de monsieur Denis Sassou Nguesso et sa bande d’aventuriers atteints par le Principe de Peter. Pour changer, il faut changer l’image et de politique.  

De Gustave Flaubert nous retiendrons que « La terre a des limites, mais la bêtise humaine est infinie ».  

Ce n’est pas une raison pour persister.  

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA  

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