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Congo-Brazzaville : Monsieur Jean-Jacques Bouya, l’ego d’un manche.

Congo-Brazzaville : Monsieur Jean-Jacques Bouya, l’ego d’un manche.

C’est monsieur Potemkine, l’homme qui transforme l’or en plomb.

Par  Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA
Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

« Il y a deux manières de conquérir et d’asservir une nation, l’une par les armes, l’autre par la dette » disait John Adams.

En fêtant en grande pompe le vingtième anniversaire de la création de la direction générale des grands travaux, monsieur Jean-Jacques Bouya a montré à la face du monde que le ridicule ne tue pas au Congo-Brazzaville.
Décidément le casting gouvernemental de monsieur Denis Sassou Nguesso renferme des sacrés talents qui ne brillent que par la propagande et qui ne sont prompts qu’à entonner des chants de gloire qui participent au culte de la personnalité de leur bienfaiteur.
Alors qu’au bout de vingt ans, tout ce qui a été construit sous le label grands travaux se délite, l’on prononce des discours d’autosatisfaction et d’autoflagellation. L’on se persuade que l’on travaille pour le peuple congolais dans un pays qui est une dictature donc au service d’une personne et d’un clan par la force des armes. Le peuple n’est jamais consulté à travers ses représentants quant à la pertinence des projets mis en œuvre qui ne sont que des éléphants blancs de la corruption.
Monsieur Jean-Jacques Bouya personnifie la corruption qui est le lit de la dictature au Congo-Brazzaville. Celui qui est le maître d’œuvre des corniches brinquebalantes, des routes biodégradables, des « villages Potemkine » à des fins de propagande, se rêve en Georges Eugène Haussmann, communément appelé le baron Haussmann, l’un des plus grands architectes de la transformation de la ville de Paris.
Comme les villages sur pilotis de la partie septentrionale du pays, monsieur Jean-Jacques Bouya est celui qui a transformé les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire à l’image des villages de son enfance, son seul imaginaire. À chaque grande pluie diluvienne, les capitales administrative et économique de notre pays sont envahies par des grandes eaux, de telle sorte que l’on se croirait à Venise avec des eaux d’égout sales et dégoutantes.
Personne à la direction générale des grands travaux n’a jamais pensé aux circuits d’adduction d’eau et à un réseau moderne d’égout, ceux qui existent jusqu’à ce jour datent de la période coloniale. Ce personnage ubuesque a transformé le Congo-Brazzaville en un fromage gruyère avec des puits d’eau, alors avant que monsieur Jean-Jacques Bouya ne quitte son village, il y avait des fontaines d’eau à Brazzaville et à Pointe-Noire.
Les différentes municipalisations accélérées suivies des dégradations accélérées non pensées ni réfléchies, n’ont été qu’une façon de s’enrichir illégalement et rapide en créant de la dette que les corrompus n’auront pas à rembourser, mais encore un fardeau pour le peuple congolais.
En matière d’urbanisation au Congo-Brazzaville, le ministre « gendre » de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitation, architecte de formation, a brillé depuis toujours par son absence de proposition qui confine à l’incompétence.
L’absurdité serait d’accepter de voir notre pays tel qu’il est aujourd’hui, et de ne pas lutter pour un Congo-Brazzaville comme il devrait être au vu du potentiel humain et des ressources que regorge notre contrée.
Après la honte, le vol, l’imposture, la prestidigitation devient l’arme fatale des membres du gouvernement congolais afin d’endormir le peuple congolais déjà anesthésié par tant d’années de promesses sans lendemain.
L’atterrissage de monsieur Jean-Jacques Bouya à la direction générale des grands travaux a été le plus grand crash économique qui s’est produit au Congo-Brazzaville. Sans vision, l’on n’arrivera nulle part ; La gestion chaotique du Congo-Brazzaville comme une épicerie familiale n’augure rien de bon pour notre avenir partagé.
De telles gesticulations de monsieur Jean-Jacques Bouya comme un rat pris dans une nasse, avec des métaphores langagières cruches, ne vont émerveiller que la basse-cour des dissolus congolais qui ont fait de la politique leur métier.
La sortie médiatique de monsieur Jean-Jacques Bouya n’est qu’un épiphénomène afin d’amuser le peuple congolais, et ressemble plus à un chant de cygne d’un pouvoir aux abois. Il est coincé devant des faits qui sont têtus, mais s’autopersuade être sur la bonne voie tout en courant dans le couloir d’à côté, ce qui est synonyme de disqualification.
Nous venons d’assister à un effet de manche, une action exagérée, factice, destinée à impressionner un public par un discours grandiloquent ou des gestes emphatiques inutiles.
« Jamais d’accent sur le E de Ego de monsieur Jean-Jacques Bouya ! Ce serait un pléonasme puisqu’un Ego ne cesse de mettre l’accent sur lui » disait l’autre.
L’essentiel pour le peuple congolais est ailleurs.
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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

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