Congo-Brazzaville : plaidoirie pour un candidat unique de l’opposition en 2021.

oppos-300x187-1182669Par:     Jean-Claude BERI

Vers un aveu d’échec !!! Cela semble être le constat qui se dessine au regard des tractations teintées d’un excessif repli sur soi qui prévaut au sein de l’opposition. Pourtant, il est acté depuis des siècles que pour résoudre un problème la première étape est de reconnaître qu’il y en a un. Au-delà des constats alarmiste et des publications tous azimuts, force est de constater que l’opposition congolaise est empêtrée dans son propre déni. 

La situation politique de la RDC est une aubaine pour les opposants congolais de tirer les conclusions constructives des années de lutte intestine interne. Sur les divisions et des querelles de chapelle improductives. L’évènement majeur qui s’est déroulé juste en face de nous, sans pour autant plébiscité l’élection douteuse de Felix TCHISEKEDI, devrait servir de point de départ à un rassemblement des forces restantes de l’opposition. Seulement, force est de constater que les pontes continuent d’avouer leurs désaccords internes. 
Ces désaccords internes empêchent aujourd’hui l’opposition congolaise d’avoir une ligne claire ce qui laisse supposer la possibilité d’une répétition de 2016 en 2021. lorsqu’on sait que la première conséquence de cette attitude est le morcellement encore plus prononcé de l’électorat devant la machine à tricher bien huilée depuis 34 ans.

PAULIN MAKAYA appelle de ses vœux à un dialogue « ceux qui ont l’effectivité du pouvoir doivent aujourd’hui comprendre que s’il n’y a pas un dialogue vrai, le pays ne va jamais décoller ou redécoller parce que la crise aujourd’hui, considérée comme économique ou financière, est d’abord politique et il serait souhaitable que ceux qui sont au pouvoir acceptent nos propositions. Nous disons qu’il faut aller au dialogue inclusif, mais avant d’y aller, nous avons des amis en prison et on ne peut pas aller à ce dialogue si JEAN-MARIE MICHEL MOKOKO, ANDRE OKOMBI SALISSA et autres ne sont pas dehors. Moi-même, j’en sors, parce que j’avais refusé que la constitution du Congo soit changée. Nous ne voulons pas de OUESSO ni de SIBITI ni d’EWO, de BRAZZAVILLE en 2009 qui n’étaient que des monologues »

MATHIAS DZON quand à lui propose d’aller à « la construction d’un rapport de force en 2019 qui mettra le dictateur NGUESSO hors d’état de nuire… 2019, année décisive pour le salut du CONGO-BRAZZAVILLE »

PARFAIT KOLELAS pense que « pour sauver le Congo, il faut signer un nouveau contrat social avec le peuple, la société civile et les politiques. Et pour cela, il faut organiser un dialogue national inclusif. Les Congolais doivent se parler et trouver définitivement des solutions durables aux maux qui minent le pays», dixit Guy-brice parfait kolélas in http://www.lasemaineafricaine.net/index.php/national/15957-l-udh-yuki-en-ordre-de-marche-guy-brice-parfait-kolelas-toujours-pour-le-dialogue-entre-congolais

Clément MIERASSA « le Congo traverse selon moi depuis 2012 une grave crise multidimensionnelle. Les conséquences sont à la fois dramatiques et néfastes. Les gouvernants actuels n’ont pas pu trouver des solutions appropriées de sortie de crise. C’est pour cela que j’en appelle une fois de plus à la tenue d’un dialogue national inclusif (avec la participation de tous) sous l’égide de la communauté internationale. » 

Une partie de la diaspora de France : L’engouement qu’a provoqué l’élection de Felix TCHISEKEDI a mis en lumière des contradictions flagrantes au sein de la diaspora Congo-Brazzaville. En effet, il est insoutenable d’épouser la thèse que Felix TCHISEKEDI est vainqueur au regard de la volonté manifeste du peuple Congolais. La démocratie que nous défendons n’est pas la désignation par cooptation des potes à la magistrature suprême. Au nom d’une certaine paix et d’une trêve sur les tensions qui ont lourdement endeuillé ce pays, on a bradé la démocratie. Que ceux qui s’accommodent à ces tours de passe-passe de politique africaine sachent qu’ils font le lit des nouveaux dictateurs. Y a t-il eu alternance ma réponse est oui. Y a-t-il eu respect de la démocratie ma réponse est NON. Partant ce postulat, sans vouloir donner des leçons à qui que ce soit, nous trahissons nos propres convictions. De même, je trouve incompréhensible que les personnes qui ont soutenu mordicus JEAN-MARIE MICHEL MOKOKO et OKOMBI SALISSA se satisfassent de ce résultat. C’est un très mauvais exemple pour la démocratie africaine. C’est une grande hypocrisie, une véritable régression démocratique. 

Ce petit tour d’horizon m’amène à dire ceci concernant le Congo-Brazzaville. Nous sommes à l’orée de 2021 et nous continuons à traîner des problématiques de 2015 et 2016. Alors que nous devrions s’acheminer vers un consensus sur l’objectif unique le départ de SASSOU. Cela semble très mal parti, vu que les deux candidats déjà déclarés souhaitent un dialogue inclusif, tout en maintenant leur candidature. Et un autre leader de l’opposition, bien candidat non déclaré souhaite la construction d’un rapport de force pur imposer une nouvelle donne. Quelle sera la réaction de J3M et AOS, si demain, ils recouvraient la liberté Dialoguer avec SASSOU ou lui imposer d’une réelle alternance. Quant à la diaspora, bien qu’une timide réaction soit observée, il sera toujours à la traine des leaders qui se démarqueront à l’intérieur. Le Congo n’a pas besoin d’un dialogue inclusif, c’est une perte de temps politique qui ne servira qu’à augmenter les chances de SASSOU a mieux vous incubez. Ce dernier n’acceptera jamais un dialogue aux conditions qui lui seront défavorables. Pensez-vous que SASSOU va s’auto-immoler ? Au pire, il négociera sa sortir avec des conditions insoutenables et des garantis exceptionnels pour sa famille. 

Pas la peine de vous faire un speech sur l’inorganisation de cette opposition congolaise. Mais là où le bats blesse, c’est de voir les mêmes continuer d’accoucher les mêmes inepties qu’en 2016. Faut-il être magicien pour comprendre que nous ne gagnerons jamais cette bataille, si chaque leader s’entête à se présenter et la diaspora à vouloir proposer son propre candidat ?

Soyons sérieux !! Qu’ont-ils fait pour dégager une mobilisation-là SASSOU tient sa grande force : L’ARMEE. Quelle action l’opposition a-t-elle menée pour convaincre l’armée d’être du côté du peuple. On s’achemine tout bonnement vers une prédominance d’une armée clanisée, chosifiée qui défendra bec et ongle le pouvoir de SASSOU. 
Comment est-il si difficile de conclure sur un choix unique sur le candidat qui maitrise les dossiers, qui sait commenter contourner les mécanismes de pouvoir malsain pour le clouer au pilori ? Mes amis, cet homme n’est pas JÉSUS ou MAHOMET. C’est un Congolais qui vit parmi nous, un seul pour nous guider, un seul pour rassembler, un seul pour défendre la démocratie, un seul pour redonner un sens à la vie au CONGO.

Quand allez-vous comprendre que vous ne serez pas tous PRESIDENT …..

Mais sans être un grand visionnaire, on peut supposer qu’il sera extrêmement difficile de faire converger les principaux opposants comme Parfait KOLELAS, TSATY MABIALA, et les autres vers une candidature unique. Et on peut aussi compter sur  la corruption excessive du clan SASSOU pour ajouter de la division à la bataille des égos afin de multiplier les candidatures de dernières minutes. 
Faut-il évoquer ici les multiples supplices subis par les Congolais pour en conclure à une grave atteinte des droits élémentaires des peuples ? Doit-on mettre en exergue à chaque fois le prix exorbitant que paient les Congolais pour satisfaire leurs aspirations à la liberté et à la justice ? Est-il possible de nier aujourd’hui que les souffrances des Congolais ne pourront être apaisées que par l’effondrement d’un système politique qui les accable ? Y a-t-il une opposition qui lutte effacement pour sortir le pays de l’engrenage suicidaire actuel ? Ce sont là des interrogations auxquelles une seule réponse nous semble appropriée. Un Candidat unique.
L’opposition ne doit en aucun cas être complice de la schizophrénie qui caractérise le clan Sassou. Ce qui est certain, c’est que des voix se lèvent à l’extérieur pour dénoncer cette appropriation inacceptable du pouvoir par un clan. Présentement, le Congo réunit tous les ingrédients qui sont à l’origine des tensions sociales observées un peu partout en Afrique. 

On ne guérira le Congo que par la démocratie. La lutte politique, ce n’est pas une loterie. Si on en reste à faire à chaque fois des transhumances pour des raisons égoïstes, en ignorant la vie des Congolais, il n’y a plus de démocratie. Il ne faut un seul instant oublier que Sassou et son clan, c’est le diable de service. Il est utilisé pour perdurer en semant la désolation et la perversion au Congo. Mais comment faire ? Continuer comme avant ? Mais c’est insupportable. Nous devons être combatifs en évitant la dispersion de l’opposition, mais une opposition unie. Pour construire la future alternance au système Sassou, le peuple congolais doit s’appuyer sur des leaders d’opposition fiables. Cela est possible par un débat politique de fond qui réunit tous les opposants au régime actuel. Cette opposition est sommée de sortir de son mutisme, en abordant sur la place publique les vrais problèmes de société, c’est-à-dire l’avenir du Congo.

bjc-5699729Jean-Claude BERI

Activiste lanceur d’alerte