Une réunion de médiation est prévue ce samedi entre le camp du président sortant du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso et la communauté diplomatique. L’opposition rejette le référendum prévu dimanche par la présidence.
«Denis Sassou Nguesso a perdu sa légalité, sa légitimité et son humanité. S’il écoute enfin la voix de la sagesse, il doit accepter de négocier son départ du pouvoir dans le respect de la constitution». Réfugié à Paris depuis la fin septembre, l’ancien ministre de la défense du Congo-Brazzaville, Charles Zacharie Boawo résume la crise politique que traverse son pays en une phrase. Impossible, pour l’opposition démocratique, dont il est l’un des représentants, d’accepter la tenue dimanche du référendum qui pourrait permettre au Chef de l’État sortant de briguer un troisième mandat en modifiant la constitution.
L’actuelle loi fondamentale prévoit une limite d’âge et une limitation à deux mandats présidentiels qui interdit à Denis Sassou Nguesso, 71 ans, de se représenter une troisième fois pour présider le pays qu’il a dirigé pendant trente et un ans. Sa manœuvre ressemble à celle que tenta, à l’automne 2014, le président sortant Blaise Compaoré pour se maintenir au pouvoir au Burkina Faso où les manifestants finirent par le contraindre à quitter le pouvoir le 31 octobre 2014 pour s’exiler en Côte d’Ivoire.
Ce samedi, une réunion de médiation de la dernière chance doit avoir lieu à Brazzaville où est attendu l’émissaire spécial des Nations unies, l’universitaire sénégalais Abdoulaye Bathili. Elle devrait réunir des représentants du camp présidentiel et ceux de la communauté diplomatique, lesquels tentent d’obtenir un report du scrutin. La France, jusque-là timide sur ce dossier, a rappelé dans un communiqué de François Hollande vendredi «que les constitutions doivent être respectées en Afrique». Problème: le caractère stratégique du Congo Brazzaville, dont 80% des recettes publiques sont assurées par le pétrole essentiellement exploité par Total, pèse sur la donne politique. Denis Sassou Nguesso était encore reçu à l’Élysée en juillet 2015. «Nous demandons un respect des règles constitutionnelles que ce référendum bafoue car il n’a pas reçu l’approbation du parlement», poursuit Charles Zacharie Boawo. Plus d’une dizaine de personnes auraient péri lors de manifestations réprimées par des miliciens en armes ces derniers jours: «Nous avons suspendu vendredi notre campagne de désobéissance civile complète l’opposant. Mais si le référendum se tient, nous la reprendrons. Et alors…»
Charles Zacharie Boawo, 67 ans, est bien placé pour connaître les risques de chaos qui menace ce petit pays d’Afrique centrale de 4,5 millions d’habitants, ravagé par une guerre civile meurtrière entre 1997 et 1999, puis politiquement très instable jusqu’en 2002, date de l’élection à la présidence de la République de Denis Sassou Nguesso, un ancien militaire qui avait déjà dirigé le pays de 1979 à 1992. Ministre de la défense jusqu’en septembre dernier, cet opposant sait que le camp présidentiel a ses arsenaux remplis: «Le régime est suréquipé en armes lourdes alors que l’opposition a les mains vides. Le retour d’une relative prospérité dans les années 2000 a permis au président d’acheter quantité d’armes», explique-t-il au Temps. Autre fait très inquiétant, l’apparition de milices, comme à l’époque de la guerre civile: «La répression n’est pas le fait de l’armée régulière, juge Charles Zacharie Boawo. Elle est menée par des miliciens coiffés de bérets rouges ou noirs, habillés comme des soldats, mais qui sont à la solde du pouvoir».
Le scénario de l’affrontement, ou celui du soulèvement populaire comme au Burkina Faso sont-ils inéluctables? Difficile à dire car, à l’évidence, les pressions internationales sur le Congo-Brazzaville sont moins importantes. La saisie judiciaire, en septembre, de propriétés françaises appartenant au clan Sassou a montré que Paris veut garder ses distances avec le régime. Mais la comparaison avec le départ de Blaise Compaoré s’arrête là selon les experts. Au Burkina, l’armée française présente sur place dans le cadre de son dispositif Barkhane de lutte contre l’islamisme radical au Sahel ne pouvait pas se permettre de laisser le chaos s’installer. L’initiative de Sassou Nguesso de convoquer un référendum, donc d’en appeler au peuple, est par ailleurs jugée «acceptable» par les milieux diplomatiques, soucieux avant tout de stabilité. N’empêche, l’opposition n’entend pas céder: «Le renoncement à ce référendum anticonstitutionnel est la seule issue acceptable pour nous, conclut Charles Zacharie Boawo. Si la France ne veut pas avoir sur les bras la responsabilité d’un futur bain de sang, elle doit arrêter cet engrenage».
Richard Werly, Paris
Source LE TEMPS
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Le Pasteur NTOUMI
« Il ne faut pas dire que les jeunes des quartiers Nord de Brazzaville et des villes du Nord ne se sont pas levés, car ils sont pris par un étau et nous ne sommes pas encore dimanche, car ces jeunes sont aussi touchés par la misère et le chômage à outrance que causse le pouvoir en place. Le chef de l’état a raison de consulter le peuple puisque la constitution lui donne ce droit, mais il n’a pas le droit de forcer le peuple à un changement de la constitution que la moitié du pays lui a dit non et ce n’est pas logique qu’il persiste. Nous n’allons pas céder aux paroles diplomatiques de François Hollande. »
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Jean-Luc Mélenchon
« L’argent qu’à le Congo que Sassou Nguesso n’a pas été capable de redistribuer, ce n’est pas en changeant une constitution qu’il le fera. C’est un pouvoir négatif, car on ne peut pas faire autant d’années au pouvoir, avec beaucoup de fautes gouvernementales qui font naitre trop d’injustice et de pauvreté. Il faut le faire descendre sur la terre afin qu’il soit raisonnable, car il y a une force qui se matérialise contre son envie de mourir au pouvoir ; puisqu’il y a un grand nombre de gens qui sont contre son pouvoir de renard. Mourir au pouvoir ; ça ne fait pas partie du mécanisme de la démocratie. Le Congo est un pays où la majorité a une vie de désastre absolu. Les Congolais ne méritent pas qu’on les traite avec beaucoup de désinvolture. Et considérer que dans son esprit le changement de la constitution nous arrange et que cela est le cas pour tout le monde; c’est une aberration. »
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Henri GUIRCHOUN
« Il ne faut pas s’attendre à une surprise à l’issue de ce référendum. L’élection en elle-même devrait être une formalité. Le président Sassou Nguesso détient tout l’appareil de l’état : la police, l’armée et ses partisans ratissent villes et campagnes où ils ont tous les moyens pour inciter les gens à voter oui pour perdurer le pouvoir de leur candidat, mais par contre les contre ce pouvoir sont presque inexistant et l’opposition est muselée. Les jeunes comme partout en Afrique qui sont fatigué du chômage sont réprimée avec une grande brutalité dès qu’ils manifestent. »
« Il n’y a ni débat et ni une démocratie au Congo, donc le référendum pour le changement de la constitution actuelle est une mise en scène. »
« Le clan de Sassou Nguesso a tous les leviers ; à commencer par le contrôle de l’économie, et notamment le pétrole. N’oublions pas que c’est le propre fils de Sassou Nguesso qui dirige la société pétrolière nationale. Sassou Nguesso joue sur le terrain de la peur, car ses discours ne font que le rappel des évènements meurtri que le Congo a connu et que personne ne veut que cela puisse réapparaitre. Donc il veut se représenter comme le garant de l’ordre et de la sécurité, même si ça ne trompe plus beaucoup de monde de croire que c’est faux. »
« La tension reste vive. Les autorités ont ici interdit toute manifestation. Les autorités ont ici interdit toute manifestation. Plusieurs opposants ont été interpellés. Et pour les organisations de défense des droits de l’Homme, qui dénoncent un usage abusive de la force. Le bilan des morts et des blessés est en dessus de la vérité. À près de 72 ans et plus de trente années au pouvoir, Dénis Sassou Nguesso n’a toujours pas l’impression de décrocher. Et comme la constitution l’interdit de se représenter, puisqu’elle fixe une limite d’âge et un nombre limité des mandats et bien, il la modifie en se débrouillant pour que les Congolais valident sa décision dans les urnes.
Après le Burkina Faso, le Burundi, aujourd’hui c’est le Congo, et demain sans doute le Rwanda ou le Congo-Kinsahsa, c’est désormais un scénario ultra classique ; celui des chefs d’état qui s’accrochent au pouvoir. La nouveauté, c’est que les peuples les suivent de moins en moins et ils arrivent parfois de se faire entendre. D’où cette tension au Congo Brazzaville qui ne font que commencer. »
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Daniel Cohn-Bendit
« On doit cesser d’être des spectateurs ahuris. C’est vrai qu’on n’arrive pas à y croire qu’on change une constitution pour rester encore longtemps au pouvoir, mais chaque jour, on se demande où va l’Afrique avec de tels dirigeants qui la tuent ? Est-ce que la jeunesse va mieux s’en sortir ? C’est incrédule. Vraiment, je trouve que c’est tellement tout faux que peut être Dénis Sassou Nguesso pense que s’il est encore au pouvoir après ce référendum hypocrite qu’il sera intouchable ; c’est la stratégie Blaise Compaoré car le pouvoir l’avait longtemps protégé jusqu’à sa chute. Sassou Nguesso et son pouvoir, ça fait vraiment mafia, car c’est un mafieux ce monsieur. La France doit cesser de le prendre pour un enfant de chœur, car il magouille son pays jusqu’au point où la vérité n’est plus la bienvenue, car tout ce qu’il fait et dit n’est que mensonge. Son entourage est pourri. »
« Il y a un gros problème démocratique au Congo. Sassou Nguesso bloque tout et immobilise un peu ce pays et le Congo est une dictature qui fonctionne encore. La justice n’existe pas dans ce pays et il faut se plaindre que ce pays soit sous nos yeux une dictature qui tue et viole le peuple. C’est un pouvoir qui a une tendance égoïste qui se replie sur un changement de l’actuelle constitution du Congo par force pour sauver ses meubles. C’est une erreur de soutenir de tels pouvoirs qui tournent le dos à la démocratie depuis des lustres. »
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Christophe Barbier
« Je pense qu’il est vraiment dans la transgression car ce référendum est déjà souillé de sang et la campagne du oui ou non au changement de l’actuelle constitution du Congo n’a pas été dans les règles démocratiques puisque les gens du non quand ils ont voulu vraiment s’exprimer, ils ont été attaqué violemment et les gens du oui ont bénéficié des moyens financiers et mobiles du contribuable Congolais; ce qui n’est pas digne, car les gens du oui étaient dans un micycle où ils pouvaient s’exprimer le plus librement. Donc c’est une honte ce référendum qui n’est point patriote, mais égoïste. La vérité, c’est que Sassou Nguesso n’est qu’un dictateur qui veut aller encore plus loin dans l’anormal. C’est un pouvoir abstrait, conceptuel et technocratique pour le bonheur d’un clan, d’un parti et d’une famille. C’est un pouvoir qui a un bilan bien sombre. »
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Vladimir Poutine
« Quand on défend les intérêts de son pays, on ne doit pas être dans le mensonge. Il faut être catégorique et ne pas faire les mises en scène. Il faut respecter la constitution, car cela est primordial pour la bonne évolution des institutions du pays. Je n’ai pas eu besoin du changement de la constitution, pour rester au pouvoir, malgré que mon entourage voulait bien que je change la constitution. Quand on respecte le peuple, et on aime vraiment son pays, on ne change pas la constitution pour son bonheur. »
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Valérie Trierweiler
« C’est honteux de laisser Denis Sassou Nguesso au pouvoir, car ce monsieur est accablant, car il renouvelle les soucis qu’un pays qui n’a pas un fonctionnement démocratique peut avoir. Comment expliquer cette attitude de la France qui est à l’origine de la pérennisation de cette dictature au Congo de ne rien faire ? On sait que le Congo est à la fois lié à la France historiquement, mais c’est tout de même un pays très français, car la France a des raisons fondamentales de remettre la démocratie dans ce pays, car Sassou Nguesso est là par la gloire d’une politique française ignoble. On ne peut plus fermer les yeux, car dans ce pays, il y a une dictature qui cause des grands drames aux gens depuis des décennies.
Ce référendum du changement de la constitution que Dénis Sassou Nguesso réalise au Congo, il me semble qu’on peut l’expliquer au moins partiellement par le besoin constant de ces autorités de fuir la justice nationale et internationale ; car ces gouvernants sont dans les sentiments d’illimité et d’impunité du pouvoir. »
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Michel Onfray
« Ce référendum n’est que l’envers du décor de ce pouvoir maléfique qui contribue à la tuerie de la liberté en Afrique. On doit faire quelque chose, car chacun est obligé de tout faire que cette dictature cesse, car on ne peut pas rester dans son coin pour continuer d’applaudir la dictature en Afrique. Sassou Nguesso est une honte pour son continent et pour le monde. La France doit le déloger, car c’est grâce à elle que ce démon incompétent de président est revenu aux affaires étatiques. Il faut lutter contre la dictature maintenant, car l’histoire nous juge déjà très mal. »
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Antoine Glaser
« Un pays comme le Congo qui a des recettes pétrolières, voir autant de Congolais qui souffrent, c’est intolérable. Et continuer à soutenir ceux qui tuent et appauvri les Congolais, c’est inhumain. Le Congo sans le pétrole, sera un pays de ventre mou. C’est vrai que Dénis Sassou Nguesso qui est dictateur ne songe qu’à durer au pouvoir pour mieux-vivre lui et sa famille puis ses fanatiques. Finalement, vous savez en Afrique le chef est invisible, on ne les entend pas, mais ils sont extrêmement influents. La tuerie lors des manifestations des Congolais contre ce référendum tricheur et l’étouffement d’une révolution à la Burkina Faso a été planifiée par Sassou Nguesso et ses sbires. L’armée Congolaise a été conçue sous forme de milice, car la majorité des généraux nommés sont à la solde du pouvoir. C’est une manipulation politique. »
« Dénis Sassou Nguesso sait que par la voix logique des urnes, il ne sera jamais président de la République du Congo, donc pour rester à la magistrature suprême, il utilise la violence militaire et la corruption financière. »
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François Mattei
« Je ne peux jamais dire que ce monsieur est le président du Congo, car c’est un tricheur et un dictateur, puisqu’il est revenu au pouvoir d’une manière impérialiste et la France est responsable de cette dictature au Congo.
Le pouvoir de Sassou Nguesso continue sur la base de la violence militaire et l’intimidation de toute sorte. Qu’on se mette bien d’accord là-dessus que ce monsieur n’a jamais gagné une élection démocratique dans son pays, donc son référendum sur le changement de la constitution n’est que du pipeau. Je ne suis pas le seul à penser cela, car même à l’ONU ou à l’Union européen et aux USA, on sait que c’est un dictateur qui est là parce que les autorités Françaises le cajolent, car le jour où on va le déloger comme Gbagbo, il va tomber en quelques secondes, puisque même dans son pays, il y a longtemps qu’il n’est plus populaire. Sassou Nguesso c’est dictateur et c’est un imposteur ! »
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Edwy Plenel
« Il y a un problème de oui ou non au changement de la constitution au Congo, parce qu’il y a plusieurs soucis de civilisation et de politique que le pouvoir en place est coupable. C’est en fait sous couvert d’un referendum honteux que Dénis Sassou Nguesso veut cacher ses amalgames et ne pas être comptable ou responsable de ses fautes gouvernementales. Son pouvoir a immensément tué les Congolais, car sa dictature a été la plus meurtrière du Congo. L’indifférence et le silence dans lequel on laisse le peuple congolais par la France est affreux et choquant. Un président de la France ne peut pas trouver une telle dictature de légitime pour organiser un référendum où on sait d’avance le gagnant. C’est une violence immensément lourde historiquement. Évidemment, cette dictature dont la France est l’auteur, est en train de créer des conséquences pour l’unité et le progrès du Congo. Sortons des égarements, car l’heure est au sursaut de dignités. »
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Tariq Ramadan
« Moi, je ne veux pas de cette France qui fait silence sur la dictature en Afrique à cause des richesses de ce continent; comme au Congo où la France laisse une dictature qui tue et viole le peuple pour du pétrole. Je refuse cette France de l’hypocrisie. Il faut qu’on soit vrai et qu’on puisse cesser de soutenir les dictateurs africains qui sont à l’origine de la fuite des Africains pour préfèrer vivre à l’étranger. On n’est pas là pour gagner des élections, mais on est là pour faire avancer les choses. Pourquoi haïr l’avènement clandestin des Congolais ou des Africains en Europe si on soutient les bourreaux d’Afrique pour nos intérêts socio-économique ? Ce n’est pas logique. Nous sommes en crise, mais il ne faut pas oublier et idéaliser le passé. Aujourd’hui, nous sommes dans une dictature institutionnalisée en Afrique que la France soutient et qui est contraire à l’image qu’elle se donne de fraternité, de liberté et de l’égalité. »
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Alain Mabanckou
« Je voudrais dire à ces artistes et intellectuels Congolais qui sont aujourd’hui dans le silence que ce qui fait mal, ce ne sont pas ces atrocités qui se passent au Congo, mais c’est souvent le silence qui pèsent sur ces atrocités qui font mal.
Le Moïse, c’est le peuple. Je suis toujours du côté du peuple. Au Congo, il n’y a pas mes ennemis. Qu’on soit clair. Je suis ni l’ennemi des opposants et ni de la classe politique. Je suis un Congolais qui se lève quand le peuple se lève. »
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Colette Braeckman
« Finalement quand on détruit la démocratie qui fait le progrès et l’unité d’un pays, on est dans la dérive et Sassou Nguesso est depuis des lustres dans cette imposture. Il est comme beaucoup des présidents africains; car quelqu’un qui s’accroche au pouvoir, sombre dans l’autoritarisme ; et de l’autoritarisme, on passe à la dictature m’en foutisme. »
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Louis Aliot
« La France ne doit plus soutenir ces dictateurs africains qui prennent pour des rois. Au Congo, le pouvoir actuel est dans une corruption et une dictature épouvantable. Hollande doit être traduit en justice, car il veut mener une guerre contre la Syrie pour dictature, mais il encourage la dictature au Congo. C’est aberrant. C’est du chantage. C’est absolument scandaleux. C’est absolument désastreux. C’est dramatique ce laxisme d’état français quand on sait tous que Gbagbo et Khadaffi ont été déloger du pouvoir parce que la France les considérait pour des dictateurs ; alors que Sassou Nguesso qui est un dictateur sanguinaire et tribal, se pavane encore. Ce qui est évident, tôt ou tard, il payera pour ses baves, parce que ce n’est pas un dieu ce nègre. C’est légitime et légal que la France change de politique envers ces dictateurs africains qui sont à l’origine de la fuite des Africains de leurs pays pour venir en Europe afin de jouir des acquis de la démocratie. »
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Jakaya Kikwete
« Il faut véritablement que les choses changent en Afrique. Ce n’est pas du doute l’analyse de l’actualité qui m’intéresse, car il y a plein de points d’interrogation sur les progrès que les présidents qui ont mis plus de dix ans au pouvoir en Afrique, ne cessent de dire dans leurs discours, car moi, je ne crois pas ces dictateurs Noirs qui sont au pouvoir pour ne pas faire l’émergence patriotique et le bien populaire. Il faut qu’on fasse des analyses dans le fond. On doit être dans l’opposition absolue de toute forme de dictatures et de ces dirigeants qui durent au pouoir, car cela empêche un pays d’évoluer ou un peuple de vivre dignement.
Les vraies questions sociales, politiques, économiques ou de l’indépendance judiciaire et médiatique n’existent pas dans plusieurs pays d’Afrique et c’est lamentable. L’Afrique a besoin des vrais processus de démocratisation. Il faut que l’on puisse mettre en évidence les défis auxquels les générations futures d’Afrique seront confronté, car si on n’a jamais connu la démocratie, on reste un barbare. »
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Pierre Péan
« Le spectacle donné de ce référendum de la honte est désolant. Dans le même temps, il ne faut pas ignorer que la volonté de Sassou Nguesso d’apparaitre comme celui que l’Afrique devrait retenir en un démocrate ou un bon président est dans toute sa vanité un gros échec. C’est un dictateur qui vient de manifester de manière résolue son m’en foutisme à la démocratie. Cet épisode a signalé après tant d’autres la faiblesse de la France qui sacrifie l’Afrique à cause de ses intérêts; mais que les Français ne s’étonnent plus que les Africains viennent dans leurs pays, pour leur réclamer la part de ces richesses qui font la pluie et le beau temps de cette patrie. Nous sommes là dans un décalage entre la vérité et la nécessité, et c’est cette inadaptation au réel qui alimentent le discrédit de cette France devenue hypocrite et opportuniste ; C’est un dictateur qui vient de manifester de manière résolue son m’en foutisme à la démocratie. On sait très bien que ce dictateur Sassou Nguesso n’a qu’une ambition, c’est de prétendre à un nouveau mandat. Et avec un référendum de babouin, cette éventualité malheureuse va se réaliser avec la bénédiction de la France. Quelle honte à la France qui a toujours crié être le pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ! »
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Juan Gomez
« Aujourd’hui, on a affaire à un président de la République du Congo qui sait d’avance que son référendum est une bricole, car son vote n’a pas bien défini un espace de discussion pour que les gens du non s’imposent, car on a vite étouffé la majorité du non qui voulait s’exprimer. C’est du cinéma ce referendum. On n’a pas eu un véritable discutons des opinions. On a plus donné une tribune de visibilité et de valeur aux gens de oui pour s’exprimer en étouffant ceux qui disaient non ; et le résultat est là : plusieurs villes au Congo n’a pas voté et les fonctionnements de ce vote est illégitimes.
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Pr. Abdoulaye Bathily
Représentant du SG de l’ONU pour l’Afrique Centrale.
ITW du 17 décembre 2014 (RFI)
« Si on dit que la vie d’un pays dépend d’un seul individu, cela veut dire que ce pays est en danger, je crois à la nécessité qu’un pays soit dirigé par une équipe d’hommes et de femmes interchangeables, c’est pourquoi je milite pour qu’il y ait des changements à la tête des pays et que les règles constitutionnelles soient respectées. De manière globale, un président qui a exercé un ou deux mandats dans le cadre d’une constitution, si celle-ci est modifiée, il ne peut y avoir d’effets rétroactifs et qu’il se permette de dire que l’ancienne constitution doit être mise de côté et que lui doit prendre à nouveau de nouveaux mandats, ça n’a pas de sens. »