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Congo-Brazzaville : Un premier ministre épouvantail, transparent et sous contrôle.

Congo-Brazzaville : Un premier ministre épouvantail, transparent et sous contrôle.

 Par   Jean-Claude BERI

Jean-Claude BERI, communicant, activiste et libre penseur – Lyon

Après les inondations ayant entrainés la mort d’au moins trois personne, On a pensé que le déclic s’opérerait pour une prise de conscience. La sortie hasardeuse et totalement hors sol du Ministre MBOULOU nous démontre que le premier ministre gouvernement n’est qu’un épouvantail.  Comment serait-il autrement dans un pays qui valorise le sectarisme, le clanisme et la soumission aveugle. Colinet Anatole MAKOSSO peine à s’imposer. Son sérieux et la sobriété de son style est d’une transparence qui donnent prise à la critique parfois la plus abjecte. 

Une nouvelle occasion manquée. La réaction du premier ministre « sur les récents évènements », ne fera pas date. Devant un peuple désabusé et totalement démuni, MAKOSSO sans fougue ni panache s’est résolu à suivre sans cohérence une rhétorique sans lendemain. L’Etat a pris, certes l’intégralité des dépenses des obsèques des victimes des inondations, c’était la moindre des choses d’ailleurs, mais le mal reste entier. Que fera le gouvernement à la prochaine vague d’inondations ? Que deviendront toutes ces personnes qui ont perdu leur bien et surtout errent de gauche à droite ? Quelles mesures le gouvernement prendra pour s’attaquer au nœud du problème ?

Ce qui est formidable avec vous, Monsieur le premier ministre, c’est que vous êtes transparent a attaqué le problème de l’insécurité du  haut de votre fauteuil, avant de se lancer dans une parodie irrévérencieuse de la fatalité. On le sait tous, et l’opposition n’arrête pas de tirer la sonnette d’alarme, en l’occurrence MATHIAS DZON et L’ARD, il faut prendre des décisions qui s’imposent avec une politique d’impunité qui traduisent le rôle d’un premier ministre qui porte ses « couilles. »

Il se trouve que vous avez été nommé par SASSOU pour servir et obéir à la volonté d’un Clan. Vous ne pouvez pas, ni n’oserez traduire Jean-Jacques BOUYA devant le tribunal de la république. Pourtant, a lui, tout seul, il a occasionné les dégâts les plus imaginables ayant propulser la nation dans un déclin qui ne cesse de progresser.  Avez-vous les moyens de votre politique ? Manifestement NON. Dites-moi vous servez à quoi ? Vous êtes un premier ministre calamiteux. Ça ne va pas durer longtemps, les critiques montent et la grogne gagne les couches même du pouvoir.

Comme si cela ne suffisait pas, vous laissez votre ministre de l’intérieur violer la constitution (d’ailleurs rejeté par la majorité des congolais) en son article 22  «   Tout citoyen a le droit de circuler librement sur l’ensemble du territoire national. Il a le droit de sortir librement du territoire national et d’y revenir sauf si cette liberté fait l’objet de restriction par voie judiciaire ou administrative. »

Une distraction de plus d’un Ministre de l’intérieur usé et qui ne contrôle plus rien.

Ni le peuple ni les ténors des Partis politique, à l’exception du PCT, ne se pressent pour soutenir le chef du gouvernement et lui tresser des couronnes. Au contraire une charge légitime est lancée. Qui ignore que les individus « fauteurs de troubles » sont aussi des hommes de mains de ce pouvoir ils sont utilisés pour intimider et semer la terreur pour le compte de NDENGUET. D’autant plus on le sait tous que l’obtention d’une pièce d’identité au Congo est un privilège. MBOULOU commence par faciliter l’obtention des documents officiels (passeports, carte d’identité.) au lieu de se lancer dans la privation des droits des congolais. Cette mesure ne respecte pas la loi et viole le droit le plus élémentaire du peuple. Pourtant il vient d’être promulgué et le premier ministre acquiesce

Après plus de 100 jours à la tête du gouvernement, le premier ministre peine toujours à s’imposer. Tant sur le fond que sur son style. En vrac, Anatole Colinet MAKOSSO est accusé de manquer d’envergure et d’autorité sur ses ministres, d’être dépourvu de charisme et d’être trop manipulable. Ses décisions ne sont que les volontés imprimées par le clan. La formule revient en boucle dans la bouche des commentateurs. Devant SOUDAN NOUNAULT, CHRISTEL SASSOU, JEAN-JACQUES BOUYA…., le premier ministre s’éclipse et laisse se dérouler la bêtise de ce clan comme on le voit. Les mécontents sont plus nombreux que les congolais qui font confiance au chef de l’exécutif.

Et le pays est aussi dans une impasse politique depuis 26 ans. Cela fait près d’un an que le Congo n’a pas de gouvernement libre. Ce ne sont que des femmes et des hommes choisis, au préalable, pour suivre les consignes du président. De ce fait ce ne sont des exécutants.

Le Clan politique Congolais n’a pas réussi à trouver des programmes ou des processus capables de dépasser un jour le clanisme. A la fois par médiocrité mais aussi parce qu’il y a des intérêts et parce que tous les ténors de la classe politique aujourd’hui – qui sont d’ailleurs exactement les mêmes depuis 2000 jusqu’à maintenant, donc depuis la fin de la guerre civile, à quelques exceptions près –, ont tout intérêt à préserver ce système qui leur permet de se maintenir au pouvoir, qui leur permet d’alimenter leur base sociale et électorale afin de pouvoir gouverner, se distribuer les privilèges et les acquis de ce système-là.  Et le résultat aujourd’hui c’est une faillite de l’Etat, des milliards de F CFA qui ont disparu, c’est un Etat qui n’arrive plus à offrir des services, c’est une société qui se bat pour survivre, c’est l’explosion du SASSOUISME qui est à la fois un résultat de la corruption, de l’irresponsabilité, de la mauvaise gestion et de certaines complicités sécuritaires avec le système. Anatole Colinet MAKOSSO ne peut que cuire  dans cette marmite MBOCHI dont le couvercle est tenu par le couple présidentiel, le clan attise le feu et le premier ministre le repas indigeste qui nous est servi.

 

Jean-Claude BERI

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