Congo-Brazzaville : « Unité – Travail – Progrès »,
une devise nationale dévoyée
Avec SASSOU, C ’est une gouvernance qualifiée de déchet polluante et non-recyclable. JCB
Par: Jean-Claude BERI

Introuvable unité politique du peuple Congolais
On peut évidemment exercer son esprit critique en temps de crise, mais il faut savoir préserver l’unité de la nation. Telle fut le sens de l’unité aux premières heures de la jeune nation congolaise entre Jacques OPANGUALT, Fulbert YOULOU….
La démocratie est le seul régime politique qui permette tout à la fois d’assurer l’unité du corps social et de gérer ses divisions sans violence, ou en les minimisant. En période de grave crise, comme celle de l’actuelle crise politique, l’unité est prioritaire, les différends passent au second plan. Or aujourd’hui avec le système SASSOU, l’unité, le premier pilier de notre devise nationale est galvaudée et hachurée de tous part. Les valeurs fondatrices du Congo qui ont émergé durant les années charnières de la Proclamation de l’Indépendance en 1960. Il s’agit de l’expression profonde de l’identité nationale du Congo, message d’unité plurielle dans un pays ravagé par les années de colonisation et le réveil des identités individuelles et collectives.
Les valeurs fondatrices du Congo, sources d’inspiration et de résistance de tous nos grands penseurs, militants, martyrs et hommes d’État, sont: (J’en ai pu recensés 7 , de ma petite échelle de connaissances, espérant l’enrichissement d’autres.)
- Indépendance, avec tout ce que cela exige de lutte pour la souveraineté, la libération de toute domination étrangère, directement occupante ou par procuration.
- Unité plurielle, avec ce qu’elle implique d’aménagements pour la gestion démocratique du pluralisme dans le respect de la laïcité
- – Libertés religieuses, culturelles et politiques.
- Vivre-ensemble tradi-Chrétien.
- Culture du dialogue en tant « qu’engagements nationaux » (suivant l’expression nationale « MBONGUI, Table ronde).
- Solidarité intracommunautaire que concrétise le dernier volet de notre hymne national
« …Congolais debout fièrement partout
Proclamons l’union de notre nation
Oublions ce qui nous divise
Soyons plus unis que jamais… »
- Congolité affirmé par le Français comme langue internationale et le Lingala et le Kikongo comme langues nationales. La tolérance et la gestion du tissu social pluraliste du pays et non ethnicisation des institutions avec un patrimoine congolais de pluralisme juridique, patrimoine séculaire et dénigré aujourd’hui par les vices et dérives du pouvoir MBOCHIS.
Mais le propre d’une crise est aussi de fonctionner comme un révélateur de problèmes structuraux, d’aiguiser paradoxalement ce qu’il faudrait reléguer pour plus tard. En ce 28 novembre 1958, la République congolaise célèbre son indépendance nationale de la puissance colonisatrice française. Nous allons célébrer le 65eme anniversaire dans 9 mois, Brazzaville, jadis capitale accueillante, prometteuse, engageante, ouverte sur le monde, solidaire se retrouve aujourd’hui au milieu du naufrage, il est utile de se demander si le mariage entre le PCT et la Franc-maçonnerie couplé par la vision étriquée des hommes sans projet qui se sont accaparés du pays a permis ou non de mieux réaliser l’unité politique au sein d’un État moderne circonscrit par des frontières inviolables et jouissant d’une souveraineté que nul ne remet en cause?
On a récemment vu, grâce aux media, « l’homme fort de Brazza » se laisser promener dans une Mercedes blindée aux allures de « Papamobile ». Une petite foule de partisans enthousiastes applaudissait, lançait des vivats ainsi que des acclamations de loyauté et de fidélité au chef et à son clan politique. L’image est hautement significative dans le contexte actuel d’un Congo plongé dans les ténèbres à cause de la gestion désastreuse de SASSOU NGUESSO des ressources nationales.
On rétorquera que l’actuel président du parti le plus détestable du Congo n’est pas l’unique responsable de la faillite de l’État et de sa réduction à la disette. C’est vrai. Le problème du Congo est plus profond et structurel car enraciné dans une culture d’un autre âge qui a dominé, durant des années du mono, où les populations cohabitaient ensemble grâce à l’emprise d’un parti unique envahissant mais trouvaient son équilibre issu d’un minimum d’unité politique dont le fondement se trouve dans le compromis perpétuel sans cesse renouvelé entre le mélange des cadres aux sommets des camarades membres du PCT. L’unité politique, au sein de cette société, est d’abord un ordre établi par la bonne entente du Comité central du PCT .
La fin ou l’échec de ce système ( PCT –parti Etat) entraina le pays dans un tâtonnement politique avec comme corollaire le début de l’ effritement de l’unité nationale. Aux yeux des anciens membres du PCT , l’appel démocratique du peuple n’est pas vu d’un bon œil Brazzaville n’aura pas le temps d’être politiquement elle-même. Les manœuvres de stabilisations des hommes qui sont entrés en rivalité pour la gestion du pays en usant du communautarisme le plus étroit.
L’unité nationale telle que nous l’avait connu après l’indépendance avait vécu et les multiples soubresauts et les violences internes ont favorisé l’avènement du club étroit de familles qui, dans leur compétition pour le pouvoir, devront se concilier de plus en plus en unissant les forces communautaires, clanique.
Force est de constater qu’aujourd’hui l’unité nationale est plus clanique et identitaire. Il suffit d’observer la rocambolesque campagne électorale présidentielle de SASSOU et la médisance de ses propres promesses. Tout le monde semble avoir fait le deuil de l’unité nationale inscrite dans notre constitution, celle de 1992, sans même se préoccuper de la condition sine qua non indispensable à toute formule sacrée : l’État unitaire. L’unité devient « TOUT POUR LE MBOCHIS RIEN QUE POUR LE MBOCHIS » devient la loi.
Cette réalité, un peu incomplète je vous l’accorde, clôture un chapitre fabuleux de l’unité nationale Congolaise, aujourd’hui tristement bunkerisée par le clan couplé par des forces identitaires populistes et des milices liées à l’étranger. Si ce 65ème anniversaire de l’indépendance de la République Congolaise doit avoir un sens, ce serait celui de » repenser l’unité nationale sans les NGUESSO » afin de mener à bien le chantier de l’unité politique congolaise à venir, loin de son cadre archaïque et clanique qui suscite encore tant de désespoir et désarroi dans la société.
Le travail comme pilier de l’unification du pays dévoyé .
Comment aborder ce chapitre sans saluer avant tout l’immense travail abattu par le Président Alphonse MASSAMBA DEBAT. « Il faut noter qu’avec peu de moyen mais avec de tres importants investissements ce monsieur a rendu le Congo riche et prospère. Car, depuis l’ère coloniale jusqu’à la chute du régime du Président Fulbert YOULOU, jamais le Congo n’a connu une telle vague de réalisations qu’au temps du formidable concepteur et fantastique Alphonse Massamba-Débat. Au temps de ce « monstre » du développement au pouvoir, l’activité économique semblait se développer et tendre vers une organisation économique à l’intérieur du pays. Ceci s’explique par l’apparition de plusieurs industries légères de transformation et de commercialisation des produits. Avec Massamba-Débat, le Congo était un pays à revenu intermédiaire comme la chine (sans revenu pétroliers seulement avec le bois) , mais actuellement nous allons encore nous endetter auprès de ce même pays ».
C’est dire que le travail est intrinsèque a l’ADN du Congolais. Ce qui expliqua l’engouement des congolais vers l’instruction car l’espoir d’un statut de travailleur était assuré par la société en préparant les infrastructures éducatives pour l’épanouissement dans le travail.
Comme nous l’avons dénoncé dans ce précèdent volet, cet élan fut stoppé brutalement pas les hommes en treillis qui ont confondu tout le sens du travail dans une société.
« L’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme » Slogan des dirigeants de l’époque cher, prend un tour constructif alors même que la Révolution rouge semble vouloir mettre en place de nouveaux modes de fonctionnement de l’économie. Si le slogan est toujours présent, il est, quantitativement, écrasé par ce qu’il faut appeler aujourd’hui : la MBOCHISATION DU TRAVAIL versant pratique du système politique en place »
Le travail devient un outil de domination et le clan l’exploite pour assujettir le peuple pour pérenniser un pouvoir. On est très loin des notions du travail telle qu’elles ont été édictée par C. TAYLOR.
La position de pouvoir que l’on occupe dans le rapport salarial, sans être soi-même propriétaire, devient un élément déterminant de la théorie de l’exploitation clanique : Comme on l’a vu à la douane Congolaise en janvier 2018.
« Onanga élombé ». Le chant de la honte et de la perversion tribale au service d’un clan. Le culte de la médiocrité saupoudré d’une bonne dose d’arrogance et de clientélisme sauvage avec un soupçon de tribalisme donne pour résultat une génération de décérébrée, des violeurs, des assassins qui osent s’en prendre même au prélat … Voilà ce dont sont faites les douanes congolaises qui lancent des fatwas au nouveau directeur des DOUANES. Espérons que le jeune directeur nouvellement promu aura le courage de redonner aux douanes congolaises ses lettres de noblesses en s’attaquant au virus qui frappe ses douaniers par un formatage strict de leur logiciel. A moins que ce dernier ne soit là aussi que pour poursuivre l’œuvre de son prédécesseur. Être fonctionnaire d’Etat ne signifie pas avoir le monopole de l’administration étatique sur les fonctionnaires mais œuvrer pour la prospérité et le développement de l’administration de l’ état au service de la république. » https://blogs.mediapart.fr/jecmaus/blog/080119/congo-brazzaville-la-bouillabaisse-de-la-republique-des-mbochis
C’est ainsi que le travail est dévoyé, on a des fonctionnaires qui collectent des taxes à leur compte ou au nom des entreprises d’Etat sous prétexte que c’est le fils ou le neveu d’untel.
De persistantes violences visent à entraver l’accès au travail des congolais. Sous de multiples pressions, les dirigeants au pouvoir (PCT) ont accumulé les concessions d’ordre politique, de sorte de garder en haut, le pouvoir des incompétents en place. Plus grave, en matière de pouvoir économique tout est déjà réglé : le verrouillage des leviers de commande travail est assuré — ce qui hypothèque gravement les projets de renouvellement des jeunes travailleurs. Le Clan SASSOU économiquement ne va pas disparaître de sitôt.
Progrès, un vœu pieu
Avant toute chose, il est à noter que les pères fondateurs du ont œuvré à garantir le progrès et le développement pour tous les congolais sans discriminations. C’est dans ce contexte que Feu ALPHONSE MASSAMBA DEBAT avait consacré ses 5 années de mandature au bien-être du peuple en laissant à son actif plus de 57 entreprises au service du progrès du Congo. http://www.dac-presse.com/alphonse-massamba-debat-monstre-developpement-economique-congolais/
On le dira jamais assez « gouverner c’est prévoir ». Nous sommes passés d’une vision du progrès de l’après colonisation pour retomber dans l’archaïsme. Nous avons aurions atteint l’ère du leadership par le travail et la responsabilité. Seulement l’’incompétence est une tare qui ne pardonne dans une gestion collective. Car les challenges auxquels font face les leaders sont énormes. On ne peut donc plus être seul et se prévalant détenir la science infuse face aux défis contemporains, faisant de l’élitisme une notion obsolète : un leader doit embarquer par le sens et le collectif. La destruction de tissu éducatif prouve à suffisance que le Clan SASSOU est dépourvu de toute notion de progrès pour le Congo. Quel contraste avec la première révolution industrielle, qui a terrassé un nombre incalculable de personnes mais suscita une résistance farouche et finit par déboucher sur le mouvement ouvrier et son corollaire, la législation sociale progressiste.
Mêmes certains acquis qui auraient pu plaider sa cause et qui auront été bâti, ces derniers ne cessent de s’éroder à l’épreuve de la fiabilité confronté la volonté prédatrice qui animent les dirigeants. Ceci se traduit par moins d’investissement et plus de corruption. La notion de progrès s’efface et les programmes sociaux destinés à nous protéger des violences du marché et l’environnement sont démantelés ou caricaturés. Pourquoi une telle escroquerie politique ? Pourquoi une telle dévotion pour le Fr CFA, une telle révérence pour le vol ?
Ce qui nous paralyse, ce sont notamment les idées d’une gouvernance par la « parentologie » dont ce pouvoir a sacralisé, comme celui d’un progrès technologique nécessaire et bénéfique ; et l’idée que la compétitivité, fondée sur les technologies est minimisée oubliant que c’est serait la voie la plus sûre vers la prospérité et le bien-être. »
On le voit tous et les chiffres le prouvent, le Congo n’attendra jamais l’émergence d’ici en 2025. C’est un gros mensonge d’État.
Le progrès pour ces dirigeants dépourvus de vision, c’est admirer, nos éléphants blancs qui décorent vos espaces, nos bolides achetés avec votre argent, nos immeubles ou centre d’affaire construit a coup de 750 milliards de fr CFA, mais la grande majorité de la population n’y aura pas accès… N’est-ce pas cruel ? C’est cela le progrès ?
L’humilité est la marque des grands hommes ; la reconnaissance de ses erreurs et le respect de la parole donnée le sont aussi. A la place d’un rétropédalage qui traduirait la prise en compte des aspirations des populations, les gouvernants actuels continuent d’émousser l’enthousiasme populaire du 05 février.
Autant de réalisations inacceptables, inutiles qui font que le Congo est aujourd’hui un chantier sinistre accentué par une administration clanique corrompue, vivifiant et entretenant cet état sous perfusion.
Tout cela, se faisant bien sûr au détriment de la majorité du Peuple, obligé de se réfugier dans la religion au lieu de notre chère devise « UNITE-TRAVAIL-PROGRES »
Nous confirmons ce que nous disant depuis fort longtemps que l’État est devenu « une épicerie familiale ». Nous disons que c’est une épicerie géante, une épicerie où la chance est garantie à tous les coups ; où l’on peut faire gagner les copains, les cousins, les neveux, les enfants, les maîtresses…, tous ceux qui veulent bien se nourrir sur la bête et regarder le reste du Peuple crier famine.
L’heureux élu est sûr de sa science et croit mordicus que les fruits seront à la promesse des fleurs à la fin de sa gouvernance médiocre : « Une gouvernance qualifiée de déchet polluante et non-recyclable ». Soulignons, pour notre part, qu’il nous faudra travailler autrement, penser le développement autrement pour donner tout son sens à notre devise nationale si nous voulons révéler le Congo au monde ; au- delà des slogans. DEVELEPPER AUTREMENT LE CONGO
Jean-Claude BERI
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