Au Congo-Brazzaville, le référendum concernant la modification de la Constitution ne fait pas l’unanimité. Le vendredi 9 octobre, plusieurs associations et mouvements citoyens sont descendus dans les rues de la capitale pour protester contre ce référendum. A cette occasion, plusieurs jeunes ont été arrêtés.
C’est l’inquiétude au Congo-Brazzaville après l’arrestation de six jeunes en marge d’une manifestation, vendredi dernier, contre le référendum concernant la modification de la Constitution. Leurs associations dénoncent aujourd’hui des arrestations arbitraires.
« Notre mouvement a décidé de s’afficher et de dire non. Donc, nous l’avons fait à travers une campagne de mobilisation, distribution de tracts, banderoles et nous avons fait une marche de mobilisation. Aujourd’hui, dire que nous avons troublé l’ordre public, je pense que c’est faux. Nous avons fait ça dans le calme, en étant encadrés par la police et qu’est-ce qui se passe quelques minutes plus tard ? C’est que la police use de bombes lacrymogènes et nous disperse et arrête nos amis, ça fait extrêmement peur », estime Frenk Nzila, porte-parole du mouvement citoyen « les Voix du peuple ».
Des arrestations qui inquiète d’autant plus ce militant que le contexte actuel du pays est particulier : « Nous sommes dans une période électorale où ceux qui disent oui ou ceux qui disent non, peuvent s’exprimer. Que certaines personnes qui, aujourd’hui, disent non, qui ne sont pas d’accord sur ce que pense d’autres personnes, se retrouvent arrêtées nous trouvons cela énormément inquiétant pour la démocratie et pour la liberté d’expression ».
Frenk Nzila insiste aussi sur le fait que l’association a peu de nouvelles sur le sort de ses militants : « Ensuite, il faudrait permettre à toutes les associations qui œuvrent pour les droits de l’homme, de pouvoir avoir un contact direct pour pouvoir discuter avec nos amis, pour savoir si oui, ils sont bien traités, s’ils sont dans de bonnes conditions, et voir, au moins pour rassurer les familles. Ils ont des pères, des mères, des cousins, des cousins des cousines, qui souhaiteraient savoir où se trouvent leurs enfants et où. Dans quelles conditions ils sont détenus ».
Le collectif « Tournons la page » en appel à François Hollande
Dans une lettre ouverte adressée au président français François Hollande, le collectif pour l’alternance démocratique en Afrique demande à Paris de condamner le référendum sur le projet de nouvelle constitution du 25 octobre prochain au Congo Brazzaville.
Brice Mackosso Secrétaire général de la commission justice et paix et représentant pour le Congo de la campagne internationale pour l’alternance Tournons la page 15/10/2015 – par Florence Morice
Nous voudrions avoir une précision très claire sur la position de la France aujourd’hui, sur le cas typique du Congo. Pour le cas du Burkina Faso, la France s’est exprimée de manière très claire, le principe devait être le même pour le cas du Burkina Faso et le cas du Congo Brazzaville.
RFI