Par : Jean-Claude BERI
Ce n’est un secret pour personne que les congolais se voient tous intelligents, porteurs de projets politiques alléchants. Sur les 4 millions que nous sommes tous veulent être califes à la place du calife. Seulement devenir calife nécessite un minimum de sérieux et de pragmatisme politique. Or cela n’est pas donné à tout congolais. Etre bardé de diplôme n’a jamais été un sésame pour être un bon politicien. Surtout de la manière où les congolais conçoivent celle-ci. C’est-à-dire juste un tremplin pour combler le vide de sa vie sociale. Pire, les politiques à différent niveau font désormais la primauté de la médiocrité et de l’impunité. Au Congo-Brazzaville, l’excellence est devenu un vain mot au profit de la médiocrité.
Depuis la nuit des temps, nous constatons chez nos dirigeants congolais une catégorie des gens dont l’unique et véritable conviction est justement l’absence de conviction. Pour eux, la politique est associée à une insolence permanente couplée d’un art éhonté du mensonge.
Depuis 19 ans que Denis Sassou Nguesso a perpétré son coup d’Etat meurtrier dont les conséquences aussi fâcheuses que désastreuses sont incalculables ou innommables. Ces derniers ont avancé des raisons fallacieuses et ont condamné au pilori le Président Pascal LISSOUBA pour manquement grave à la consolidation de la nation et à la mauvaise gouvernance. Beaucoup ont payé le prix fort de cette chasse aux sorcières des « destructeurs » de la cohésion sociale disaient-ils. Les mêmes qui ont pourchassé LISSOUBA ont aussi pourchassé Fulbert YOULOU, Alphonse MASSAMBA-DEBAT, Marien NGOUABI dans des scénarios similaires mais grandement évolutifs dans l’art de massacrer les autres pour se faire de la place.
Notre pays ne veut pas faire l’effort de transcender son mal pour aller vers la construction véritable d’un seul Etat où le peuple citoyen doit être la matière grise. Plus le peuple citoyen est éduqué plus ce qu’on va faire après va être élevé.
Notre pays est en pleine crise de confiance et de doute sur son avenir, expression de la crise économique, sociale, morale et politique que nous connaissons. Depuis trop longtemps nous nous accoutumons à l’idiotie, à la perfidie, à l’idolâtrie des cancres, à la vénération de l’argent facile or nous n’avions ni progresser d’un iota. Nos concitoyens ne font plus confiance aux politiques comme le montre le résultat des élections de ces dernières années. Ce qui est un grave danger pour la démocratie. Pour faire face à cette situation, mortifère pour l’avenir de notre pays, il est indispensable de repenser l’exercice de la politique en redonnant tout son sens à la démocratie qui est le pouvoir du peuple, par et pour le peuple.
Il se trouve que les politiques en tête de liste prennent des positions pour en changer trois semaines après. Ils ont peur de la sanction démocratique du peuple préférant se contenter de la position de la girouette, d’absence de conviction, absence de ténacité, absence de points de repères. Il y a de la trahison du peuple dans tout ça. Si on n’est pas capable de tenir bon, on ne revendique pas le leadership politique de quelque nature que ce soit.
Lorsqu’un Etat tout entier se fourvoie, se noie dans son propre mensonge, c’est la nation entière qu’il entraine dans la noyade. Et les conséquences se répercutent à la chaîne dans toute la société comme une contamination virale.
On dirait ce que l’on veut pour ou contre la position du pasteur NTUMI est une position de faiblesse car le pauvre NTUMI est non seulement marginalisé mais on lui a attribué des talents de sauveur qui lui ont dépassé les épaules.
Aujourd’hui pour sauver la face, il s’engouffre dans cette nasse tendue par Sassou. C’est d’une grande immaturité politique qui donne toujours le flanc à Sassou. Depuis 1998, SASSOU nous tue, nous bombarde, envoie des violeurs dans nos régions, prive nos enfants de scolarité et nous osons encore brandir nos diplômes devant ce minable instructeur.
Lorsque je lis ici et là que la solution serait de pardonner dans un élan de mea culpa national. Tous les congolais seraient donc comptables des exactions commises par des individus clairement identifiés ? Pourquoi avoir voulu aller aux élections pour venir par la suite marchander quelques miettes devant un arbre gangréné de l’intérieur par des termites ? Le double discours dissonant par rapport à la crise congolaise fait douter nos compatriotes de la volonté réelle d’impulser un processus de changement. Et la communauté internationale a vu à travers ces va et vient, une certaine manque de cohérence et qui a contribué à décrédibiliser les revendications de l’opposition sans exclure évidement notre diaspora toujours engluée dans des querelles stupide de chapelles. Lorsque j’entends dire que c’est la communauté internationale qui n’aime pas l’opposition congolaise. Je suis tenté de dire, non au regard de nos propres agissements. La communauté internationale a des critères d’évaluation de la situation du pays. Leur objectif premier : c’est la recherche de la stabilité. Les va et vient et le manque de cohérence des discours de l’opposition congolaise ont facilité la rupture entre cette communauté internationale et les dirigeant de l’opposition. Qui est fautif ? C’est la communauté ou notre immaturité politique ??? Notre opposition s’est décrédibiliser elle-même en manquant de respectabilité par rapport à leur position initiale pour imposer un respect de leur choix à cette communauté internationale.
On se satisfait d’un poste de chef de file de l’opposition où les rênes sont tenues par celui que tu prétends combattre. On pleurniche pour ne pas avoir été associé à la table de négociation dont le menu est concocté par celui qui vous tire dans le dos, viole vos mamans et jeunes filles…
Cela s’appelle de l’opposition aux ordres de l’exécutif. J’ai pourtant cherché à lui trouver la faille ou simplement le fil qui conduisent ces deux leaders dans ces positions aussi dangereuses que mortifères.
On nous dit que notre souci c’est de cesser le massacre du POOL et seulement on nous dit pas pour le compte de qui on a livré notre région à cette boucherie humaine. Demandez des comptes fais de nous des va-t-en guerre !!!
Ce qui me révulse dans cette histoire ce n’est ni NTUMI, KOLELAS ou TSATY mais le peuple du pool qui continuellement se révolte, pour défendre un peuple qui ignore sa puissance. Mohamed Rachid Rida disait : « Se révolter pour le compte d’un peuple ignorant, revient à s’immoler par le feu pour éclairer le chemin à un aveugle !!! »
Permettez que je m’adresse aux miens du POOL vous avez assez coulé les larmes, enterrer vos sœurs et frères, perdus vos biens et terres !! Ceux que vous défendez finissent toujours par vous trahir !! Vous l’aurez compris que dans cet impitoyable monde de la politique congolaise, les pseudo-leaders veulent toujours dépasser leur maître, quitte à le trahir… ou à le tuer ou pire à massacrer les siens.
Nombreux sont ceux qui ressentent le besoin d’exprimer leur indignation et leur révolte face à ce plat indigeste de nouveau servi par les même qui dépèce l’acquis social congolais le pays. Une grande majorité de citoyennes et de citoyens n’acceptent pas cet accord. En effet, les alliances honteuses entre un gouvernement et une partie de « l’opposition » malléable à merci sont d’une senteur irrespirable.
Accord oui pour soulager le peuple du POOL dans sa misère esseulée, certainement pas pour blanchir ceux qui sont les meurtriers de leur propre frère. Le Congo doit apprendre a avoir la hauteur d’esprit de se dire quelle sanction mérite le fautif.
Quoi qu’il en soit, les dirigeants politiques congolais doivent être contraints de choisir entre leur pouvoir personnel ou le Congo. Quant aux citoyens, à défaut des partis politiques hybrides et dénués d’orientation claire dont certains sont en phase terminale, il leur appartient, au nom du Congo en danger, de faire revenir le gouvernement sur la ligne de départ de la nation conquérante et prospère au lieu de pérorer sur les scènes insultante de semblant d’unité.
En tout cas je ne sais pas où va le Congo mais ce qui est sûr il ne prend pas le bon chemin !!!
Et si nous relevons la tête avec dignité en 2018
Jean-Claude BERI