De quel dialogue a t-on besoin au Congo-Brazzaville ?

Le dialogue fait partie des mots à connotation positive, car il s’opposer à de nombreuses attitudes condamnables comme le repli sur soi, l’autoritarisme, la violence, le mépris des autres…

Dialoguer, c’est être tolérant, ouvert aux autres et dire la vérité en tout honnêteté en respectant sa parole donnée.

Le dialogue entendu comme la complémentarité des points de vue dans la recherche commune et désintéressée de la vérité, est le lieu où celle-ci a le plus de chances d’apparaître. C’est dans ce sens qu’un proverbe français dit à juste titre :« de la discussion jaillit la lumière », sous-entendant par là qu’on a plus de chances de trouver la vérité en la cherchant à plusieurs, par le dialogue c’est-à-dire par la confrontation de positions différentes, voire antagonistes.

Cette conception du dialogue est donc légitime et elle constitue pour le Congo-Brazzaville la voie royale de la restauration de la paix, de l’unité nationale, de la démocratie, de l’Etat de droit et de la culture du respect des droits de l’homme et des libertés publiques.

Le mot dialogue vient du grec dialogos formé à partir de deux éléments:

le préfixe dia qui signifie à travers , entre

logos qui signifie la parole , le discours , la raison

D’après son étymologie, ce mot désigne une parole raisonnée et agissante qui pénètre, tranche et traverse complètement et méticuleusement pour faire apparaitre la vérité.

Le dialogue est donc un ensemble de propos échangés entre plusieurs êtres rationnels dans le seul but de chercher la vérité. Ainsi pour dialoguer vraiment, il faut que le but recherché soit la vérité.

On parle de dialogue lorsqu’il y a un problème. Pour trouver la solution à ce problème de façon durable, il faut que le dialogue soit le lieu où apparaîtra la vérité.

Dans le cas du Congo-Brazzaville, le dialogue intervient pour apporter une solution durable au contentieux électoral. Il y a en effet trois faits qui justifient la nécessité d’un dialogue au Congo-Brazzaville :

Les graves irrégularités constatées lors de l’élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016 ;

Le hold up électoral qui s’en est suivi et

Les bombardements des populations dans le département du Pool.

Pour respecter le choix du peuple congolais à qui appartient la souveraineté nationale, le dialogue exigé par la communauté internationale1 et demandé par le candidat Jean-Marie Michel MOKOKO, doit impérativement solutionner la question du contentieux électoral, née du passage en force de l’ancien Président de la République monsieur Denis Sassou Nguesso.

Ce dialogue est donc le lieu où la vérité des urnes sera rétablie de façon à respecter le choix du souverain primaire. Cette vérité permettra de rendre la victoire aux ayants droit ( Jean Marie Michel Mokoko et Guy Brice Parfait KOLELA ) afin que le deuxième tour de l’élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016 soit organisé dans le calme, la transparence et la paix.

A propos de la réussite de dialogue, le Secrétaire général des Nations Unies, monsieur Ban Ki-moon a souligné l’importance de l’engagement personnel de l’ancien Président monsieur Denis Sassou N’Guesso en réaffirmant la volonté de l’ONU à soutenir le gouvernement et le peuple congolais à cet égard.2

En soulignant la nécessité d’un dialogue politique pour favoriser l’unité nationale après le hold up électoral et l’importance de l’engagement personnel de monsieur Denis Sassou Nguesso, président autoproclamé, le Secrétaire Général de l’ONU a tout dit. En effet, face au hold up électoral, le dialogue s’impose et celui-ci ne peut aboutir que si l’ancien président s’engage personnellement à reconnaitre son acte en acceptant le rétablissement de la vérité des urnes qui sortira de cet échange raisonné et raisonnable.

Le but de ce dialogue inter-congolais est de rétablir la vérité des urnes. L’engagement de l’ancien Président de la République qui s’est autoproclamé est à ce titre indispensable pour faciliter le rétablissement de cette vérité et pour l’assumer car c’est lui qui a détruit cette vérité pour son intérêt personnel : demeurer ad vitam aeternam au pouvoir.

Pour le Secrétaire Général de l’ONU, la solution au hold up électoral passe nécessairement par un dialogue entre les ayants droit de la victoire du premier de l’élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016 et le président sortant monsieur Denis Sassou Nguesso qui a opéré un passage en force. C’est pour cela qu’il insiste sur l’engagement personnel de monsieur Denis Sassou Nguesso qui s’est autoproclamé Président de la République du Congo lui-même.

La clef de la crise post-électoral congolaise est que l’ancien Président de la République monsieur Denis Sassou Nguesso accepte sa défaite en restituant au peuple congolais sa victoire.

La maladresse de monsieur Denis Sassou Nguesso est de croire et de faire croire qu’il est non seulement le plus malin des autres congolais mais aussi le seul à pouvoir diriger le Congo.

Les 32 ans de règne sans partage de l’ancien Président de la République, monsieur Denis Sassou Nguesso ont montré à la face du monde, son incompétence à diriger le pays et son incapacité à permettre aux congolais de mener une vie conforme à la dignité humaine. Il a détruit le long de son règne les acquis de la colonisation et les bienfaits de ses prédécesseurs. Le Congo sous le clan Sassou reste un Etat voyou.

Pour servir le peuple congolais dont la victoire a été brillamment volée, le dialogue entre l’ ancien Président de la République monsieur Denis Sassou Nguesso et les vrais vainqueurs de l’élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016, doit établir la vérité des urnes en procédant au recomptage des voix sur la base des originaux des procès verbaux dont le représentant de chaque candidat avait droit.

Ce recomptage des voix se fera sous la supervision de la communauté internationale notamment l’Organisation des Nations Unies , l’Union Européenne , l’Union Africaine, et l’Organisation internationale de la francophonie, les Etats Unis d’Amérique, le Canada et la France.

Si l’ancien Président, monsieur Denis Sassou Nguesso, par honte, refuse le recomptage des voix, la seule issue possible pour résoudre de la crise post-électoral serait l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle. Pour ce faire, il faudrait mettre en place un gouvernement de transition avec un premier ministre qui aura les pleins pouvoirs.

La mission principe de ce gouvernement serait d’organiser l’élection présidentielle en mettant l’accent sur la gouvernance électorale. À cette mission principale s’ajoute celle d’alléger la souffrance des congolais et des congolaises en permettant à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine.

Cette transition pourra durer 5 mois minimum ou 10 mois maximum.

Le dialogue dont le peuple congolais a besoin est celui qui doit restituer son choix exprimé le soir du 20 mars 2016; il n’est pas en effet celui dont parlent messieurs Anguios Nganguia Engambé, Dzon Mathias, Jean Itadi, Christophe Moukoueke…

Les personnes susmentionnées doivent arrêter de divertir le peuple congolais et de vouloir s’enrichir sous son dos en faisant le jeu de monsieur Sassou

Ce que propose monsieur Anguios Nganguia Engambé c’est un poison mortel pour le peuple congolais qui réclame sa victoire car il a montré à la face du monde son désir ardent du changement en allant massivement voter pour exprimer son choix et tourner la page de la dictature, de la gabegie, du clientélisme, du népotisme, du culte de la personnalité…

Le dialogue exigé par la communauté internationale et voulu par le peuple congolais n’est pas le lieu pour préparer les élections législatives , sénatoriales et locales comme le pense monsieur Anguios Nganguia Engambé mais le lieu de l’exhumation voire de la restauration de la vérité des urnes.

Si la communauté internationale a exigé un dialogue au Congo -Brazzaville au lendemain de l’élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016, c’est parce que la vérité des urnes a été enterrée au vu et au su de tout le monde. Exhumer cette vérité est la clef de voûte de ce dialogue.

La question principale à laquelle doit répondre ce dialogue est celle de savoir : doit-on exhumer la vérité des urnes pour faire respecter le choix du souverain primaire ou reprendre l’élection présidentielle sur des bases saines et transparentes sous la supervision d’un gouvernement de transition dont la durée n’excèdera pas 6 mois ?

Les autres questions en dehors de la situation dans le Pool ne seront pas abordées dans ce dialogue car son intérêt est d’apporter une solution durable à la question du hold-up électoral.

En ce qui concerne les bombardements des populations dans le département du Pool, le dialogue étant le lieu du jaillissement de la vérité, décidera de l’ouverture :

d’un corridor humanitaire sécurisé dans le département du Pool ;

d’une enquête internationale sous l’égide des Nations Unies;

et de l’annulation de toutes les charges contre le Révérend Pasteur Ntumi et son entourage.

Monsieur Denis Sassou Nguesso n’est plus, du point de vue juridique, le Président de la République du Congo. Il ne peut plus parler au nom du peuple congolais ni le représenter à l’étranger. Ce qu’il est entrain de faire c’est banditisme3 d’Etat. Tous ceux qui l’obéissent sont dans l’illégalité.

En effet Denis Sassou Nguesso est un président de fait c’est-à-dire il n’est pas élu par le peuple congolais ( souverain primaire ) , par conséquent il n’est pas son représentant légal et légitime. Ce qu’on lui demande c’est d’arrêter son banditisme.

Le peuple congolais a fait son choix et respecter ce choix est un devoir pour celui qui était le premier congolais et de surcroît le premier magistrat du pays.

Dans son entretien avec l’ancien Président, monsieur Denis Sassou Nguesso daté du 19 mai 2016, publié par VOA-Afrique.com, le Secrétaire Général de l’ONU, monsieur Ban Ki-moon réaffirmait la volonté de l’Organisation des Nations Unies à soutenir le gouvernement et le peuple congolais pour la tenue et la réussite du dialogue politique afin de préserver l’unité nationale et remettre le pays sur la voie démocratique.

Cette volonté de soutenir le Congo montre bien que le dialogue dont a besoin le peuple congolais se fera sous l’égide de la communauté internationale ( l’ONU , l’UA, l’EU, l’OIF, les USA, le Canada). Ce que tente de faire monsieur Sassou Nguesso avec la mise en scène de monsieur Elvis Okombi Tsalissan relève du banditisme et de l’escroquerie politique, car ce n’est pas à lui d’initier les consultations pour un dialogue. Il est partie et par conséquent il n’est pas digne de confiance car c’est un homme de nature versatile et mythomaniaque.

Au delà de tout ce qui vient d’être dit, il sied de retenir que monsieur Denis Sassou Nguesso n’a pas la carrure ni les qualités d’un chef d’Etat mais d’un chef de gang. En effet c’est par accident qu’il est arrivé au pouvoir et il est resté pendant 32 ans en usant de ruse, de division, des assassinats, du bradage des ressources naturelles en complicité avec la France…

Denis Sassou Nguesso est en réalité un marionnette au service des intérêts français car il doit sa longévité au pouvoir grâce à la protection de la France. À cet effet, il n’est pas bien placé pour parler de la souveraineté du Congo. Son discours sur celle-ce est purement et simplement démagogique et mythomaniaque.

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