Les sept militants de l’UDH-YUKI, le parti politique de Guy Brice Parfait Kolélas, décédés lors du carnaval clôturant la campagne électorale, ont été inhumés le 4 août dernier au cimetière « Ma Campagne » à Brazzaville.
Morts un vendredi, c’est aussi un jour de vendredi que l’UDH-YUKI et ses militants ont choisi de mettre sous terre ceux qu’ils ont surnommés « les martyrs du changement »
La cérémonie a connu deux temps forts à savoir la levée des deux corps gardés à la morgue municipale de Brazzaville à associer aux cinq autres de la morgue de Makélékélé et l’enterrement.
Cette inhumation prévue pour le mardi ensuite jeudi et enfin vendredi a été retardée à cause de plusieurs griefs notamment du côté de l’UDH-YUKI qui avait la charge de rassembler un total de 14 millions de CFA pour enterrer toutes ces victimes, et l’assureur du véhicule accidenté qui n’a pas diligenté la procédure d’assistance aux victimes.
C’est pour autant dire que l’enterrement de ces victimes a été assuré entièrement par l’UDH-YUKI appuyé par les cotisations des sympathisants et militants de l‘UDH-YUKI et des personnes de bonne volonté. Une inhumation qui a justifié la solidarité, l’amour et le vivre ensemble. Car, ces militants avaient pris la décision de réserver des obsèques grandioses à ces victimes.
« Nous avions décidé d’exposer ces victimes au stade UGOS derrière le CEG de la libération pour le recueillement, mais les autorités ont refusé. Nous avons également voulu l’organiser à l’école Mabiala Ma Nganga à côté de la morgue de Makélékélé, là aussi les autorités ont refusé pour éviter, d’après elles, des scènes de vandalisme, alors que nous ne sommes pas dans cette logique. Pour éviter les contradictions, nous avons fait le recueillement sur place pour honorer ces morts…» a dit un responsable de la jeunesse de l’UDH-Yuki. En effet, l’esplanade de la morgue de Makélékélé a été prise d’assaut par une foule immense pour assister à cette inhumation ; une inhumation sous haute surveillance, quadrillée par la police et la gendarmerie.
Les militants de l’UDH-YUKI se sont également passé le mot pour ne pas céder à la tentation car, cette cérémonie pouvait être infiltrée par des gens de mauvaise foi.
« Regroupez-vous par trois pour surveiller tous ceux qui peuvent créer des bagarres, des disputes ou des querelles dans la foule. Vous les sortez pour ne pas gâcher la cérémonie » a dit un jeune habillé en marinière portant l’effigie des victimes à un groupe de jeunes habillés de la même manière.
L’affaire a été entendue à tel point qu’aucun incident n’a été signalé, même si la présence des véhicules de police au milieu de la foule a été qualifiée de provocation par l’assistance. « La police a le droit de faire la sécurité mais elle ne peut pas venir se positionner au milieu de la foule ! Elle doit se mettre hors de la foule pour surveiller les alentours et des gens susceptibles de créer des scènes de vandalisme. Ce n’est pas en venant garer ses véhicules dans la foule qu’on fait la sécurité des gens ! Des personnes de mauvaise foi peuvent les provoquer et créer un incident pour gâcher la cérémonie. Ça, c’est la provocation ! », a vociféré la foule. Mais plus de peur que de mal, rien de cela ne s’est produit.
A 12 heures, quand Guy Brice Parfait Kolélas encadré par une cohorte de policiers est arrivé à la morgue de Makélékélé, la foule est rentrée en liesse dès qu’il a soulevé sa canne de commandement. Puis, le président de l’UDH-YUKI a fait son entrée dans la cour de la morgue pour se prosterner devant les sept cercueils alignés. Et en sa qualité de chef de parti, il a dit « Vous m’avez soutenu et vous êtes morts pour le Congo. Vos amis et moi-même nous ne vous oublierons, jamais… »
Une bénédiction usuelle a été faite aux victimes par un prêtre pour demander à Dieu de recevoir leurs âmes.
Puis, sous un protocole huilé, le cortège funèbre de quatre corbillards (convoyé par deux motards et encadré par des véhicules de police et de la gendarmerie), s’est ébranlé sur l’avenue de l’OUA puis sur le rond point Tenrikyo avant de tourner sur celui du château d’eau et terminer sa course au cimetière Ma Campagne.
Accompagnant les victimes à leurs dernières demeures, la foule qui a chanté à tue-tête n’a provoqué aucun incident, même si quelques jeunes ont voulu s’en prendre à un chauffeur de taxi qui voulait se positionner au milieu des corbillards.
La cérémonie a connu la participation du couple Guy Brice Parfait Kolélas, de l’honorable Jean Paul Matsima, des huit candidats élus de l’UDH-YUKI, des responsables du parti YUKI, les familles des victimes, les amis et connaissances sans oublier les curieux. Une foule immense s’est amassée le long du parcours funèbre, chantant des chansons de soutien à Guy Brice Parfait désigné comme le sauveur d’un peuple délaissé, meurtri et sans travail. « Papa Parfait lutte pour nous, afin que nos enfants travaillent et que notre pays prospère… » a chanté la foule en langue vernaculaire.
Murielle Ossié
Lagriffeinfos Journal